Test enceinte intelligente Apple HomePod : une smartspeaker dédiée à l’écosystème Apple mais au tarif réaliste
L'enceinte intelligente HomePod d'Apple est enfin là et elle parle français. Les américains et les anglais, eux, pouvaient déjà en profiter depuis quelques temps. Apple met beaucoup en avant les qualités audio de sa petite enceinte, nous allons donc nous pencher sur ce sujet en détails. Mais n'oublions pas ses capacités vocales qui la placent en concurrence directe avec les enceintes, quelles que soient leurs marques, embarquant Amazon Alexa ou Google Assistant. Certains disent que les capacités audio du HomePod sont surévaluées, d'autres que ses compétences en matière de reconnaissance vocale sont limitées. Ou alors on peut lire tout à fait le contraire ! Nous allons tenter de tirer le vrai du faux et vous donner notre avis en toute objectivité.
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Un design classique et minimaliste parfaitement réalisé
Le HomePod est une petite enceinte aux formes très arrondies, qui ne tranchent pas vraiment avec ce qui se fait déjà dans le domaine. Elle est par exemple assez proche d'une Sony LF-S50G (avec Google Assistant - lire notre test). Compact, le HomePod mesure 172mm de hauteur et 142mm de diamètre. Dans l'esprit logique de tous les produits Apple, le design est très épuré. La très jolie grille recouverte de tissu qui fait tout le tour est souple et rigide à la fois. à l'arrière, le cordon d'alimentation est captif, c'est-à-dire qu'il est définitivement fixé à l'enceinte. On ne trouve par ailleurs aucune connectique sur un Apple HomePod, pas de prise réseau ni d'entrée jack.
Le dessus sans inscription semble ne proposer aucune touche. Pourtant, il y a bien sur cette "surface touch" les touches de volume -/+ qui s'éclairent quand la musique joue. Le centre de la face supérieure joue le rôle de commande play/pause. Enfin, lorsque le HomePod reçoit une commande vocale et qu'il réfléchit, une animation colorée vient le confirmer. D'autres commandes apparaissent également en laissant son doigt appuyé ou en tapotant plusieurs fois.
Apple ne communique pas sur la puissance et il serait difficile de l'évaluer. On trouve à l'intérieur un woofer en position horizontale et sept tweeters qui font tout le tour. Chacun de ces haut-parleurs possède son amplificateur dédié. Un micro analyse le retour sonore afin d'adapter le rendu de l'enceinte à son environnement.
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Le HomePod inaugure également AirPlay 2, la nouvelle mouture du protocole multiroom d'Apple. Il va désormais être possible d'envoyer de la musique vers plusieurs enceintes AriPlay 2 à la fois, et de créer des groupes à la volée. De nombreux fabricants vont activer AirPlay 2 dans leurs produits très bientôt. Sonos l'a annoncé par exemple pour courant juillet : on pourra donc grouper un HomePod et une Sonos ONE sans aucun problème !
L’installation la plus simple qui soit
Comme toujours dans l'écosystème Apple, l'installation est ultra simple. À condition de posséder un appareil Apple. Ici, Android n'a pas droit de cité. Il suffit donc d'approcher son iPhone du HomePod pour lancer la configuration. Celle-ci s'effectue sans aucune manipulation : le HomePod récupère même les informations du Wi-Fi dans l'iPhone. Il n'y a vraiment rien à faire. À la fin, le HomePod vous demande de tester Siri, et c'est parti.
Par ailleurs, les réglages de l’enceinte sont très limités. On peut changer son nom, modifier quelques réglages concernant les interactions avec Siri, activer ou non l’égaliseur de volume. Il est également possible de restreindre son usage dans le cadre d’un réseau multiroom AirPlay. Mais il n’y a pas de loudness ou d’égaliseur personnalisable par exemple.
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Siri pour la première fois dans une enceinte connectée
Siri est pour la première fois disponible hors d'un iPhone, d'un iPad ou d'un Mac. C'est sa première sortie sur une enceinte connectée. Il est donc en concurrence directe avec les assistants Alexa, Google Assistant et Cortana que l'on peut déjà trouver sur tout un tas de marques d'enceintes.
