Pixote, la loi du plus faible : un tableau sans fard de la petite délinquance brésilienne (en Blu-ray)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Livrée à la misère, une bande de gamins erre dans les rues de São Paulo, multipliant les petits larcins. Jusqu'au jour où la police débarque pour effectuer une grande rafle et emmène les jeunes vers des centres de redressement. Pixote est l'un de ces enfants. La première nuit de son séjour, marquée par le viol d'un de ses camarades d'infortune, constitue le début d'une longue suite de brimades…
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- Titre original : Pixote: A Lei do Mais Fraco
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1981
- Réalisation : Héctor Babenco
- Casting : Fernando Ramos Da Silva, Jorge Julião, Gilberto Moura, Edilson Lino, Zenildo Oliveira Santos, Claudio Bernardo, Israel Feres David, Jose Nilson Martin Dos Santos
- Durée : 2 h 07 mn 02
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique portugais, français
- Bonus en HD et VOST : introduction de Martin Scorsese (3 mn 31) - prologue (1 mn 52) - bande annonce originale (1 mn 16)
- Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Adepte du cinéma naturaliste sans concession, le réalisateur Héctor Babenco, disparu en 2016, a consacré plusieurs de ses longs métrages au système carcéral brésilien. Le premier sera Pixote, la loi du plus faible qu’il dirige en 1981 en adaptant, avec Jorge Durán, le roman « Infancia dos mortos » de José Louzeiro publié en 1977. Le film est produit dans des conditions particulières car l’industrie cinématographique brésilienne, après le mouvement indépendant du cinema novo des années 50/70, passe en 1975 sous le contrôle direct de l’état (Conseil National du Cinéma). Le film bénéficie alors d’une certaine souplesse de la censure qui autorise le cinéaste à brosser un tableau sordide, effrayant de violence et de sexe, de la petite délinquance symbolisée par Pixote (petit gosse), un de ces enfants déshérités, maltraités dans les centres d’éducation et qui finissent dans la rue aux mains des gangs de proxénètes et de dealers. Entre fiction et documentaire, Pixote, la loi du plus faible doit une grande partie de sa crédibilité à ses jeunes acteurs tres impliquées comme Jorge Julião (Lilica), Gilberto Moura (Dito), Edilson Lino (Chico) et Zenildo Oliveira Santos (Fumaça). Le rôle-titre est incarné par Fernando Ramos Da Silva, qui connaitra un destin tragique. Enfant des rues, issu de la favela de Diadema à São Paulo, il avait déjà joué au théâtre avant d’être choisi parmi 3000 candidatures par le réalisateur. Mais après le succès du film, le jeune acteur restera un marginal et sera, à 19 ans, finalement abattu par la police en 1987 dans des conditions très discutables. Le casting adulte, tout aussi vraisemblable, a pu compter sur le talent de Tony Tornado (Cristal), Elke Maravilha (Debora) et surtout Marília Pêra (Sueli) en prostituée. Manifestement dans la lignée du néoréalisme du cinema novo (caméra à la main, éclairages naturels, son live), Pixote, la loi du plus faible a été filmé par Rodolfo Sánchez en décors naturels à São Paulo et Rio de Janeiro. L’intrigue est divisée en deux temps qui se déroulent d’abord dans le centre d'éducation, puis dans la rue. La première partie carcérale est centrée sur la description des ignominies des éducateurs et les perversités d’un système qui se désintéresse des jeunes enfants défavorisés en les poussant à la délinquance. La seconde partie d’errance extérieure évoque les conséquences de l’enfermement lorsque Pixote et ses copains, livrés à eux-mêmes, sombrent dans la spirale du vol et de la drogue. Et la fin, en hommage à Charlie Chaplin, n’aura rien de rassurant. Si Héctor Babenco ne nous épargne aucune turpitude (viols, meurtres, prostitution, etc.) dans un film pesant et sombre, au propos parfois un peu appuyé, rien de tout ce qui est montré n’est complaisant, c’est juste la triste réalité qui est exposée frontalement. Un grand film à revoir dans une copie bien restaurée.
Commentaire technique
Restauration par The Film Foudation’s World Project et la Cineteca di Bologna chez L’Immagine Ritrovata en collaboration avec HB Filmes, Cinemateca Brasileira et JLS Facilitaçoes Sonoras. Financée par la George Lucas Family Foundation.
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Restauration à partir du négatif 35 mm original et d’un internégatif de première génération conservé à la Cinemateca Brasileira. Pour minimiser l’impact des moisissures dans les bobines 3, 5 et 6, le négatif a été nettoyé par immersion et numérisé en 4K. Des images manquantes dans la bobine 3 ont été remplacées grâce à l’interpositif. La piste son magnétique, récemment retrouvée, comportant également de la moisissure, a été réparée par Beto Ferraz, puis numérisée et restaurée par José Luiz Sasso (ABC), ingénieur du son pour Héctor Babenco en 1981. L’étalonnage a été supervisé par le directeur de la photographie Rodolfo Sánchez (ABC) en utilisant comme référence une copie 35 mm de première génération. Remerciements à Myra et Janka Babenco, Robert Gervitz et Walter Salles.
Image : copie HD, bonne définition, variable selon les plans, avec un excellent piqué sur les détails sauf ponctuellement en raison de l’utilisation de l’interpositif et d’une texture argentique épaisse (tournage en 35 mm, Master Format 4K), copie stable et propre, bien contrastée, bien détaillée en basse lumière, noirs tranchés, étalonnage chaud, colorimétrie aux teintes nuancées et tons saturés
Son : mixage brésilien 1.0 monophonique, dialogues clairs sans souffle ni distorsion, bonne dynamique sur les ambiances (centre d’éducation, rues, plage de Rio) et sur la musique de John Neschling ; VF 1.0 monophonique, claire, doublage correct mais trop décollé des ambiances pour être naturel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0082912/
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