Le Déporté et Iron Man : deux films noirs avec Jeff Chandler (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Le Déporté : après 5 ans de prison à New-York, le gangster Vic Smith est déporté en Italie, son pays d'origine. Surveillé par l'ambassade américaine, la police locale et ses anciens partenaires mafieux, il se rend dans sa ville natale, près de Sienne, en jurant filer droit. Mais tout le monde sait qu'il a laissé aux États-Unis 100 000 dollars, et pense qu'il compte bien les récupérer. Est-il sincère quand il parle de se ranger où met-il en place un ingénieux stratagème de corruption malgré la surveillance constante dont il est la cible ?

LA SUITE APRÈS LA PUB

Iron Man : quand Coke Masson monte sur le ring pour défendre son titre de champion du monde poids lourds, il se fait huer par la foule entière alors que le challenger est acclamé. Parmi les spectateurs, une femme se souvient des événements qui ont conduit 2000 personnes à le haïr, et de la terrible histoire derrière la rivalité entre les deux hommes qui s'affrontent.

>>> ACHETER SUR AMAZON
- LE COMBO BLU-RAY/DVD DE LE DEPORTE
- LE COMBO BLU-RAY/DVD DE IRON MAN

Titre original : Deported - Iron Man
Support testé : Blu-ray
Genre : drame, policier
Année : 1950, 1951
Réalisation : Robert Siodmak, Joseph Pevney
Casting : Jeff Chandler (1) Märta Torén, Claude Dauphin, Marina Berti, Richard Rober, Silvio Minciotti, Carlo Rizzo, Mimi Aguglia (2) Evelyn Keyes, Stephen McNally, Rock Hudson, Joyce Holden, Jim Backus, James Arness, Steve Martin, George Baxter
Durée : 1 h 28 mn 41, 1 h 21 mn 34
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
Sous-titrage : français (blanc, jaune), anglais
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
Bonus sur le combo Le Déporté : combo avec le Blu-ray du film (89 mn) et le DVD du film (85 mn) - le film par Jean-Pierre Dionnet (2025, 19 mn 31) - 6 bandes annonces de la collection
Bonus sur le combo Iron man : combo avec le Blu-ray du film (82 mn) et le DVD du film (78 mn) - le film par Jean-Pierre Dionnet (2025, 14 mn 48) - 7 bandes annonces de la collection
Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Surtout connu pour son rôle de Cochise dans La Flèche brisée (1950), Jeff Chandler, au physique impressionnant, aura une carrière prolifique dans la décade des années 50 avant qu’une septicémie foudroyante ne le terrasse en 1961. Le Déporté (1950) et Iron Man (1951) comptent parmi les premiers films qu’il tourne après La Fleche brisée et avant ses nombreux rôles de leaders amérindiens.

Le Déporté (1950), produit par Robert Buckner, devait être interprété par Dana Andrews sous le titre de Paradise Lost’49 mais l’acteur devenu indisponible céda sa place à Jeff Chandler. Celui-ci, qui venait d’être promu comme vedette du studio Universal, affirmera en plaisantant à propos de ce rôle : « Je ne sais pas pourquoi je l'ai eu » ! C’est Robert Siodmak, spécialiste des films noirs (Les Tueurs, 1946, Pour toi j’ai tué, 1949), qui va le diriger. Le tournage partiel en Italie (Naples, Sienne) se fait avec un casting franco-italien qui compte le français Claude Dauphin (policier Bucelli) et l’italienne Marina Berti (Gina), mais les deux rôles vedettes vont à l’américain Jeff Chandler (Vittorio Mario) et l’actrice suédoise Märta Torén (comtesse de Lorenzi). L’information que le scénario de Robert Buckner s’inspirerait du gangster Lucy Luciano a été contredite par Jeff Chandler. Toujours est-il que l’intrigue table sur le retour au pays d’un malfrat ayant passé cinq à Sing Sing. Plus que l’intrigue et la romance avec la belle comtesse, Le Déporté est surtout intéressant pour son évocation de l’Italie d’après-guerre en pleine pénurie alimentaire, ce que Robert Siodmak illustre avec force tout en soignant sa description du fossé culturel et social creusé entre l’Europe et les États-Unis. Le cinéaste n’oublie pour autant les codes du film noir et oppose à la belle comtesse, une femme fatale Gina qui sert de pivot à l’action. Le Déporté donne, en la personne de Vttorio, une vision pessimiste du sauveur américain empêtré dans une série d’actes bien peu vertueux, comme le magot non restitué et le détournement de l’action humanitaire. Vrai héros du genre, Jeff Chandler joue avec une certaine raideur ce gangster repenti coincé dans ses contradictions et doublement étranger, comme immigrant aux USA, puis comme déporté dans son pays natal. Une série B à découvrir.

LA SUITE APRÈS LA PUB

L’année suivante Jeff Chandler est à nouveau la vedette d’un film noir réalisé par Joseph Pevney, Iron Man (1951), qui est le remake du drame sportif Iron Man (1931) de Tod Browning avec Lew Ayres et Jane Harlow. L’acteur incarne Coke Mason un mineur de charbon devenu boxeur impitoyable rongé par ses relations avec son épouse volage Rose (Evelyn Keyes) mais encouragé à lutter par son frère George (Stephen McNally). Le casting comprend un débutant de choix, Rock Hudson qui joue le boxeur Kosco. Pour ce film aux nombreuses scènes de combats, Jeff Chandler a suivi une formation de boxeur. Iron Man relève du classique drame sportif se déroulant sur le ring, une situation que de très nombreux films avaient déjà amplement exploitée, parfois avec plus de classe, comme Gentlemen Jim (1942) de Raoul Walsh, Nous avons gagné ce soir (1949) de Robert Wise ou Champion (1949) de Mark Robson. Avec son jeu toujours un peu roide, l’acteur correspond bien à ce sportif aveuglé par ses sentiments et honni par le public à chaque combat. Le film, qui bénéficie d’une réalisation efficace et de combats biens filmés, n’a pas toujours la noirceur attendue inhérente à son scénario conventionnel qui, par bien des aspects, peine à se différencier d’autres films de boxe. Distrayant.

Commentaire technique

Le Déporté

Image : copie HD, bonne définition et piqué souvent excellent sur les détails, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré en 2021), copie propre aux défauts minimes (taches), bon contraste avec éclairages tranchés, noirs soutenus, blancs nuancés, gris harmonieux
Son : mixage anglais/italien 2.0 monophonique, voix claires et équilibrées, pas de souffle marqué, dynamique sans excès sur les ambiances (son urbains, fête) et sur la musique de Walter Scharf

LA SUITE APRÈS LA PUB

Iron man

Image : copie HD, bonne définition et piqué assuré sur les détails, texture argentique fine (tournage 35 mm, Master Format 2K, scan 2024 d’une copie 35 mm à grain fin), copie propre, bon contraste, images claires, noirs soutenus, gris bien étagés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, bonne dynamique sur les effets sonores (combats avec cris de la foule et choc des coups) et sur la musique très présente de Milton Rosen