L'Amour nu : un très beau rôle pour Marlene Jobert (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Claire est interprète. Simon est océanographe et vit avec sa fille Sandrine. Ils se rencontrent, ils s'attachent, ils s'aiment. À la suite d'un contrôle médical, Claire apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur au sein. Déchirée, déprimée, elle quitte Simon, sans oser lui dire la vérité…

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Titre original : L'Amour nu
Support testé : Blu-ray
Genre : drame
Année : 1981
Réalisation : Yannick Bellon
Casting : Marlène Jobert, Jean-Michel Folon, Zorica Lozic, Georges Rouquier, Michèle Simonnet, Sandrine Puel, Jean-Claude Carrière, Roland Monod, Tatiana Moukhine, Hippolyte Girardot, Florent Pagny
Durée : 1 h 41 mn 03
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,66/1
Sous-titrage : français partiels
Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique français
Bonus : combo avec le Blu-ray du film (101 mn) et le DVD du film (96 mn) - livret « L'Amour nu, une tragédie optimiste » par Eric Le Roy (20 pages) - Le Bureau des mariages, court métrage de Yannick Bellon (1962, 26 mn 33) - Le Temps de la reconstruction par Eric Le Roy, (16 mn 18) - entretien avec Marlène Jobert (2005, 4 mn 36) - entretien avec Jean-Michel Folon (2005, 13 mn 19)
Éditeur : Tamasa Diffusion

Commentaire artistique

En 1981 Yannick Bellon réalise L’Amour nu, le cinquième de ses huit longs métrages, qui fait suite au succes de son film choc et militant, L’Amour violé (1978), dénonçant la banalisation du crime de viol dans une société sexiste. Si L’Amour nu est une œuvre moins violente, son contenu est tout aussi pathétique puisqu’il évoque la tragédie d’une jeune traductrice, Claire (Marlène Jobert), qui doit surmonter le traumatisme de son cancer du sein et s’assumer en tant que femme dans une société encombrée de préjugés. Le scénario a été coécrit par Yannick Bellon et Françoise Prévost, en adaptant « Ma vie en plus » (1975), le livre de cette actrice de la Nouvelle Vague atteinte par la maladie (dont elle mourra en 1997). Contrairement à ce que présageait son sujet, L’Amour nu est « un film sur le bonheur » et sur la confiance en soi qui démarre par la romance passionnée de Claire avec Simon (Jean-Michel Folon), puis se prolonge par un combat contre la maladie qui exacerbe les sentiments. Filmé par Jean Charvein en décor naturel dans Paris et à l’Institut Curie, L’Amour nu est structuré en séquences significative (avec Simon, avec les médecins, avec les connaissances) et ellipses qui évoquent les saisons qui passent (jardin d’Enghien) et le temps qui s’écoule. La réalisation délicate et efficace de Yannick Bellon a pu compter sur un casting très impliqué réunissant Zorica Lozic (Olga l’amie de Claire) et le cinéaste de Farrebique (1946) et Biquefarre (1983), Georges Rouquier (Jean l’ami de Simon), tandis que Jean-Claude Carrière incarne à titre amical, le temps d’une brève scène, un professeur de l’Institut Curie. Centré sur la prestation émouvante de Marlène Jobert, L’Amour nu est une belle fiction romanesque qui aborde un sujet grave avec une totale franchise, tant sur le plan médical (scènes éprouvantes filmées à l’Institut Curie) que sur l’analyse des préjugés sociaux véhiculés à son sujet, spécialement sur le physique qui conditionnerait la féminité. Mise à nu du corps, mise à nu des émotions, le film de Yannick Bellon est un film profondément bienveillant sur le pouvoir reconstructeur de l’amour. En contrepoint de la lutte et du repli psychologique transitoire de son héroïne, le film brosse avec subtilité le portrait de Simon, père de Sandrine (Sandrine Puel), un scientifique se battant pour le respect de la nature, exempt de toute espèce d’opinion préconçue et totalement ouvert. Ce couple, qui associe une actrice talentueuse consommée, Marlene Jobert, et un affichiste renommé mais qui n’était pas un acteur professionnel, Jean-Michel Folon, fonctionne admirablement malgré leurs différences. En dépit de son thème majeur et tout le talent de ses interprètes, L’Amour nu ne convaincra autant la critique et le public que L’Amour violé. C’était injuste car ce film, œuvre d’une cinéaste d’une grande modernité (cf. court-métrage donné en bonus), possède d’indéniables qualités artistiques et dramatiques qu’il est grand temps de redécouvrir avec cette édition restaurée de bon aloi. Poignant.

Commentaire technique

Version intégrale restaurée en 4K par VDM pour StudioCanal

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Image : copie HD, définition correcte au piqué toujours assuré sur les gros plans, texture argentique fine et régulière (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), copie propre, bon contraste homogène aux images lumineuses et noirs soutenus, étalonnage et colorimétrie réalistes, teintes naturelles nuancées

Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs mais légèrement désynchronisés (voix partiellement postsynchronisées), bonne dynamique sur les ambiances (urbaines, institut Curie) et sur la belle musique romantique de Richard de Bordeaux, pas de distorsion, ni de souffle