Possédant déjà ces trois concurrents, j'ai pu effectuer quelques comparaisons sur des ordres simples comme l'heure actuelle, la météo du jour ou encore quelques questions type Wikipedia. Sur ce dernier point, Siri est clairement en retrait. Il lui manque également les ordres multiples (Google) ou la possibilité de continuer les échanges sans répéter son nom (Alexa).
Quand il comprend mal un ordre ou quand il ne sait pas l'interpréter correctement, Siri insiste et cherche. Il répète "un instant", puis il continue à chercher et il ajoute "je réfléchis". Cela peut bien durer 10 secondes avant qu'il n'abandonne. On a parfois envie de lui demander d'arrêter de chercher et de passer à autre chose ! Chez Amazon et Google, l'assistant abandonne tout de suite. C'est frustrant plus rapidement comme ça.
Côté compréhension, on va chercher à savoir deux choses : est-ce que l'assistant m'entend quand je suis à l'autre bout de la pièce, voire dans la pièce à côté, et est-ce que l'assistant m'entend lorsque la musique joue à volume élevé ? Dans les deux cas, Siri sur l'HomePod s'en est plutôt bien sorti. Peut-être un peu moins bien que le Google Home Mini qui m'entend même depuis l'étage en-dessous, au bas des escaliers. En revanche, avec Siri sur l'HomePod tout comme avec un Alexa Dot, il arrive que l'écoute de ma commande se déclenche, mais que rien ne se passe, comme si je n’avais rien dit. Alors que cette situation est beaucoup plus rare avec le Google Home Mini par exemple.
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Siri et la domotique : accessoires HomeKit obligatoires
Quelques-uns de mes appareils domotiques étaient déjà reliés à l'application Apple Maison. Je pouvais les piloter depuis mon iPhone jusqu'ici. Désormais, je peux le faire avec le HomePod. Une fois installé, il s'est ajouté sur mon tableau de bord Maison. J'ai immédiatement pu allumer ou éteindre les lumières Philips Hue, sans aucune autre configuration. Mes appareils Alexa et Google Home sont également déjà connectés à mes éclairages Philips Hue. En termes de compréhension, match quasi nul entre les trois assistants. Il arrive parfois qu'Alexa demande de préciser la première demande comprise en partie, et on s'en sort finalement. Ce que ne font pas les deux autres.
En termes de rapidité, Siri semble être en tête avec des ordres exécutés quasi immédiatement puisque le contrôle reste en local, alors que chez Alexa et Google, ça transite d'abord par le cloud. Oui, quand vous demandez à votre enceinte Google Home d'allumer une lampe située à 3 mètres d'elle, votre ordre passe par Internet avant de revenir chez vous. C'est un peu fou quand on y pense.
Siri et la musique : plus performant qu’il n’y paraît
Concernant l'écoute de la musique, chercher un morceau, une station de radio ou un podcast, fonctionne plus ou moins bien selon la façon dont vous le demandez. L'ordre des mots, de la phrase ou l'accent avec lequel vous prononcez un terme anglais peuvent grandement faire varier les résultats. Mais Siri est plus fort qu'Alexa et Google Assistant sur un point précis : les demandes de morceaux approximatives ou incomplètes.
Par exemple, j'adore un morceau de Bruno Mars, mais je ne me rappelle plus du titre exact. Je sais qu'il y a le mot "Carat" dedans. Alors j'essaie : "Dis Siri, joue Carat par Bruno Mars". Et au HomePod de me répondre "Voici 24K Magic par Bruno Mars". Alors là, bravo ! J'ai fait le test avec d'autres titres incomplets, et à chaque fois il a retrouvé le bon morceau. Vous pouvez essayer avec Alexa et OK Google : si vous ne prononcez pas le titre exact, vous n'aurez pas ce que vous avez demandé, ou pas de musique du tout. J'ai retenté avec eux "Carat par Bruno Mars" : Google m'a joué une playlist Bruno Mars, Alexa m'a dit qu'elle ne connaissait pas ce morceau.
