Here Les plus belles années de notre vie : un exercice de style dopé au numérique (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

À travers les âges et les époques, hommes et femmes défilent dans un lieu unique, sur trois générations. En défiant le temps, ce lieu sera le témoin unique de l'évolution de l'humanité et deviendra le théâtre de vies entremêlées, d'histoires d'amour, de conflits et de découvertes…

>>> ACHETER SUR AMAZON
- LE BLU-RAY
- LE DVD

LA SUITE APRÈS LA PUB

Titre original : Here
Support testé : Blu-ray
Genre : drame
Année : 2024
Réalisation : Robert Zemeckis
Casting : Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany, Kelly Reilly, Michelle Dockery, Ophelia Lovibond, Beau Gadsdon, Nikki Amuka-Bird
Durée : 1 h 44 mn 00
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,78/1 (format cinéma : 2,00/1)
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
Bonus : Making of (How We Got Here, 20 mn 02) - scènes coupées (Deleted Scenes, 10 mn 44)
Éditeur : M6 Video SND

Commentaire artistique

Here (Here Les plus belles années de notre vie en VF, à ne pas confondre avec le chef-d’œuvre de William Wyler de 1947) réalisé en 2024 par Robert Zemeckis est un drame qu’il a coécrit avec Eric Roth d'après le roman graphique « Ici » de Richard McGuire. Cette bande dessinée est d’abord parue en 1989 sous forme d’une courte nouvelle de six pages en noir et blanc, puis elle a été étoffée en 2014 pour devenir un album de 304 pages en couleurs qui sera récompensé à Angoulême en 2016. Dans l’album, l’histoire de l’humanité, entre 3,5 millions d’années avant J.-C. et 22175 années après, est observée depuis un lieu unique, le salon d’une maison de Perth Amboy (New Jersey). Elle est présentée de manière non linéaire en ne respectant pas la notion de continuum espace-temps : salué comme un art révolutionnaire de l’écriture, l’album « Ici » ne pouvait qu’intéresser Hollywood. En effet les nouvelles technologies numériques pouvaient permettre de traduire visuellement, par le fractionnement de l’image et le rajeunissement des comédiens, les innovations graphiques créées par Richard McGuire. Produit par Miramax, seul studio à risquer l’aventure, Here va réunir, 30 après, une partie de l’équipe de Forrest Gump (1994) : le réalisateur Robert Zemeckis, le scénariste Eric Roth, le directeur de la photographie Don Burgess, le compositeur Alan Silvestri, le concepteur sonore Randy Thom et la créatrice de costumes Joanna Johnston ! Si le casting retrouve les deux stars de Forrest Gump, Tom Hanks (Richard Young) et Robin Wright (Margaret Young) qui jouent le couple principal, leurs « parents » seront interprétés par Paul Bettany (Al Young) et Kelly Reilly (Rose Young). Le casting aligne de nombreux autres interprètes tout aussi savoureux comme les couples John et Pauline Harter (Gwilym Lee et Michelle Dockery) et Lee et Stella Beekman (David Flynn et Ophelia Lovibond). Comme dans le roman, le film se déroule en un lieu unique dans lequel défilent, de manière non chronologique, les nombreuses générations des Young et affiliés (voisins, amis) en particulier Benjamin et William Franklin (Keith Bartlett, Daniel Betts). Le film sera entièrement tourné en studio (cf. bonus) en utilisant Metaphysic Live, une nouvelle technologie d'intelligence artificielle générative capable de rajeunir le visage des acteurs en temps réel pendant qu'ils jouent, mais avec des résultats mitigés. Au-delà de ce tour de force technique, du savoir-faire incontestable de Robert Zemeckis en matière de divertissement (Retour vers le futur, 1985, 1989, 1990, Le Pôle express, 2004) et de l’excellence de l’interprétation, Here souffre de foisonnement visuel et de la confusion provoquée par sa structure désordonnée. Ce qui marchait en bande dessinée est moins convaincant dans un film qui manque souvent de vitalité et pose un regard trop bienveillant, limite naïf, sur ses personnages. Comme il a été remarqué, le multi culturisme de la société américaine est sacrément schématisé : les blancs occupent presque tout le métrage alors que les amérindiens (jouées par Dannie McCalum et Joel Oulette), les afro-américains (couple Harris joué par Nicholas Pinnock et Nikki Amuka-Bird) et les latino-américains (femme de ménage jouée par Anya Marco Harris) n’auront droit qu’à de brèves vignettes. Distrayant par instants, Here est un film sur le temps qui passe, très inégal et fastidieux, qui ne parvient pas à distiller l’émotion.

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué chirurgical sur les visages rajeunis, qui révèle hélas l’artificialité de la technique, et sur innombrables bibelots et meubles qui occupent le salon (tournage numérique avec caméras Red-V Raptor, Master Format 4K), magnifique contraste aux images extrêmement lumineuses (période géologique, préhistoire, temps des indiens natifs) et basses lumières détaillées, noirs soutenus, étalonnage chaud flamboyant, colorimétrie vive aux teintes saturées et franches (verts, rouges, bleus), tons nuancés

LA SUITE APRÈS LA PUB

Son : mixage anglais 5.1 (au cinéma en Dolby Atmos), voix et dialogues très clairs au centre, belle dynamique sur les nombreux effets sonores au fil des époques et sur la musique brillante, parfois envahissante, d’Alan Silvestri, spatialisation ample aux effets surrounds immersifs qui profitent surtout à la musique mais sont ponctuellement très spectaculaires (dinosaure, insectes, chevaux, orage), LFE énergique ; VF 5.1, dynamique et spatialisation proches de la VO et doublage soigné bien intégré avec la voix familière de Jean-Philippe Puymartin pour Tom Hanks

Notre avis

Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (2,5/5)