Megalopolis 4K : une utopie visuellement remarquable (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d'arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d'un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l'avenir de l'humanité.

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Titre original : Megalopolis ou Francis Ford Coppola's Megalopolis.
Support testé : UHD
Genre : drame, science-fiction
Année : 2024
Réalisation : Francis Ford Coppola
Casting : Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Shia LaBeouf, Jon Voight, Laurence Fishburne, Talia Shire, Jason Schwartzman
Durée : 2 h 18 mn 06
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,00/1 (SDR)
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - Dolby Atmos (TrueHD 7.1) français
Bonus : SteelBook limité avec l’UHD du film et le Blu-ray du film - commentaire audio de Francis Ford Coppola - introduction par Francis Ford Coppola (0 mn 51) - Un cheminement de 40 ans (19 mn 26) - Construction d'une utopie (22 mn 06) - C'est une fin de tournage ! (5 mn 47)
Éditeur : Le Pacte

Commentaire artistique

Megalopolis, fraichement accueilli par la critique et boudé par le public, est une utopie écrite et réalisée par Francis Ford Coppola avec une pléiade de jeunes actrices et de jeunes acteurs au talent incontestable. Le trio principal est incarné par Adam Driver, Cesar Catilina l’architecte, Giancarlo Esposito, le maire de New Rome, et Nathalie Emmanuel, Julia Cicero la fille de Franklyn. Mais au détour de scènes diversifiées, d’autres professionnels font des apparitions plus ou moins éphémères comme Jon Voigt (Hamilton Crassus), Audrey Plaza (Wow Platinum), Dustin Hoffman (Nush Berman), Talia Shire (Constance Crassus), Shia LaBeouf (Clodio Pulcher) ou Laurence Fishburne (Fundi Romaine), etc. Megalopolis est un projet de longue haleine, débuté en 1980, dans lequel le cinéaste a investi une belle part de sa fortune de manière à préserver son indépendance artistique. Il tourne des vues de New York dès les années 2000 mais les élimine après le 11 septembre car elles remettent en cause le fondement de son film : la vision d’une mégalopolis utopique dans un péplum de science-fiction. Finalement le tournage, chaotique, débutera en 2022 aux studios Trilith en Georgie pour s‘achever en mars 2023. Le scénario s’inspire de la « Conjuration du sénateur Lucius Sergius Catilina » qui, en 64 avant Jésus-Christ, tente, en vain, de renverser la République romaine : pour le cinéaste, il s’agissait d’évoquer « une épopée romaine située dans un New York contemporain qui a cherché à reproduire la Rome antique ». Si Megalopolis se déroule dans une ville de New York stylisée, le réalisateur a étoffé son script de diverses affaires qui ont secoué la métropole ces dernières années et tout en se nourrissant de nombreuses références littéraires et cinématographiques. Ainsi le travail sur le matériau Megalon s’inspire de celui de l’architecte Neri Oxman… Si toute cette documentation hétérogène est en partie responsable de l’incohérence partielle de l’intrigue, qui reste assez peu convaincante, on ne pourra pas contester la maitrise cinématographique de Francis Ford Coppola bien entouré par ses techniciens compétents, notamment le directeur de la photographie Mihai Malaimare Jr., les décorateurs Bradley Rubin et Beth Mickle, et la créatrice des costumes Milena Canonero. Le génie visionnaire du cinéaste est bien à l’œuvre, imposant son style métaphorique tout en maitrisant son budget avec le choix d’effets visuels plus simples pour éviter la surenchère des blockbusters américains actuels. Megalopolis est une fable utopique projetant les fantasmes de la Rome antique dans une cité futuriste dans laquelle un architecte peut commander le cours du temps. Si l’écrin esthétique est absolument époustouflant, avec des scènes visuellement souvent renversantes, dommage que l’écriture à forte symbolique se perde dans une intrigue plutôt confuse qui laisse sur sa faim et finit par être contre-productive. Megalopolis c’est le rêve d’un cinéaste prestigieux capable de toutes les extravagances baroques dans ce film démesuré et composite qui ne satisfait pas vraiment le spectateur mais qui prouve que le génie créateur du maitre est loin d’être épuisé. Déconcertant.

Commentaire technique

Image : copie UHD, 4K natif, magnifique définition et piqué chirurgical sur les textures et les visages (tournage numérique avec Arri Alexa 65, Arri Alexa LF et Arri Alexa Mini LF, Master Format 4K), format 2,00/1 respecté (mais pas le cadrage Imax 1,43/1), la gestion du contraste est exceptionnelle, bien qu’en SDR, avec des images ultra lumineuses, des ombres fouillées et des noirs profonds, étalonnage somptueux et éclatant aux ambiances chaudes, colorimétrie chatoyante et nuancée aux couleurs vives et tons saturés, compression impeccable

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Son : mixage anglais 5.1, dialogues centrés très clairs, superbe dynamique sur les ambiances sonores variées et sur la musique orchestrale d’Osvaldo Golijov, spatialisation ample aux effets surrounds enveloppants, LFE efficace ; pour une fois c’est la VF qui est seule en Dolby Atmos (TrueHD 7.1), dialogues clairs, belle dynamique, excellente spatialisation avec des effets supplémentaires d’ouverture grâce aux canaux de hauteur, doublage soigné, LFE efficace