Les Travaux d'Hercule - Hercule et la reine de Lydie : Steve Reeves dans deux péplums de référence (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5) 

Synopsis

Les Travaux d'Hercule : le roi de Iolcos, Pellas, fait venir Hercule à sa cour pour lui confier l'éducation de son fils, Iphitos. Ce dernier, jaloux de la force de son précepteur, trouve la mort en affrontant le lion de Némée. Pellas envoie alors Hercule combattre de taureau de Crète. Mais le trône d’Iolchos revient de droit à Jason, Pellos n'étant qu'un fourbe usurpateur. Hercule va s'embarquer avec Jason sur l'Argos à la recherche de la Toison d'or afin de l'aider à reconquérir son royaume. 

Hercule et la reine de Lydie : accompagné de son épouse Iole et du jeune Ulysse, Hercule fait halte à Colone, à la demande d'Œdipe, pour régler un différend qui oppose les fils de ce dernier, Etéocle et Polynice. Mais Hercule boit à la source de l'oubli, et tombe prisonnier dans le piège d'Omphale, la cruelle reine de Lydie. Ulysse et ses compagnons, les Argonautes, vont partir à sa rescousse.

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• Titre original : Le Fatiche di Ercole - Ercole e la regina di Lidia
• Support testé : Blu-ray
• Genre : péplum
• Année : 1958, 1959
• Réalisation : Pietro Francisci et Mario Bava
• Casting : Steve Reeves, Sylva Koscina, Willy Colombini (1) Gianna Maria Canale, Ivo Garrani, Mimmo Palmara, Arturo Dominici, Lidia Alfonsi, Gina Rovere, Luciana Paluzzi, Gabriele Antonini (2) Sylvia Lopez, Gabriele Antonini, Cesare Fantoni, Mimmo Palmara, Primo Carnera, Andrea Fantasia, Patrizia Della Rovere, Carlo D'Angelo
• Durée : 1 h 43 mn 05 - 1 h 40 mn 13
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Dyaliscope
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique italien, français
• Bonus sur le blu-ray de Les Travaux d'Hercule : combo Digipack avec le Blu-ray du film (103 mn 05) et le DVD du film (98 mn 58) - le livret « Steve Reeves » par Emmanuel Rossi (64 pages) - Hercule déchaîné, entretien avec Willy Colombini qui joue Pollux (VOST, 2021, 18 mn 31) - diaporama d'affiches et photos (4 mn 00) - bande annonce originale (VO, 2 mn 18)
• Bonus sur le blu-ray de Hercule et la reine de Lydie: combo Digipack avec le Blu-ray du film (100 mn 13) et le DVD du film (96 mn 03) - Hercule l'invincible, entretien avec Willy Colombini qui joue Esculape (VOST, 2021, 13 mn 47) - scène coupée (VF, 0 mn 49) - diaporama d'affiches et photos (1 mn 30)
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique  

Dans les années 50-60, le péplum connait un second âge d’or, après avoir été largement exploité en France et en Italie au temps du muet (1900-1920) et avoir connu le temps des péplums américains des années 20. Ce nouvel âge béni du genre, qui cèdera ensuite la place au western « spaghetti », est autant porté par la vague des grandes superproductions hollywoodiennes, qui démarre avec Quo Vadis (1951), que par la série des films de Riccardo Freda qui débute avec Spartacus (1952). Pourtant malgré de nombreux titres évocateurs, le péplum italien va surtout connaitre un succès mondial avec une série B inattendue, Les Travaux d’Hercule (1958).  

Les Travaux d’Hercule est le premier film sonore consacré au héros grec Héraclès exploité sous sa « version » romaine d’Hercule. Son succès sera prolongé par plus de 24 films tournés entre 1958 et 1965 avec ce héros parfois affublé en VF du nom de Samson. Comme on peut le lire au générique, Les Travaux d’Hercule est scénarisé en s’inspirant vaguement de l’épopée « Argonautiques » composée par le poète grec Apollonios de Rodes qui raconte la quête de la Toison d’or menée par Jason dont un des compagnons est Héraclès. Si le titre promet une intrigue sur les douze travaux d’Hercule, le récit se limitera à deux exploits : le lion de Némée (premier travail) et le Taureau crétois du roi Minos (septième travail), autant dire que l’Hydre de Lerne (Jason et les Argonautes, 1963) ou le chien Cerbere, bien trop onéreux à évoquer, ne sont pas de la partie. Après ces deux travaux, le film bifurque sur un voyage vers la Colchide, une rencontre avec les Amazones (chastement vêtues !) et un écroulement du palais d’Iolco. Coproduction italo-espagnole, le péplum est réalisé par Pietro Francisci, cinéaste familier des films historiques à grand spectacle comme La Reine de Saba (1952). Convaincu du futur succès d’un péplum avec Hercule, le réalisateur va trouver (ou du moins sa fille : cf. livret bonus) l’acteur idéal pour incarner le demi-dieu musclé, Steve Reeves, un culturiste américain Mister Univers et acteur de seconde zone qui rêve de devenir une star ! L’acceptation de ce rôle va le propulser au firmament car le public italien plébiscite immensément le film à sa sortie. Si ses qualités d’acteur restent limitées, même doublé en italien par Emilio Cigoli, son corps athlétique huilé, soigneusement filmé en Dyaliscope par Mario Bava dans des décors souvent naturels (Tor Caldara, Anzio, EUR à Rome), subjugue les spectateurs. Dans Les Travaux d’Hercule, la dimension romantique attendue est incarnée par une jolie actrice yougoslave Sylva Koscina qui sera Iole, la fille du roi Pélias. Limité par son approche psychologique schématisée et par ses effets spéciaux désuets (mais avec un superbe Matte Painting), Les Travaux d’Hercule est un péplum plutôt agréable à suivre magnifiquement éclairé par les couleurs vives chères à Mario Bava. Boudé par les producteurs américains, les droits sont achetés par un exploitant Joseph E. Levine qui mise sur le succès américain du film et dépense une somme pharaonique pour la promotion (le double du coût de la production du film) : le film sort en 1959 dans 600 salles et phagocyte tous les médias. Le succès est incontestable faisant de Steve Reeves une star mondiale et du film une référence qui allait relancer la vogue du péplum.

