Gorgo 4K : le célèbre dinosaurien britannique splendidement restauré (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Au large de l'Irlande, des chercheurs de trésors capturent une créature inconnue, une relique vivante de la préhistoire. En dépit des avertissements d'un gamin, ils la vendent à un cirque de Londres. Mais le dinosaure, aussi grand soit-il, ne serait-il pas qu'un bébé ? C'est la thèse que soutient un scientifique. Une thèse qui devient une effrayante réalité quand, du fond de l'océan, surgit un monstre dix fois plus gros. Sa mère dont la colère se déchaîne le long des rives de la Tamise dans un maelström de destructions…

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Titre original : Gorgo
Support testé : UHD
Genre : science-fiction
Année : 1961
Réalisation : Eugène Lourié
Casting : Bill Travers, William Sylvester, Vincent Winter, Christopher Rhodes, Joseph O'Conor, Bruce Seton, Martin Benson, Maurice Kaufmann
Durée : 1 h 17 mn 15
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85 (HDR10)
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS -HD MA 2.0 monophonique anglais, français
Bonus : Combo édition limitée avec l’UHD du film et le Blu-ray du film - un livret « Le monstre était presque parfait » (60 pages)
Bonus sur l’UHD : La naissance d'un monstre de légende, le Making of de Gorgo de Bob Burns (2013, VOST, The 9th Wonder of the World : The Making of Gorgo, 31 mn 08)
Bonus sur le Blu-ray : La naissance d'un monstre de légende, le Making of de Gorgo de Bob Burns (2013, VOST, The 9th Wonder of the World : The Making of Gorgo, 31 mn 08) - Gorgo Lives !, la gorgomania selon Stephen R. Bissette (2023, VOST, 36 mn 46) - présentation du film par Gilles Penso (2025, 24 mn 57)
Éditeur : BQHL Éditions

Commentaire artistique

Les dinosauriens, et assimilés, ont connu au cinéma diverses périodes de notoriété depuis l’animation muette Gertie le dinosaure (1914) jusqu’au déchainement en CGI de Godzilla x Kong : le Nouvel Empire (2024). Entre ces deux extrêmes, on compte deux créatures monstrueuses, exemplaires et fondatrices, le gorille géant américain King Kong (1933) et le reptilien survivant de l’âge Mésozoïque japonais Godzilla (1954). Gorgo, réalisé en 1961 par Eugene Lourié, est la version britannique de la seconde créature. Le cinéaste, qui fut d’abord décorateur et directeur artistique, avait déjà dirigé deux séries B de monstres, Le Monstre des temps perdus (1953) et Béhémoth, le monstre des mers (1959) mais les bestioles étaient animés en stop motion alors que le « costume » de Gorgo sera porté par Bob Bura évoluant entre des maquettes. Le scénario de Robert L. Richards et de Daniel James mise sur la capture accidentelle d’un dinosaure au large de l’Irlande qui va être transformé en attraction foraine sous le nom de Gorgo, une allusion aux Gorgones au regard pétrifiant. Initialement l’intrigue devait se dérouler au Japon, puis à Paris (cf. bonus), mais le récit se situera finalement en Irlande, puis à Londres. C’est l’excellent chef opérateur Freddie Young qui filmera l’action dans le comté de Dublin et dans le Hertfordshire. La capitale londonienne était idéale avec ses monuments emblématiques (Bib Ben, Tower Bridge, Piccadilly Circus) détruits par le dinosaure (ou plutôt sa maman). Gorgo a été coproduit par les frères King qui ont exigé, contrairement au souhait du réalisateur (qui d’ailleurs dans sa copie personnelle coupa toutes ces scènes), d’introduire des actions militaires pour abattre les monstres. Symptomatique d’une époque, le film réduit toutes les femmes à une figuration silencieuse et concentre l’action entre deux caractères masculins, le mercantile capitaine Joe Ryan incarné par Bill Travers (futur professeur Floyd dans 2001, L’Odyssée de l’espace) et son officier plus chaleureux Sam Slade joué par William Sylvester, ainsi qu’au garçonnet orphelin Sean (Vincent Winter). Les scientifiques conscients du danger, les professeur Leroy Hendricks et Marius Flaherty, sont interprétés par Joseph O'Conor et Bruce Seton. Dans la ligné directe de Godzilla et de King Kong, critiquant la suffisance et l’inconscience de profiteurs cupides, Gorgo fait preuve d'innovation en exploitant la dimension émotionnelle de l’amour maternel et d’un final bienveillant qui se passe, chose rare, en Europe. Cependant le scénario basique se contente d’illustrer avec classicisme une intrigue assez prévisible et accessible à un jeune public. Si les effets spéciaux et le costume de monstre sont aujourd’hui désuets (cf. livret), il faut les considérer plutôt comme un facteur de charme nostalgique que comme une faiblesse technique, bien que la restauration 4K dévoile un peu plus les trucages. Distrayant, mais à recommander surtout aux spectateurs d’avant Jurassic Park. À revoir ou à découvrir dans une belle édition restaurée 4K accompagnée de nombreux suppléments captivants.

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Commentaire technique

Scanné et restauré en HDR en 2013 en 4K à partir du négatif 35 mm original

Image : copie UHD, superbe définition avec une précision variable selon les plans, piqué remarquable faisant ressortir les trucages (maquettes, transparences), grain argentique homogène mais assez épais (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2013), copie propre avec quelques défauts (lignes, tache noires latérales), très bon contraste géré en HDR10, éclairages francs et noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie éclatante en HDR10 avec des couleurs vives (vert de Gorgo) et des tons saturés, compression fluide

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, pas de distorsion ou de défauts sonores, dynamique élevée qui met en valeur les bruitages (grognements et cris de Gorgo, destructions des monuments, tirs de la marine, tempête) et la musique suggestive d’Angelo Francesco, spectre un peu limité dans les aigus ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage d’époque assez artificiel