Drone : l’œil était dans le ciel et regardait Émilie (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Une nuit, Émilie, une jeune étudiante, remarque qu'un drone silencieux l'observe à la fenêtre de son appartement. Les jours suivants, il la suit et scrute chacun de ses mouvements. D'abord protecteur, le drone devient inquiétant. Émilie se sent de plus en plus menacée.

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Titre original : Drone
Support testé : DVD
Genre : thriller
Année : 2024
Réalisation : Simon Bouisson
Casting : Marion Barbeau, Stefan Crepon, Eugénie Derouand, Cédric Kahn, Bilel Chegrani, Vincent Bocquillon, Yamée Couture, Rio Vega
Durée : 1 h 45 mn 38
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,35/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
Bonus : entretien avec le réalisateur Simon Bouisson (17 mn 05)
Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Coécrit et réalisé par Stéphane Bouisson, dont c’est le premier long métrage, Drone raconte l’expérience d’une jeune femme, étudiante le jour et qui expose son corps la nuit à des voyeurs payeurs (« caming »). Elle est espionnée la nuit par un drôle de drone caréné qui ne rate aucun de ses faits et gestes dans la limite de vol de l’engin qui ne peut entrer dans un espace fermé. Très vite l’héroïne Émilie (Marion Barbeau) va trouver son compte avec ce voyeur aérien qui lui propose beaucoup d’argent pour être espionnée. La jeune étudiante en architecture accepte ce marché risqué qui va briser son intimité, notamment sa relation amoureuse avec la chanteuse Mina (Eugénie Derouand). Drone est un film sur le regard des autres lorsqu’il confine à l’obsession et sur les limites à ne pas franchir sous peine de basculer dans l’angoisse irrépressible ainsi qu’accessoirement sur les dangers de la technologie censée nous rendre la vie plus facile. Avec toute la sensibilité de jeu de son actrice et des effets spéciaux efficaces, le réalisateur joue sur l’ambiguïté des situations et laisse au spectateur le choix de croire ou non à la réalité de l’engin volant intrusif (avant la révélation finale). Dans ce film, pour une fois, le drone participe pleinement à la dramaturgie et le cinéaste avec habileté lui invente une quasi personnalité. C’est l’aspect le plus fascinant de l’histoire car les attitudes et les personnages qui gravitent autour d’Émilie n’ont rien de bien sympathiques en toile de fond d’un thriller cauchemardesque sur la surveillance et l’aliénation de la vie privée. Drone pâtit d’une intrigue tarabiscotée cérébrale qui peine parfois à convaincre. Mais Drone est un film prometteur qui révèle les talents de son réalisateur comme la prouesse de son directeur de la photographie Ludovic Zuilli et accessoirement les exploits des excellents pilotes de drones qui ont rendu ce film possible. Intéressant.

Commentaire technique

Image : copie SD, définition et piqué limités par le support DVD, précision atténuée par une majorité de plan filmés en basses lumières (tournage numérique avec caméra Sony Venice 2, Sony FX3, Sony FX6, Rodin 4D), bonne gestion du contraste, notamment des multiples séquences en éclairages nocturnes, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées, tons saturés

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Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, belle dynamique sur les ambiances sonores (drones, concert, moto) et sur la musique de Paul Sabin, spatialisation aux effets surrounds recherchés jouant sur la « personnalité » du drone voyeur, sons immersifs, LFE efficace