Test Marantz Cinema 30 : un ampli intégré 11 canaux pour voir le cinéma chez soi en très grand

Chez Marantz, le Cinema 30 a le plus petit nombre dans sa référence mais c’est bien l’intégré audio-vidéo le plus haut de gamme, avec ses onze canaux d’amplification. Il bénéficie d’une conception d’un excellent niveau et propose tous les décodages multicanal immersifs. L'appareil possède une connectique configurable impressionnante et intègre un streamer HEOS pour la musique connectée.

Marantz Cinema 30

Type : amplificateur home cinéma 11.4
L'avis d'ON-mag : (5/5)
Prix : 4500 €

>>> RETROUVEZ TOUS NOS TESTS DANS NOS GUIDES ET MAGAZINES EN LIGNE

Le plus complet des intégrés home cinéma Marantz

Le Marantz Cinema 30 vient chapeauter la gamme d’amplificateurs home cinéma du fabricant japonais. Justement, ce modèle est spécifiquement construit dans son pays d’origine, dans la ville de Shirakawa pour être précis, ce qui est assez rare pour être souligné. Dès que nous avons soulevé son capot, nous avons pu noter le soin apporté à sa fabrication, entre châssis et vis cuivrés. Le gros transformateur d'alimentation toroïdal prend place au centre, juste derrière la façade. Il sépare les deux radiateurs alignés dans la profondeur de l’appareil auxquels sont rattachés la moitié des canaux d'amplification de chaque côté.

Le Marantz Cinema 30 dispose de 11 canaux de puissance en classe AB. Le transformateur d'alimentation est secondé par deux capacités de taille moyenne cachées à l’arrière, sous les cartes électroniques, et dont on ne peut pas lire les caractéristiques. La puissance annoncée est de 140 watts par canal pour une mesure effectuée avec deux canaux en service. Elle sera forcément plus faible lors d’une session home cinéma avec tous les canaux en service, bien que le Marantz Cinema 30 affiche une excellente maîtrise à ce sujet, comme nous le verrons plus loin lors des écoutes.

Les cartes électroniques se superposent et sont reliées par d’autres cartes verticales. Chacune a sa fonction propre entre la gestion, le HDMI, le numérique et l’analogique. Il faut dire qu’il y a de quoi faire côté entrées/sorties. La conversion numérique/analogique supporte la Hi-Res jusqu’à 192 kHz/24 bits ainsi que le DSD à 5,6 MHz. Sous les radiateurs de dissipation thermique, on remarque quatre grands ventilateurs. Ils ne se font pas entendre, ou peut-être lors des fortes sollicitations, mais les bandes-son tonitruantes couvriront sans peine leur éventuel petit bruit de fond.

La présentation de l'appareil est désormais bien connue chez Marantz, avec cette partie plane centrale en façade entourée de deux zones aux nervures stylisées et rétroéclairées. Ce dessin se retrouve maintenant sur tous les produits Marantz ou presque, dans les gammes HiFi comme home cinéma. L’afficheur rond a été conservé, tout comme le second afficheur plus classique caché par la large trappe. On trouve également une douzaine de touches pour un paramétrage rapide ou la gestion des zones 2 et 3 du multiroom. Bref, la présentation est élégante et minimaliste.

Une gestion jusqu’à 17 canaux distincts

Sur son dos, le Marantz Cinema 30 regorge de connecteurs pour rassembler un maximum de sources. Il sera difficile d’en venir à bout avec sept entrées HDMI 2.1 toutes compatibles 8K et HDR, ainsi qu'avec les principales fonctions nécessaires liées aux consoles de jeu vidéo, à l’exception du QMS. Les entrées vidéo composite et composantes sont toujours présentes (sait-on jamais). Du côté de l’audio, pas de tuner intégré mais huit entrées analogiques et quatre numériques. Le Bluetooth et l’accès au réseau, en RJ45 comme en WiFi, vous laisseront profiter de la musique dématérialisée de différentes façons, y compris depuis l’application mobile HEOS.

