Cœur de pierre (La Légende de la Forêt Noire) : une féérie somptueuse en Agfacolor (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Le charbonnier Peter Munch travaille dans la Forêt-Noire. Pauvre, sale et négligé, il est la risée des habitants du pays, et la main de la belle Lisbeth lui est refusée. Il va alors demander de l'aide au bon esprit de la forêt. Ce dernier lui accorde la richesse, qui va hélas considérablement changer son comportement.
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- Titre original : Das kalte Herz
- Support testé : Blu-ray
- Genre : féérie
- Année : 1950
- Réalisation : Paul Verhoeven
- Casting : Lutz Moik, Hanna Rucker, Paul Bildt, Paul Esser, Lotte Loebinger, Alexander Engel, Hannsgeorg Laubenthal, Karl Hellmer
- Durée : 1 h 44 mn 03
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,37/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique allemand, français
- Bonus : Digipack avec le Blu-ray du film (104 mn 03) et le DVD du film (99 mn 53) - Le Petit Charbonnier et les esprits de la forêt, présentation du film par Christian Lucas (2024, 23 mn 26) - galerie de photographies (3 mn 12) - bande annonce (VO, 2 mn 44)
- Éditeur : Artus Films
Commentaire artistique
Présenté en version intégrale, Cœur de pierre a été réalisé par Paul Verhoeven en 1950 : ce cinéaste allemand n’a rien en commun avec le réalisateur néerlandais homonyme auteur de Basic Instinct ! Tourné en couleurs Agfacolor en Thuringe (extérieurs) et aux studios de Babelsberg en Allemagne de l’Est, c’est le premier des nombreux contes produits par la DEFA (Deutsche Film AG), studio devenus entreprise d’état en 1950 pendant la RFA (République démocratique allemande). Considéré comme le chef-d’œuvre du studio, le film obtiendra un triomphe auprès du public, ouvrant la voie à d’autres productions prestigieuses de la DEFA comme Trois noisettes pour Cendrillon (1973) disponible chez le même éditeur. Le scénario de Cœur de pierre, coécrit par Wolf von Gordon et Paul Verhoeven, adapte le conte de fée « Das kalte Herz » (paru dans Märchenalmanach auf das Jahr 1828) de Wilhem Hauff, plusieurs fois porté à l’écran, notamment en 1923 et 1933, puis six fois entre 1978 et 2016. Bénéficiant d’un budget conséquent (quatre millions de marks) et une équipe forte de cinquante personnes, Cœur de pierre respecte assez bien le récit féérique, même si il s’en démarque parfois, négligeant de traiter des origines de Holländer-Michel, du voyage de Peter Munk (Lutz Moik) et de la naissance de son enfant. Le film insiste en revanche sur le négoce de Peter, en affaires à Cologne et Amsterdam, et transforme sa future fiancée Lisbeth (Hanna Ricker) de pauvre fille de bûcheron veuf, dans le conte, en orpheline vivant chez son oncle, un horloger aisé, dans le film. Splendidement photographié dans un Agfacolor somptueux par Ernst Kunstmann et Bruno Mondi, Cœur de pierre bénéficie de nombreux trucages encore efficaces, mettant en valeur les esprits de la Forêt-Noire capables de répondre aux souhaits des « enfants du dimanche » (les Sonntagskind donc nés chanceux) et les disparités des tailles entre le minuscule homme de verre (le glasmännlein Schatzhauser) (Paul Bildt), le Bien, et le gigantesque Holländer-Michel (Lotte Loebinger), le Mal. L’énergie dégagée par la multitude des figurants, le foisonnement des détails (architectures, costumes, accessoires), la complexité du récit fondé sur le leitmotiv de l’argent et sur les conséquences néfastes de la convoitise et de l’appât du gain, font de ce spectacle un divertissement somptueux, quoiqu’un peu naïf. Mais si la légende bienveillante mêle sans malice le merveilleux et l’humanisme, la réalisation de Paul Verhoeven n’hésite pas à montrer des scènes sensuelles (banquet aristo) et sanglantes (antre de Michel) qu’on n’attendrait pas dans un conte de fée, fort heureusement compensées par l’esthétique colorée et la poésie latente de ce magnifique livre d’images. Cœur de pierre est une œuvre de circonstance : Paul Verhoeven souhaitait à l’origine diriger une version modernisée de Cendrillon qui devenait une danseuse étoile, mais la sortie du film magnifique Les Chaussons rouges (1948) de Michael Powell et Emeric Pressburger au thème trop proche incita la DEFA à lui proposer Cœur de pierre prévu pour Eich Engel. Cet heureux hasard a donc permis à la DEFA et à son cinéaste de produire un conte de fée exemplaire dont les spectateurs germaniques continuent de vanter les mérites : la vision de cette copie de grande qualité permettra d’en juger.
Commentaire technique
Image : copie HD, très belle définition avec un piqué élevé sur les détails, texture argentique homogène et discrète (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), copie bien nettoyée, superbe gestion du contraste avec des éclairages francs et des noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie éclatante aux teintes vives (Agfacolor) et aux tons très saturés
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Son : mixage allemand 2.0 monophonique, voix claires et équilibrées, pas de distorsion, dynamique excellente qui favorise les ambiances (chants, danses, actions) et la musique pittoresque d’Herbert Trantow ; VF 2.0 monophonique complètement artificielle, voix sourdes et caverneuses, doublage totalement décollé des ambiances
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : VO 
(3,5/5) VF (2/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0042627/
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