Skip to main content
PUBLICITÉ

Trois films de Luigi Comencini : une œuvre cinématographique inclassable (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5) 

Synopsis

La Traite des blanches : dans l'Italie d'après-guerre, nombreux sont ceux qui se retrouvent démunis et des petits voyous vont profiter de cette détresse. L'un d'eux, Manfredi, propose à des femmes de participer à des marathons de danse aux États-Unis. Il s'agit d'un traquenard visant à les embrigader dans un réseau de prostitution… 

  

LA SUITE APRÈS LA PUB

Mariti in città (Maris en liberté) : à Rome, au mois d'août, les épouses partent en vacances pendant que leurs maris restent à la maison pour travailler. C'est une période bénie pour ces hommes en quête d'aventures sentimentales. Sans leurs femmes pour les surveiller, ils s'éveillent à la séduction. Mario, Alberto, Fernando et Giacinto, ses amis, vont tenter de trouver l'amour…

 

Casanova, un adolescent à Venise : le jeune Giacomo Casanova passe son enfance à Venise entre sa grand-mère et une mère volage. Envoyé en pension à Padoue, il fait la connaissance du père Don Gozzi, qui sera à l'origine de sa carrière ecclésiastique. Devenu adulte, Casanova revient à Venise où il décide d'abandonner la soutane et de suivre les élégants et mensongers chemins du libertinage… 

 

  • Titre français : La Traite des blanches - Maris en liberté - Casanova, un adolescent à Venise
  • Titre original : La tratta delle bianche - Mariti in città - Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, veneziano
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : drame, comédie, historique, biopic
  • Année : 1952, 1957, 1969
  • Réalisation : Luigi Comencini
  • Casting : (1) Eleonora Rossi Drago, Marc Lawrence, Ettore Manni, Silvana Pampanini, Vittorio Gassman, Tamara Lees, Antonio Nicotra, Barbara Florian, Sophia Loren (2) Nino Taranto, Renato Salvatori, Memmo Carotenuto, Richard McNamara, Giorgia Moll, Benedetta Rutili, Yvette Masson, Franco Fabrizi (3) Leonard Whiting, Maria Grazia Buccella, Lionel Stander, Raoul Grassilli, Wilfrid Brambell, Tina Aumont, Senta Berger, Mario Scaccia, Silvia Dionisio
  • Durée : 1 h 37 mn 51 - 1 h 38 mn 01 - 2 h 03 mn 19
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (1,2) - 1,85/1 Couleur (3)
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique italien (1-3) - Dolby Digital 2.0 monophonique français (3)
  • Bonus sur le Blu-ray La Traite des Blanches : combo avec le Blu-ray du film (98 mn) et le DVD du film (93 mn) - livret « Un autre regard » par Jean-Michel Chaumont (16 pages) - « La Traite des Blanches » par Aurore Renaut, retour sur le film, son contexte, sa place dans la filmographie de Comencini (24 mn 22) - bande annonce (1 mn 29)
  • Bonus sur le Blu-ray Maris en liberté : combo avec le Blu-ray du film et le DVD du film - livret avec notes de production et croquis préparatifs des décors (16 pages) - « Mariti in Città » par Aurore Renaut (20 mn 08) - bande annonce (1 mn 29)
  • Bonus sur le Blu-ray Casanova, un adolescent à Venise : combo avec le Blu-ray du film (123 mn) et le DVD du film (118 mn) - livret avec extraits des Mémoires de Casanova en écho au film (16 pages) - Ode à la liberté par Pierre Eisenreich, des mémoires au film dans la Venise du XVIIIème siècle (32 mn 05) - bande annonce (1 mn 29)
  • Éditeur : Tamasa Diffusion 

Commentaire artistique  

Ces trois films, disponibles en éditions combo Bluray/DVD séparées, donnent un aperçu éclectique de la filmographie du grand réalisateur italien Luigi Comencini. Alors que La Traite des blanches (1952) est un drame réalisé en début de carrière lorsqu’il n’était qu’un cinéaste de films d’auteur, sa comédie à l’italienne Mariti in città (1957, Maris en liberté) profite de l’immense succès populaire des Pain Amour et… (1953, 1954) et son Casanova, un adolescent à Venise (1969) relève de son thème de prédilection, l’enfance.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Avec La Traite des blanches, son quatrième long métrage de fiction, Luigi Comencini prolonge son mélo de 1951 Les Volets clos sur l’enfer de la prostitution qu’il avait réalisé déjé avec l’actrice Elena Rossi Drago. Pour ce nouveau film noir et âpre, entre néoréalisme et film d’exploitation, outre cette star en beauté qui joue Aida, il engage des actrices sexy et brillantes comme Sylva Pampanini (Lucia) et Sophia Loren (créditée Sofia Lazzaro qui incarne Elvira), mais aussi des acteurs voués à une carrière prestigieuse comme Vittorio Gassman (Michele) ou Ettore Manni (Carlo). Le rôle du très vilain proxénète Marchedi échoie à Marc Lawrence, acteur américain au physique inquiétant. Conçu comme une série B aguicheuse peuplée de jolies filles, La Traite des blanches, film dédaigné par son réalisateur, est pourtant une étude de mœurs confondante sur le trafic des corps, sur la précarité sociale et sur les marathons de danse inhumains inspiré d’Horace McCoy (« On achève bien les chevaux », 1935). Splendidement éclairé par Luciano Trasati comme un film noir hollywoodien et très remarquablement interprété par des actrices et des acteurs talentueux, le drame se conclue dans un final qui rappelle celui de M le Maudit (1931) de Fritz Lang et qui ne manque pas d’intensité. Saisissant.  

