Les Cavaliers : un épisode de la guerre de Sécession magnifié par John Ford (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Une troupe de soldats de l'Union prend la route vers le Sud dans l'intention de détruire une ligne de chemin de fer à Newton Station. La section est menée par le rude Colonel Marlowe et un médecin-major à qui tout l'oppose. Une belle sudiste est forcée d'accompagner les soldats dans ce qui va devenir la mission la plus difficile et la plus meurtrière de la guerre civile américaine…

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Titre original : The Horse Soldiers
Support testé : Blu-ray
Genre : western
Année : 1959
Réalisation : John Ford
Casting : John Wayne, William Holden, Constance Towers, Althea Gibson, Judson Pratt, Hoot Gibson, Ken Curtis, Willis Bouchey
Durée : 2 h 00 mn 18
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
Bonus : MediaBook collector en édition limitée avec le Blu-ray du film (120 mn) et le DVD du film (115 mn) - le livre « John Ford, Monument Man : le réalisateur et ses westerns » écrit par Marc Toullec (184 pages) - commentaire audio par l'historien du cinéma Joseph McBride, auteur de « À la recherche de John Ford », 2001 (VOST) - conversation entre Margaux Baralon et Emmanuel Raspiengeas, journalistes cinéma (2024, 39 mn 40) - interview de John Ford, extrait de l'émission Entre Chien et Loup : John Ford, collection Cinéastes de Notre Temps (INA, 1966, 29 mn 20) - interview de William Holden, extrait de l'émission Ciné Regards : William Holden (INA, 1979, 11 mn 38)
Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Dirigé par John Ford, photographié par William H. Clothier et interprété par John Wayne et William Holden, Les Cavaliers est un western qui a été produit en 1959 sous les meilleurs hospices. Malgré la mort accidentelle du cascadeur Fred Kennedy, qui interrompit la fin du tournage, supprimant les scènes d’entrée triomphale de la cavalerie à Baton Rouge, le film conserve toute l’intensité d’un récit, écrit par John Lee Mahin et Martin Rackin à partir de romans d’Harold Sinclair (1956 et 1958) qui puise dans la réalité historique. En effet Les Cavaliers relate, sous la forme d’une fiction, un épisode authentique de la guerre de Sécession : un raid, entre avril et mai 1863, de la cavalerie nordiste en territoire ennemi. Cette opération, conduite par le colonel Benjamin Grierson avec une brigade de 1700 cavaliers, va traverser, depuis LaGrange (Tennessee), plusieurs états contrôlés par les sudistes pour atteindre Baton Rouge (Louisiane) et favoriser l’arrivée du général Ulysse S. Grant durant la campagne de Vicksburg. Ce western, avec sa belle minutie dans l’évocation (personnages, costumes, paysages) et ses nombreuses scènes d’action spectaculaires (bataille de l’Académie militaire, destruction des rails de Newton Station, etc.), montre que toute la dextérité de John Ford à raconter l’histoire américaine était toujours aussi efficace : c’est d’ailleurs son seul long métrage se passant durant la guerre de Sécession, excepté le segment de La Conquête de l'Ouest (1962). Il n’a pas son pareil pour mêler la force épique de sa reconstitution historique aux émotions suscitées par ses personnages. Au centre de l’intrigue, s’affrontent et s’estiment, dans un triangle romanesque, le colonel bourru John Marlowe (John Wayne, qui n’utilise aucune arme dans le film…), le médecin major Henry Kendall (William Holden), inspiré de Dr. Rastus Yule, et la séduisante et farouche sudiste Hannah Hunter (Constance Towers). Comme toujours dans ses westerns, John Ford donne la part belle aux seconds rôles empathiques : la tenniswoman Althea Gibson joue l’esclave Lucie en refusant de parler « petit-nègre », Willis Bouchey est le colonel Phil Second, Hank Worden incarne Deadson Crump et Ken Curtis l’éclaireur Wilkie, etc. Si la production du film est compliquée par son montage financier, la mauvaise humeur de son réalisateur et les problèmes domestiques de John Wayne et ne possède pas le panache d’autres films majeurs de John Ford, Les Cavaliers demeure néanmoins un grand film : malgré ses imprécisions historiques (armes, drapeau, tactique, accessoires) et sa part de liberté artistique, ce western demeure une évocation valeureuse et assez fidèle des faits selon les spécialistes de la question. La force de ce film, outre ses superbes scènes d’action, réside dans la finesse psychologique de personnalités impliquées dans des drames existentiels et des choix moraux cornéliens, bref un film typiquement fordien qui sait montrer la guerre civile sans sombrer dans un manichéisme primaire. Les Cavaliers est un film remarquable : cette édition restaurée en haute-définition permettra de la redécouvrir dans d’excellentes conditions techniques et de profiter du magnifique livre de 184 pages, une somme bien illustrée sur John Ford, qui l’accompagne.

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Commentaire technique

Copie numérisée et restaurée en 2K par le laboratoire TCS en 2024

Image : copie HD, excellente définition avec un très beau piqué variable sur les gros plans, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), image très bien nettoyée, superbe gestion des contrastes, image lumineuse, basses lumières détaillées dans les ombres, noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie vive aux teintes éclatantes (bleu, vert, rouge), tons saturés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, voix claires et équilibrées, pas de souffle ou de distorsion, belle dynamique sur les scènes d’actions (cavalcades, tirs, explosions) et sur la musique martiale de David Buttholm et Stan Jones ; VF 2.0 monophonique, claire, moins dynamique, doublage d’époque plus ou moins bien intégré aux ambiances