Tire-au-flanc 62 : une comédie Nouvelle Vague sans prétention (en Blu-ray)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Jean Lerat de la Grignotière, jeune homme issu de la noblesse, est appelé à faire son service militaire en compagnie de son domestique, Joseph. Ce dernier s'accommode fort bien de cette nouvelle situation, contrairement à son maître, qui vit mal les brimades de ses camarades et accumule les bévues, s'attirant ainsi les foudres de ses supérieurs. Jean tombe amoureux de la fille du colonel, Catherine. Lors d'une représentation de Tire-au-flanc, il joue le rôle du valet, tandis que Joseph incarne le maître…

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Titre original : Tire-au-flanc 62
Support testé : Blu-ray
Genre : comédie
Année : 1962
Réalisation : Claude de Givray et François Truffaut
Casting : Christian de Tillière, Ricet Barrier, Jacques Balutin, Pierre Maguelon, Serge Korber, Pierre Fabre, Jean-Max Rivière, Cabu, Pierre Etaix, Bernadette Lafont, François Truffaut
Durée : 1 h 27 mn 55
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,35/1 Franscope Noir et Blanc
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique français
Bonus : préface de Frédérique Topin, scénariste et romancière, autrice du livre « Claude de Givray, l'homme qui venait de la Nouvelle Vague » édité par Carlotta Films) (3 mn 50) - Comique troupier, entretien inédit de Claude de Givray avec Frédérique Topin (2024, 19 mn 06)
Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

En 1962, Claude de Givray (cf. bonus) et François Truffaut écrivent et réalisent Tire-au-flanc 62, cinquième adaptation du vaudeville en trois actes « Tire au flanc » coécrit par André Mouëzy-Éon et André Sylvane et monté au Déjazet en novembre 1904. Le succès phénoménal de cette pièce (presque 3000 représentations entre 1904 et 1926) avait déjà occasionné précédemment quatre adaptations cinématographiques : deux muettes signées Georges Lordier (1912) et Jean Renoir (1928), deux sonores par Henry Wulschleger (1933) et Fernand Rivers (1950). Si la version de Jean Renoir avec Michel Simon fait autorité, celle de 1962 aborde le genre « comique troupier » avec l’œil novateur de la Nouvelle Vague et la bienveillance de deux piliers de la revue Les Cahiers du cinéma (cf. l’allusion aérienne) François Truffaut, qui venait de diriger Tirez sur le pianiste (1960) et Claude de Givray dont c’est le premier long métrage. Reprenant l’argument de la pièce, celle d’un jeune bourgeois qui effectue son service militaire en compagnie de son valet et sème la zizanie dans la caserne, Tire-au-flanc 62 enchaine les scènes cocasses et burlesques sur un rythme échevelé. Comme tous les gags ne se valent pas, le film est inégal mais toujours désopilant et saugrenu, mené tambour battant par un casting en pleine forme dans lequel se côtoient Ricet Barrier, Jacques Balutin, Pierre Magueleon, Cabu, etc., sans compter les prestations furtives de futurs interprètes emblématiques de la Nouvelle Vague comme Bernadette Lafont, François Truffaut, Jean-Claude Brialy, Pierre Étaix. Hommage à Jean Renoir et Jean Vigo, Tire-au-flanc 62 se contente d’égrener une kyrielle de saynètes comiques frisant parfois l’absurde pour mieux cerner la niaiserie intrinsèque des appelés. Cela ne vole pas toujours très haut mais la vacuité narrative est heureusement compensée par le modernisme de la réalisation qui exploite avec intelligence les possibilités du scope (Raoul Coutard) et d’un tournage en décors naturels pour mieux illustrer la psychologie du trouffion. Dopée par la bonne humeur et l’entente manifeste de ses acteurs, cette comédie burlesque occasionnellement touchante mérite d’être découverte. Très distrayant.

Commentaire technique

Le film a été numérisé et restauré en 4K en 2023 par MK2 avec le soutien du CNC

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Image : copie HD, excellente définition et très bon piqué faiblissant sur les bords du cadre, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 4k restauré en 2023), copie propre, bonne gestion régulière du contraste, noirs francs, blancs nuancés, gris bien étagés

Son : mixage français 1.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, bonne dynamique sur les effets sonores (caserne, entrainements) et sur la musique allègre signée Ricet Barrier et Jean-Michel Delayre, pas de souffle appuyé