En 1957, Luigi Comencini réalise Mariti in città, une comédie grinçante dans la lignée de Sept ans de réflexion (1955) de Billy Wilder, c’est-à-dire le thème de maris restés à la ville et livrés aux tentations du célibat, prétexte ici pour pointer l’hypocrisie et la couardise masculine dévoilées par cette situation « paradoxale » (dixit Luigi Comencini). Entouré de ses techniciens talentueux et familiers, notamment son directeur photo Armando Nannuzzi et son monteur Nino Baragli, le réalisateur réunit un casting italien d’acteurs connus comme Renato Salvatori (Mario) ou Memmo Carotenuto (Fernando) et Nino Tarento (Giacinto), comédiens spécialisés dans la comédie italienne. Coté féminin, la principale actrice engagée est Giorga Moll dont c’était le troisième film ; à noter que Franca Gandolfi qui joue Sandrina est l’épouse de Domenico Modugno qui composa la musique du film. Si le ton de Mariti in città semble léger, il masque en réalité une vision très lucide et ironique de l’expérience de l’adultère traitée de manière drolatique en insistant sur la vacuité des combines et des mensonges entretenus par divers couples illégitimes. L’apparence burlesque des aventures extraconjugales finira ailleurs par tourner à la tragédie.  

Plus d’une décennie après, en 1969, le cinéaste coécrit et réalise Casanova, un adolescent à Venise, un film qui traite de la jeunesse du futur aventurier et séducteur de Venise d’après les cinq premiers chapitres (cf. livret bonus) de ses mémoires : « Histoire de ma vie » (rédigée vers 1789-1798 mais publiée qu’en 1822). Le scénario, assez fidèle, décrit l’enfance du jeune Giacomo (Claudio De Kunert) au côté de sa grand-mère Nonna (Clara Colosimo), les retrouvailles avec ses parents, notamment sa mère Zanetta (Maria Grazia Buccella), une comédienne frivole, puis son éducation stricte à Padoue, supervisée par Don Gozzi (Raoul Grassilli), et son retour en jeune homme (Leonard Whiting) à Venise où, protégé par le marquis Malpiero (Wilfrid Brambell), il abandonnera ses habits de religieux (et sa charge) dans les bras de la sexy Giuletta (Santa Berger). L’intrigue enchaine une série de moments significatifs (consultation de la rebouteuse, trépanation et mort du père, frasques sexuelles de sa mère, maladie, éveil au désir, exécution de l’exorciste, abandon de son ministère, etc.) qui permettent à Luigi Comencini de dresser dans un biopic fouillé un portait malicieux et ironique du jeune Casanova dans le cadre d’une évocation historique minutieuse (habits, accessoires, éclairages, médecine, hygiène, etc.). Le film est presqu’entièrement tourné en décors naturels à Venise par Aiace Parolin qui lui confère une esthétique digne des plus grands peintres, en particulier Pietro Longhi. Rien de comparable avec le délire créatif que Federico Fellini avait appliqué à son Casanova de Fellini (1976) aux costumes mémorables signés Danilo Donati. Le regard affuté de Luigi Comencini s’exprime différemment par un souci maladif du détail historique (cf. les éclairages de Venise réduits à des lanternes) qui donne une incroyable véracité à l’inexorable penchant de l’adolescent, convoité par toute la gente féminine, vers la luxure. Casanova, un adolescent à Venise, c’est le triomphe du vice, incarnée par les femmes, sur l’ingénuité d’un ado intellectuellement brillant mais incapable de résister à la perversion. Reconstitution époustouflante des mœurs et de la vie quotidienne de Venise au 18ème siècle, Casanova, un adolescent à Venise offre une plongée incomparable dans l’histoire qui surpasse la simple évocation du destin de son héros. Splendide.

 

Blu ray Trois Films de Luigi Comencini 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique 

La Traite des blanches  

Image : copie HD, très bonne définition avec un beau piqué sur les détails (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie très propre, contraste aux éclairages tranchés, noirs profonds, blancs nuancés, gris bien étagés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés clairs, pas de distorsion mais un souffle discret, bonne dynamique sur les ambiances (voitures, foule) et sur la musique énergique d’Armand Trovajoli

Maris en liberté  

Image : copie HD, excellente définition et bon piqué sur les détails, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K), 1,37/1 avec coins arrondis, copie propre avec quelques rares défauts, bon contraste, image lumineuse, noirs soutenus, gris bien étagés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés clairs, pas de distorsion, léger souffle, bonne dynamique sur les ambiances et sur la musique de Domenico Modugno 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Casanova, un adolescent à Venise 

Image : copie HD, bonne définition et piqué assuré sur les textures, grain argentique épais (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie propre, contraste dense aux basses lumières parfois peu détaillées, noirs profonds, étalonnage chaud,  colorimétrie chatoyante aux couleurs vives, tons saturés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, voix claires postsynchronisées, pas de distorsion, excellente dynamique qui profite aux ambiances et à la brillante partition de Fiorenzo Carpi ; VF 2.0 monophonique, claire, équilibrée, doublage soigné bien intégré

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
La Traite des blanches : https://www.imdb.com/title/tt0046455/
Maris en liberté : https://www.imdb.com/title/tt0050690/
Casanova, un adolescent à Venise : https://www.imdb.com/title/tt0064485/

>>> ACHETER CHEZ L'EDITEUR
- LES COMBOS BLU-RAY/DVD



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