Sauvages : une animation captivante à la rescousse de la forêt et des orang-outangs de Bornéo (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée.

>>> ACHETER SUR AMAZON
- LE BLU-RAY
- LE DVD

LA SUITE APRÈS LA PUB

Titre original : Sauvages
Support testé : Blu-ray
Genre : animation, aventure
Année : 2024
Réalisation : Claude Barras
Casting : (voix) Babette De Coster, Martin Verset, Laëtitia Dosch, Benoît Poelvoorde, Pierre-Isaïe Duc, Michel Vuillermoz, Gaël Faye, Sailyvia Paysan, Nelly Tungang, Komeok Joe
Durée : 1 h 30 mn 18
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
Bonus : Les Coulisses de Sauvages ! de Claire Braillard et Ulrich Teiger (2024, RTS, 22 mn 16)
Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Après le césarisé Ma Vie de courgette (2016), le nouveau film d’animation de Claude Barras Sauvages (2024) est film d’aventure écologique créé en stop motion, une technique chronophage mais fascinante. Il aura fallu trois années de travail (cf. bonus) pour finaliser et sortir ce film qui se déroule dans le forêt tropicale de Bornéo et qui raconte les péripéties d’un trio réunissant la petite Keria (voix de Babette De Coster) et son cousin Selaï (Martin Verset) prenant soin d’Oshi, un bébé orang-outang orphelin, au cœur de la forêt menacée. Le scénario coécrit par Catherine Paillé et Claude Barras s’inspire de l’esprit de semi-nomadisme que le réalisateur conserve des récits de ses grands-parents dans son enfance en Suisse. Cette harmonie avec le cycle naturel est dans le film la raison d’être des Penan semi-nomade de Bornéo, Mutang le père (Benoît Poelvoorde) et Along, le grand-père (Pierre-Isaïe Duc). En dépit de la transposition, les problèmes abordés demeurent analogues : la fin d’une existence calquée sur le rythme naturel et la menace toujours plus forte du désastre écologique (pesticides, déforestation). Pour sensibiliser le jeune public, l’intrigue est vue du point de vue des enfants et du petit Oshi, mais sans jamais verser dans la mièvrerie : Claude Barras revendique avoir voulu privilégier le naturalisme, les dialogues en langue penan ne sont pas traduits et la violence n'est pas absente (sangsues). Pour exprimer ce réalisme de manière pratique, il a fait le choix d’une technique artisanale (cf. bonus) qui a fait ses preuves, de King Kong, 1933, à L’île aux chiens, 2018, en passant par les créations admirables de Ladislas Starewitch et de Ray Harryhausen. Le résultat visuel est vraiment charmant : l’évocation de la forêt dense et de sa faune diversifiée - jamais traitée avec anthropomorphisme - est à la fois un exploit en matière d’animation et un gage de plaisir à suivre les aventures de Kéria livrée à elle-même dans un milieu naturel sauvage. Fort bien écrit, Sauvages s’adresse à un large public : si les plus petits apprécieront Oshi et ses attitudes amusantes, les plus grands ne manqueront pas de décrypter les avertissements contre les agressions au patrimoine naturel et les allusions envers les bons comme les mauvais côtés de la modernité (mobiles, réseaux sociaux). Sans jamais être moralisateur, Sauvages défend un message clair sur la nécessité de se mobiliser pour la sauvegarde de la foret et contre les agressions écologiques quel qu’elles soient, un combat plus que jamais d’actualité ! S’il n’est pas certain que ce film pédagogique influence la stratégie toujours plus mercantile et amorale de l’industrie agro-alimentaire, ni a fortiori les décisions politiques indispensables, Sauvages aura au moins le mérite de sensibiliser son jeune public (à partir de 6 ans) aux menaces qui pèsent sur son avenir. Édifiant et salutaire.

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et bon piqué sur les textures, superbe profondeur de champ, contraste restituant les recherches sur les lumières, images lumineuses, noirs francs, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie éclatante aux teintes vives et tons saturés

LA SUITE APRÈS LA PUB

Son : mixage français 5.1, voix claires, belle dynamique sur les ambiances sonores (forêt, animaux) et sur la musique de Charles De Ville et Nelly Tungang, spatialisation ouverte et spectaculaire aux effets surrounds fortement immersifs (divers sons de la nature et de la faune) fruit, entre autre, du travail du « bio-acousticien » Bernie Krause, LFE très efficace