Ce n'est peut-être qu'un détail, mais à l'échelle du pilotage et de la sélection de musique à la voix, donc sans interface visuelle, je trouve majeure cette supériorité de Siri sur ses concurrents.
On regrettera juste que l'HomePod ne soit compatible qu'avec le service Apple Music pour l'instant. On ne demande pas Prime Music (Amazon) ou YouTube Music (Google) bien sûr, mais un petit Deezer, Spotify, Tidal ou Qobuz, ça ne ferait pas de mal.
Avec AirPlay 2, on peut toutefois transférer la musique de son smartphone depuis n'importe quel service de musique vers le HomePod. Mais suite à un ordre vocal, le HomePod ne pourra jamais aller chercher de la musique, et encore moins ses playlists personnelles, sur les autres services de musique.
À l'écoute : beaucoup de grave et une belle présence grâce au son à 360°
L'Apple HomePod présente un caractère enjoué, avec beaucoup de présence, et de grave aussi. Les basses fréquences sont bien au rendez-vous, il n'y a pas de doute. On s'étonnera toujours du niveau que peuvent reproduire ces petites enceintes dans le domaine, grâce à la technologie des haut-parleurs qui a bien évolué, une caisse rigide et bien construite, mais aussi et surtout, une partie DSP qui modifie, adapte et tient l'ensemble. Le grave est néanmoins très propre, jusqu'à l'équivalent de 80% du volume. Rien ne vibre, c'est très bien. On s'attache forcément à cette partie du spectre tellement elle est mise en avant, mais cela plaît à la plupart des gens, il faut bien le dire (moi y compris). Le HomePod sera donc très bien adapté aux musiques modernes sans sensation de manque.
Le médium-aigu est assez clair, bien défini, pas trop voilé. Le raccordement avec les tweeters semble réussi, tout le monde joue bien ensemble. Les voix sont correctement reproduites, jusque dans les fréquences les plus aiguës. Mais ce qui ressort surtout, c'est cette sensation d'ambiance grâce au fonctionnement à 360°. Cela reste une unique enceinte, même si Apple annonce qu'elle sait reproduire de la stéréo grâce à ses multiples haut-parleurs. Pour ma part, je n'ai ressenti aucune stéréo, dans le sens du placement de la scène sonore. Tout ce qui est à droite et à gauche est joué au centre de l'enceinte. Je note en revanche une propension à créer une certaine verticalité qui donne ainsi un peu d'air entre la voix et les différents instruments, ce que ne savent pas forcément faire les enceintes concurrentes. De là à obtenir une scène sonore large, il y a un pas que je ne franchirai pas. Prenez par exemple "Desafinado" joué par Stan Getz et Charlie Byrd (album Jazz Samba), dont les instruments sont clairement positionnés de gauche à droite : avec le HomePod, tout est au centre.
Malgré tout, c'est cette ambiance sonore agréable, cette respiration autour de la musique qui va caractériser le HomePod. Le son est plus diffus et semble moins venir précisément de l'enceinte. Ensuite, les niveaux sonores confortables pouvant être atteints permettent de remplir la pièce de musique, mais comme savent le faire d'autres enceintes qui ne s'écroulent pas face à la puissance délivrée (Sonos ONE, Dynaudio Music, etc.).
J'en ai donc profité pour sortir la Sonos ONE qui semble être sa concurrente directe logique, même si 120 € les sépare sur l’étiquette. Pourtant, elles font à peu près le même volume et elles proposent des fonctionnalités de base identiques : musique connectée et sans-fil, assistant vocal intégré, touches sensitives de volume et play/pause sur le dessus. La ONE gagne une touche pour désactiver le micro, un bouton d'association à l'arrière ainsi qu'une prise Ethernet. Il faut dire que le HomePod est assez simplifié, volontairement bien sûr pour correspondre à l'univers Apple. Elles bénéficient toutes les deux d'un système de calibration audio : manuel pour la ONE via la techno Trueplay depuis le micro de votre iPhone, et automatique pour le HomePod via un micro interne.
