L'Amour ouf 4K : un long film romanesque à l’esbroufe (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5) 

Synopsis 

Les années 80, dans le nord de la France. Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c'est l'amour fou. La vie s'efforcera de les séparer mais rien n'y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur…

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• Titre original : L'Amour ouf
• Support testé : UHD
• Genre : drame
• Année : 2024
• Réalisation : Gilles Lellouche
• Casting : François Civil, Adèle Exarchopoulos, Alain Chabat, Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Élodie Bouchez, Karim Leklou, Raphaël Quenard, Anthony Bajon, Malik Frikah, Mallory Wanecque, Thibaut Lair
• Durée : 2 h 40 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 (HDR 10)
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) français - DTS-HD 2.0 français
• Bonus : livret de photographies (12 pages) - bande annonce (1 mn 31)
• Éditeur : StudioCanal

Commentaire artistique  

Drame mélodramatique sur la séparation et les retrouvailles d’un couple, L’Amour ouf, par sa présence à Cannes en 2024, sa flopée de nominations aux Césars et son budget pharaonique est un film dont on parle d’autant plus qu’il avait suscité l’attente. C’est en effet, dès 2013, que Gilles Lellouche devait réaliser cette adaptation du roman « Jackie Loves Johnser Ok ? » (1997) de l'écrivain irlandais Neville Thompson. Ce sera finalement une coproduction franco-belge qui assumera les envolées financières de cette histoire romantique sur fond de lutte des classes et de banditisme dont le scénario est coécrit avec Audrey Diwan par le réalisateur, qui se souvient de son adolescence et du passage à l’âge adulte. Le tournage fleuve de près de cinq mois, dans divers sites des Hauts-de-France, qui s'achève en septembre 2023, reflète la fascination du réalisateur pour le cinéma américain qui cite volontiers l’influence de Martin Scorsese, Quentin Tarentino, Brian de Palma, etc. L’Amour ouf est effectivement un patchwork de références rythmant un savant mélange de genres allant de l’évocation nostalgique des années 90 au polar violent de gangster en passant par la comédie musicale. Le spectateur ne pourra pas se plaindre de la diversité des situations qui s’étirent sur plus de deux heures et près de dix années avec flashbacks. Réunissant le fleuron actuel des actrices et acteurs français,  L’Amour ouf  a de quoi séduire par la complexité de son intrigue, l’intensité de sa musique, sa cinéphilie et la qualité artistique de sa production. Le dynamisme et l’enthousiasme de Gilles Lellouche pour un divertissement spectaculaire sont communicatifs dans ce film qu’il a conçu comme une fresque historique splendidement reconstituée (voitures, costumes accessoires) située à deux époques différenciées passant de la lumière aux ténèbres : la naissance dans les années 80 d’un amour juvénile entre Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Fikah), puis son développement contrarié dans les années 90 qui voit Clotaire (François Civil) sortir de prison et sombrer dans la criminalité et Jackie (Adèle Exarchopoulos) tenter l’avenir du couple heureux. De part et d’autre, les parents doivent assumer ces choix, que ce soit le père de Jackie (Alain Chabat) ou la mère de Clotaire (Elodie Bouchez). Benoît Poelvoorde incarne un mafieux caricatural de la pire espèce. Avec ses deux parties inégales, la romance juvénile surpassant la noirceur glacée de la seconde partie, le film abuse dramatiquement de la crédulité du spectateur en le trompant dès l’ouverture : une faute scénaristique contreproductive qui s’ajoute aux affèteries constantes de l’esthétique du film qui se compose de plans ultra sophistiqués virtuoses, mais injustifiés, quoique plaisants. Ces partis pris trop exagérés enlèvent une bonne partie de la crédibilité de l’intrigue parce que ce superbe écrin visuel peine à exprimer l’émotion supposée de cette romance fusionnelle qui se conclura de manière sentimentalement invraisemblable. L’Amour ouf manque souvent de modestie avec ses caractères stéréotypés, son épate visuelle, son mélange de genres, ce qui nuit définitivement à sa force de conviction : si le spectacle se regarde presque sans ennui malgré sa longueur, ce mélo qui lorgne sur West Side Story ne déclenche jamais l’émotion palpable de son illustre modèle. 

Commentaire technique 

Image : copie UHD, 4K natif, superbe définition et piqué chirurgical sur les gros plans (tournage numérique avec caméras Arri Alexa LF, Master Format 4K), gestion lumineuse et nuancée en HDR10 des éclairages souvent très recherchés ou naturels en fonction des époques (années 80 puis 90), basses lumières détaillées, noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie vive aux teintes éclatantes en HDR10 et tons très saturés, compression impeccable 

Son : mixage Dolby Atmos (TrueHD 7.1) français, dialogues centrés et bien clairs, superbe dynamique sur les effets sonores (voitures, tirs, bagarres) et sur la BOF composée par Jon Brion plus les 13 extraits de chansons typées choisie par le réalisateur, spatialisation ouverte aux effets surrounds fortement immersifs (véhicules, ambiances urbaines, affrontements divers), les canaux de hauteur amplifient efficacement l’espace sonore ponctuellement, LFE très énergique 

Notre avis

Image : (5/5)
Mixages sonores : (5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/fr/title/tt27490099/

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