En bas de ce panneau arrière se trouvent pas moins de treize borniers d’enceintes. En dehors des cinq principaux, les autres sont assignables via les paramètres. On peut donc utiliser une à trois paires d’enceintes pour les effets verticaux mais aussi des enceintes d’effets frontaux dites "wide". Les enceintes activées dépendront du mode audio sélectionné. Le Marantz Cinema 30 ne possédant "que" 11 canaux d’amplification pour 13 paires de borniers pour enceintes, cela demande de faire des choix, ou bien d'utiliser les sorties préampli pour ajouter un bloc de puissance externe stéréo et monter à 13 canaux amplifiés effectifs.

En complément, comme les autres amplis home cinéma les plus haut de gamme et de dernière génération de Marantz, le Cinema 30 est équipé de quatre sorties pour subwoofers. Ce sont bien des sorties indépendantes où chacun des caissons peut être calibré séparément. On peut donc envisager, par exemple, l’installation de caissons différents à l’avant et à l’arrière de la pièce ou toute autre configuration sur-mesure.

Une ergonomie toujours aussi efficace

La configuration du Marantz Cinema 30 passe par un affichage (OSD) sur l’écran du téléviseur ; on ne peut pas vraiment faire autrement. Découpée en multiples étapes, cette installation est illustrée par des schémas parfois animés et toutes les explications nécessaires en français. La procédure s’occupe de tout et nous guide aussi bien pour le câblage des enceintes que pour la connexion des sources externes. À ce sujet, les sources HDMI sont reconnues et leurs références exactes s’affichent sur le Cinema 30 sans rien avoir à faire. À l’issue de cette installation, il est toujours conseillé de se rendre dans les réglages généraux et de vérifier s’il n’y aurait pas une mise à jour logicielle via Internet à appliquer.

En métal et rétroéclairée, la télécommande fournie est d’excellente facture. Il y a des touches d’accès direct à chaque source mais pas de touches dédiées pour chaque mode audio. Il faut choisir d’abord un type de mode (film, musique…) et ensuite naviguer entre les propositions : stéréo, Dolby Surround, DTS Neural:X, Auro Surround ou All Channels. Pour les enregistrements multicanal, le Cinema 30 bascule automatiquement en Dolby Digital, Dolby Atmos, DTS:X, etc.

L’application mobile Marantz offre une vue un peu plus précise sur les canaux audio utilisés et permet d’accéder aux réglages complets avec un retour d’état immédiat. Elle est doublée par l’application HEOS, dédiée uniquement à la lecture audio en réseau. Celle-ci intègre les services de musique en ligne et les webradios, elle peut lire les morceaux stockés sur une clé USB ou dans un dossier partagé sur le réseau. Enfin, il existe une troisième application nommée Audyssey MultEQ Editor. Elle est payante (22,99 €) et permet d’effectuer le calibrage acoustique depuis le smartphone pour pouvoir modifier les résultats, les mémoriser et les exporter. Sans cette appli, le calibrage Audyssey peut se faire mais en suivant les indications affichées sur le téléviseur.

À l’écoute du Marantz Cinema 30 : un des meilleurs intégrés en multicanal et des résultats fort séduisants en stéréo

