Gladiator II 4K : un décalque grandiose et mouvementé du péplum de 2000 (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d'entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d'une main de fer. La rage au cœur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple

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Titre original : Gladiator II
Support testé : UHD
Genre : péplum
Année : 2024
Réalisation : Ridley Scott
Casting : Paul Mescal, Pedro Pascal, Denzel Washington, Joseph Quinn, Connie Nielsen, Rory McCann, Tim McInnerny, Derek Jacobi, Fred Hechinger
Durée : 2 h 27 mn 50
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1 (HDR10, Dolby Vision)
Sous-titrage : français, anglais, danois, espagnol (Amérique Latine), français (Québécois), néerlandais, norvégien, finnois, suédois, anglais
Pistes sonores : Dolby Atmos anglais, français - Dolby Digital 5.1 espagnol (Amérique Latine), français (Québécois)
Bonus : Combo avec l’UHD du film et le Blu-ray du film - Blu-ray de bonus
Bonus sur l’UHD et le BLU-RAY du film : aucun
Bonus en VOST sur le Blu-ray de bonus : Le rêve de Rome : Origines, la genèse du film (A Dream That Was Rome : Origins, 11 mn 18) - Ce que l'on fait dans sa vie résonne dans l'éternité : Les acteurs, le processus du casting (What We Do In Life, Echoes In Eternity : The Cast, 15 mn 26) - Dans l'arène : Les réalisateurs, la production du film (In The Arena : Filmmakers, 13 mn 25) - Ceux qui vont mourir vous saluent : Les combats, combats chorégraphiés et effets visuels (To Those About To Die, We Salute You : Combat, 13 mn 58) - Bâtir un empire : Postproduction, la création du film et sa musique (Building An Empire : Post-production, 21 mn 24) - Les coulisses de Gladiator II, Making of (20 mn 05) - dix scènes coupées (9 mn 54) : Centho porte la marque des fugitifs, Lucilla et les empereurs, Fortuna et Lucius à la fête, Lucilla regarde par la fenêtre, Macrinus aperçoit la statue d'Acacius, Lucilla dans la crypte, Fortuna rend visite à Lucius dans sa cellule, Lucilla pleure Acacius, Ravi remet les clés, Macrinus salue Caracalla
Éditeur : Paramount Pictures France

Commentaire artistique

Avec Gladiatior II, Ridley Scott confirme qu’il n’a pas son pareil pour diriger de grands films épiques… qui racontent n’importe quoi en matière de vérités historiques. Pire, en refaisant quasi à l’identique son film Gladiator (2000), il surenchérit en matière d’invraisemblances, une impression encore décuplée par l’aspect numérique de son spectacle, tourné à Malte et au Maroc, dans lequel les foules artificielles sont dupliquées à l’infini. Comparé au premier opus, qui copiait sans vergogne le film d’Anthony Mann La Chute de l’Empire Romain (1964), on a le sentiment manifeste que la CGI ne pourra jamais remplacer l’authenticité d’une vraie foule de figurants évoluant dans des décors réalistes : l’ouverture de Gladiator avec son impressionnante bataille contre les « barbares » avait plus de gueule que l’attaque navale avec des galères digitalisées. Et que dire d’un Colisée étanche où l’on lâche des requins… ou un colossal rhinocéros monture, sans compter au début du film l’intervention de féroces babouins sortis d’un film d’horreur. Il est évident que la production a visé la surenchère par rapport à l’original en s’asseyant sur la moindre recherche de crédibilité archéologique (exemple : les pyramides de Gizeh montrées dans leur état de 2024 !). Le scénario de David Scarpa ne s’embarrasse pas de nuances et relooke celui de Gladiator en remplaçant l’empereur Marc-Aurèle par les souverains autocrates fous Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger) et le gladiateur avide de vengeance Maximus (Russell Crowe) par son successeur Hanno (Paul Mescal). Lucilla, fille de Marc-Aurèle, est incarnée dans les deux films par Connie Nielsen, tout comme Gracchus qui est joué par Derek Jacobi. Les nouveaux personnages manichéens sont antithétiques, opposant le héros militaire, juste et républicain, Marcus Acadius (Padro Pascal) au démesurément ambitieux laniste Macrinus (Denzel Washington un peu trop dans la caricature). Gladiatior II est typiquement la superproduction hollywoodienne qui ne recule devant aucun anachronisme, ni aucune invraisemblance, pour satisfaire un public supposé friand de sensations fortes et dont la culture serait proche du vide sidéral. Si le divertissement est bien mené côté action (comme en ouverture l’impressionnante attaque navale romaine pour débuter le film en fanfare), on ne peut qu'être sceptique devant tant d’inanité historiques : Caracalla caricatural, sénateur lisant le journal au café, sempiternel pollice verso (pouce baissé) controversé, etc. Selon les suppléments flatteurs du blu-ray de bonus, la reconstitution serait suffisamment documentée pour être réaliste : erreur, il aurait mieux valu vanter les qualités de ce spectacle incontestablement grandiose mais truffé d’anachronismes et de clichés en tout genre : de quoi alimenter auprès du public une vision stéréotypée et totalement déformée de l’Antiquité… Fort heureusement Gladiatior II est préservé du blockbuster insipide qu’il aurait pu être grâce au brio de Ridley Scott à diriger les scènes d’action et au talent inné de ses acteurs. Distrayant.

Commentaire technique

Image : copie UHD, 4K natif, image très bien définie mais avec une forte texture numérique (tournage numérique avec caméras Arri Alexa LF, Arri Alexa Mini LF, Z CAM E2-F6, Master Format 4K), bon contraste en HDR10 avec de fortes luminosités extérieures et des ombres détaillées, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie bien nuancée en HDR10, teintes vives (magenta, rouge) et tons saturés, compression impeccable

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Son : mixage anglais Dolby Atmos, voix claires centrées, splendide dynamique sur tous les effets sonores (combats, armée, foule dans l’amphithéâtre) et sur la musique symphonique sans âme d’Harry Gregson Williams, spatialisation spectaculaire aux effets surrounds très immersifs (attaque navale, combats dans l’arène, foules diverses), canaux de hauteur efficaces (catapultes, flèches, orage, foule), LFE solide ; VF Dolby Atmos, dynamique et bien spatialisée, doublage soigné mais pas toujours bien intégré et moins crédible que la VO