Stay Hungry édition Collector : la crise des valeurs dénoncée par le Nouvel Hollywood (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Craig Blake est un jeune homme du Sud, né dans une famille aisée, mais laissé seul et oisif après la mort de ses parents dans un accident d'avion. Il passe son temps à pêcher, chasser et bricoler dans sa grande maison familiale à Birmingham, en Alabama, habitée uniquement par lui-même et un majordome. Blake est employé dans une entreprise d'investissement douteuse dirigée par un escroc rusé nommé Jabo. On lui demande de s'occuper de l'achat d'une petite salle de sport que la société achète pour faire place à un immeuble de bureaux. Il rencontre Joe Santo qui prépare son entraînement pour le titre de Mister Univers…
- Titre original : Stay Hungry
- Support testé : Blu-ray
- Genre : comédie dramatique
- Année : 1976
- Réalisation : Bob Rafelson
- Casting : Jeff Bridges, Sally Field, Arnold Schwarzenegger, R.G. Armstrong, Robert Englund, Roger E. Mosley, Woodrow Parfrey, Scatman Crothers, Kathleen Miller, Fannie Flagg, Joanna Cassidy, Richard Gilliland, Mayf Nutter, Ed Begley Jr., Joe Spinell
- Durée : 1 h 42 mn 40
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
- Bonus : Mediabook collector limité avec le Blu-ray du film et le DVD du film - livre « Vivre dangereusement » par Christophe Chavdia (100 pages) - Joanna Cassidy se souvient de Stay Hungry (14 mn 52) - La Femme Alpha (5 mn 41) - Arnold devient Schwarzy par Samuel Blumenfeld (16 mn 10) - La Fin du Nouvel Hollywood par Jean-Baptiste Thoret (41 mn 41) - bande annonce (2 mn 53)
- Éditeur : Bubbelpop
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Commentaire artistique
Présenté dans un épais Mediabook ultra documenté écrit par Christophe Chavdia, Stay Hungry a été scénarisé et réalisé par Bob Rafelson en 1976 à partir d’un roman de Charles Gaines. Comme on l’apprend dans les bonus inédits concoctés pour cette édition française, ce film constitue le troisième volet d’une trilogie non programmée qui débuta en 1970 avec le chef-d’œuvre Cinq pièces faciles et se poursuivit en 1972 avec The King of Marvin Gardens. Si le casting de ce film semble exceptionnel, c’est une illusion : pour la plupart, les interprètes étaient de jeunes acteurs inconnus qui allaient percer plus tard comme Jeff Bridges (Craig Blake) et Sally Field (Mary), actrice débutante qui révéla l’emprise toxique du cinéaste, sans compter que ce film saluait les débuts d’Arnold Schwarzenegger, culturiste autrichien de son état, qui venait de tourner quelques films à Hollywood, avant d’être remarqué par Bob Rafelson. Incarnant Joe Santo, culturiste comme lui et prétendant au titre de M. Univers, il remportera le Golden Globes du meilleur jeune espoir ! Le film réunit d’autres futures stars comme Robert Englung (Franklin), futur Freddy Krueger dans Les Griffes de la nuit (1984), Joe Spinell (Jabo), le tueur en série de Maniac (1980) et le mémorable Scatman Crothers (William). Les rôles secondaires comptent aussi R.G . Amstrong (Thor), Robert E. Mosley (Newton) et Joanna Cassidy (Zoe) qui a droit à deux bonus spécifiques. Mais pourtant tous ces interprètes n’auraient pas marqués autant l’histoire du cinéma sans la férule créative de Bob Rafelson qui est incontestablement un des grands artisans du Nouvel Hollywood (cf. bonus et livre). Plus que son intrigue, somme toute simpliste, Stay Hungry est un formidable coup de projecteur sur la transformation radicale subit par Hollywood dans les années 70 et qui témoigne des mutations politico-sociales de la société américaine révélées par les rapports entre les divers personnages : en particulier ceux qui vont unir, contre toute attente, un jeune bourgeois désœuvré - une vision sensiblement autobiographique du réalisateur - et un culturiste engagé. Sous l’apparence faussement benoite d’une comédie dramatique légère au ton inimitable (cf. séquence des culturistes lâchés dans la ville), Stay Hungry manipule le spectateur pour mieux lui faire ressentir la crise morale qui sévit et la part des pulsions perverses qui anime la société alors que la jeunesse troublée est en quête d’identité. Bob Rafelson n’avait pas son pareil pour traquer les enjeux sociétaux majeurs qu’il savait dénoncer dans ses films en maniant avec habileté une ironie mordante dévoilant sans fard les pires travers d’une Amérique en perdition. Stay Hungry essuiera un échec total à sa sortie en raison de son manque de narration solidement charpentée et de logique dramatique : ce décalage voulu par le cinéaste pour bien pointer la crise des valeurs sociales désorientera le public et soldera plus ou moins la fin du Nouvel Hollywood. Un film essentiel pour bien comprendre cette période charnière qui bénéficie d'une très belle édition Collector marquant les débuts d’un nouvel éditeur : Bubbelpop. A suivre.
Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition sauf sur certain plans qui manquent de précision, piqué variable, souvent excellent, sur les détails, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec caméras Panavision Panaflex, Master Format 2K de 2017), copie pas exempte de défaut (nombreux points blancs), gestion équilibrée du contraste, images lumineuses mais noirs pas toujours assez denses, étalonnage chaud naturaliste, colorimétrie nuancée aux teintes franches et tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, voix claires sans distorsion mais avec quelques pointes de saturation, dynamique mesurée sur les ambiances et sur la musique énergique de Byron Berline et Bruce Langhorne, souffle réduit, pas de défaut
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Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixage sonore : (3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0075268/
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