Suite au succès italien de son film Les Travaux d’Hercule, alors qu’il n’est pas encore connu aux USA, Pietro Francisci démarre une suite, Hercule et la reine de Lydie (1959), réalisée avec la même équipe : photographie de Mario Bava, musique  d’Enzo Masetti et interprétation de Steve Reeves (Hercule) et Sylva Koscina (Iole). Les scénaristes s’inspirent cette fois du mythe grec d'Héraclès et de la reine de Lydie, Omphale, des tragédies « Les Sept contre Thèbes » d’Eschyle et « Œdipe à Colone » de Sophocle. Seule nouveauté, mais non des moindre, la sculpturale actrice française Sylva Lopez incarne la sexy Omphale qui vit dans un palais souterrain décoré de monuments pseudo pharaoniques. Steve Reeves est toujours une réussite de bodybuilding, occupant largement l’écran Dyaliscope avec ses pectoraux, mais reste un piètre acteur. Il affronte dans une scène amusante le géant Antée, fils de Gaïa la terre, joué par un ex champion de boxe Primo Carnera. Si l’intrigue est encore une fois fantaisiste, Hercule et la reine de Lydie est un festival d’éclairages et de couleurs vives dû au talent de Mario Bava qui a su bien mettre en valeur les décors kitchs de Flavio Mogheri. Les thèmes de l’adultère et de la virilité menacée par la séduction féminine sont traités avec une certaine désinvolture. En Italie, comme aux USA et partout dans le monde, ce second opus connaitra un succès considérable. Pourtant suite au refus de Pietro Francisci de diriger un troisième Hercule, Steve Reeves changera de genre en jouant dans La Charge des Cosaques (1959) de Riccardo Freda. Pour tout savoir de l’acteur, on conseille vivement la lecture du livret extrêmement documenté d’Emmanuel Rossi disponible avec le combo de Les Travaux d’Hercule.

Commentaire technique

Les Travaux d'Hercule

Image : copie HD, belle définition, sauf aux changement de plans, et très bon piqué sur les décors et les costumes, texture argentique fine (tournage en 35 mm Dyaliscope, Master Format 2K restauré), copie bien nettoyée, excellent contraste restituant les images lumineuses extérieures et les éclairages tranchés intérieurs, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives (rouge, bleu, vert) et tons saturés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés (Steve Reeves est doublé par Emilio Cigoli) clairs et équilibrés, pas de distorsion ou de souffle intempestif, excellente dynamique qui favorise les effets sonores des scènes d’action (combat, cavalcades, épées) et la musique enlevée d’Enzo Masetti ; VF 2.0 monophonique claire, doublage d’époque un peu artificiel, Steve Reeves est doublé par Jean-Claude Michel

Hercule et la reine de Lydie

Image : copie HD, définition variable avec un piqué pas toujours précis selon les images et au changements de plans, texture argentique discrète (tournage en 35 mm Dyaliscope, Master Format 2K restauré), copie propre et stable, bon contraste très tranché avec une légère densité selon les plans, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie vive aux teintes franches et tons saturés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés clairs (Steve Reeves est doublé par Emilio Cigoli) et sans distorsion, léger souffle, bonne dynamique sur les effets sonores (cliquetis armes, combats, cavalcades) et sur la musique d’Enzo Masetti et la chanson interprétée par Sylva Koscina; VF 2.0 monophonique claire et dynamique, doublage d’époque pas assez intégré, Steve Reeves est doublé par Jean-Claude Michel

Notre avis

Image : film 1958 (4/5) film 1959 (3,5/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : film 1958 (4/5) film 1959 (3/5)
Packaging : (3/5)

IMDb
Les Travaux d’Hercule : https://www.imdb.com/fr/title/tt0050381/
Hercule et la reine de Lydie : https://www.imdb.com/fr/title/tt0052782/

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