Testées sur les mêmes morceaux issus de ma playlist Tidal HiFi, j'ai donc pu comparer le rendu sonore de ces deux enceintes phares. La Sonos ONE sait aussi mettre en avant les basses pour le bonheur de la plupart d'entre nous. Dans ce registre, les deux enceintes font jeu égal. Le rendu est extrêmement proche, avec peut-être un rendu un petit peu plus pointu sur la ONE, et quelque chose d'un peu plus rond sur le HomePod. Mais on est vraiment à la marge. Sur la plupart des morceaux, c'est "kif-kif". La Sonos ONE est clairement plus colorée sur le médium, comme s'il y avait un voile supplémentaire devant l'enceinte par rapport au HomePod. Grâce à sa signature sonore creusée, la ONE se rattrape dans l'aigu avec une précision là aussi très proche du HomePod, voire identique la plupart du temps. Le HomePod marque le pas sur l'ambiance grâce à son rayonnement à 360°, quand le son vient clairement d'un point unique pour la Sonos ONE. Mais notez bien qu’il n'y a pas plus de scène sonore pour l'une que pour l'autre. Pour cela, il faudra passer en stéréo en achetant deux Sonos ONE ou deux HomePod, l'appairage est bien prévu dans les deux cas. Ce sera la seule solution pour profiter d'une véritable stéréo, si tant est que le processing à cet effet entre les deux enceintes sans-fil soit bien réalisé.
En conclusion : parfait dans l’écosystème Apple, placement prix cohérent, mais on attend un peu plus d’ouverture
Même s'il arrive bien après les autres sur le marché, Apple réussit son entrée sur le marché de l'enceinte intelligente. Au moins en termes de visibilité et d'image, on ne parle que du HomePod ces derniers jours. Il s’est placé directement comme LE concurrent direct de Sonos, alors que d’autres bataillent déjà sur ce marché depuis des années.
La partie vocale avec Siri est moins aboutie que ce que proposent Amazon avec Alexa et Google avec OK Google. Siri est compatible avec une vingtaine de services à ce jour, alors que cela se compte en dizaines de milliers chez ses concurrents. Cependant, on peut déjà réaliser les actions du quotidien et piloter son installation domotique comme avec les autres. Si l'on est équipé d'accessoires HomeKit compatibles avec l'application Apple Maison bien sûr.
J'ai surtout apprécié sa faculté à retrouver avec brio les morceaux dont on ne se rappelle pas exactement le titre. Un vrai avantage concurrentiel. Il est dommage que seul le service Apple Music soit proposé et on espère que d'autres viendront le rejoindre rapidement.
Côté qualités sonores, cette enceinte est correctement placée, son rendu correspond à son prix public indicatif. Elle apporte un peu plus qu'une enceinte à 229 € (Sonos ONE) mais elle reste inférieure à un modèle à 499 € (Dynaudio Music 1).
Si vous êtes déjà à fond dans l'écosystème Apple, le HomePod peut paraître une évidence. Mais si d'autres critères entrent en jeu, alors réfléchissez bien avant de faire votre choix. Si c'est la qualité sonore qui vous importe, vous trouverez quasiment aussi bien pour moins cher, et bien mieux un peu plus cher, à vous de voir où vous placez le curseur. Si c'est la domotique, il vous faudra exclusivement des accessoires HomeKit. Et si ce sont les interactions vocales avancées dans tous les domaines, alors Alexa ou Google sont bien plus fournis.
L'Apple HomePod reste un bon compromis qui répond finalement à beaucoup d'usages classiques du quotidien. Un peu fermé certes, mais qui s'ouvrira peut-être avec le temps. C'est déjà le cas avec AirPlay 2, un protocole multiroom universel. Apple fera peut-être de même pour les services de musique, les objets connectés et l'ouverture vers des milliers d'autres services. Qui sait.
Prix public indicatif : 349 €
Site du fabricant : Apple
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