Nous avons mis en place le Marantz Cinema 30 dans une configuration 9.1.2, c’est-à-dire avec deux enceintes de plafond, deux enceintes "wide" et un seul caisson. Connaissant l’apport du calibrage Audyssey, nous l’avons effectué dès la phase d’installation de l’appareil. Nous avons joué de nombreux programmes, entre Netflix, YouTube et des disques Atmos, DTS:X, IMAX Enhanced et Auro-3D. La scène avant est précise et bien aérée. Les voix, bien détachées, se situent au niveau de l’écran alors que notre enceinte centrale se trouve sous celui-ci. Le calibrage n’a pas détecté le caisson au bon endroit ; il semblait un peu absent. Quelques modifications dans les réglages et il était de retour avec une profondeur impressionnante, pas seulement sur les enregistrements multicanal mais également avec les upmixers Dolby/DTS/Auro. Les enceintes latérales et arrière étaient un peu trop présentes à notre goût, nous les avons donc baissées de quelques décibels. Elles se sont alors mises à offrir une présence assez saisissante sur les éléments des bandes-son. Avec le Marantz Cinema 30, il y a tout intérêt à utiliser des enceintes d’effets aussi performantes que celles de la façade. À aucun moment nous n’avons ressenti d’affaiblissement ou de perte de dynamique lorsque l’action dans le film mettait en route toutes les enceintes à leur maximum. Au contraire, l’ensemble nous a immergé totalement, avec à la fois des déplacements sonores sans rupture devant comme derrière nous, et des objets ponctuels placés très précisément dans l’espace, même en l’absence d’enceinte à l’endroit précis où on les entendait. En outre, les effets ne paraissaient jamais amorphes ou limités : impact et descente dans le grave sont ressentis à n’importe quel endroit de la pièce, sur toutes les enceintes. Tout cela nous fait dire que le Marantz Cinema 30 tire le maximum des bandes-son Atmos, DTS:X et IMAX. On ne voit pas vraiment comment faire mieux avec un amplificateur intégré tellement ce modèle nous emmène déjà très loin. Nous avons terminé notre séance en stéréo. Le Marantz Cinema 30 se défend plutôt bien en écoute HiFi via HEOS. Nous ressentons qu’il y a de la puissance en réserve avec une bonne tenue dans le grave. Par rapport à un système HiFi dédié d’un coût équivalent, il va peut-être manquer de l’épaisseur sur la scène sonore et de la chaleur dans le haut grave. Mais il y a déjà de quoi se faire plaisir sans avoir à installer obligatoirement deux systèmes, un pour la musique et l'autre pour le cinéma.

En résumé

Le Marantz Cinema 30 est un amplificateur home cinéma intégré polyvalent. Il y a tout d’abord ses nombreuses possibilités de connexions, entre le HDMI en 8K, les entrées audio, le streaming, y compris avec Roon, et le Bluetooth. Ensuite, ses 11 canaux amplifiés et ses 17 canaux pilotés peuvent répondre à une multitude de configurations, pour de petites comme de très grandes pièces. Enfin, ses performances en multicanal sont impressionnantes pour un intégré, avec une maîtrise totale de toutes les enceintes. Le budget est élevé mais totalement en accord avec les résultats obtenus et le nombre de canaux disponibles : les modèles inférieurs ne vont pas aussi loin et il faudra dépenser bien plus pour dépasser le Marantz Cinema 30.

>>> À LIRE EGALEMENT : NOS AUTRES TESTS D'AMPLIFICATEURS HOME CINÉMA

L’ampli AV Marantz Cinema 30 décortiqué par ON-mag

Spécifications

• Type : amplificateur intégré home cinéma
• Puissance : 140 W par canal (deux canaux en service, 8 ohms)
• Formats audio décodés : Dolby Atmos, DTS:X, IMAX Enhanced, Auro-3D
• Formats vidéo supportés : 4K/120 Hz, 8K/60 Hz, ALLM, VRR, QFT, HDR10+, Dolby Vision
• Entrées : 7x HDMI 2.1, 8x analogiques RCA (dont 1x phono), 4x numériques (coaxiale, optique), 3x vidéo analogiques, Bluetooth, port USB-A
• Sorties : 13 borniers réaffectables, 3x HDMI (dont 1x eARC), 4x subwoofers, pre-out 13 canaux, pre-out zone 2/3, 1x prise casque 6,35 mm
• Réseau : Ethernet/WiFi, HEOS, AirPlay 2, Roon Tested
• Autres : calibrage audio Audyssey, Dirac Live en option payante
• Dimensions : 442 x 189 x 457 mm
• Poids : 19,4 kg
• Prix : 4500 €

Notre avis

• Construction : (4,5/5)
• Connectivité : (5/5)
• Fonctionnalités :  (4,5/5)
• Ergonomie :  (4,5/5)
• Qualité sonore :  (5/5)
• Intérêt : (5/5)

Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser