Hyundai Motor Vex : exosquelette pour mieux travailler à la chaîne
Trimer sous des bagnoles assisté d’un exosquelette de pointe ? C’est possible chez le plus gros constructeur automobile coréen : Hyundai Motor. Ce dernier présente un exosquelette qui s’enfile comme un sac à dos - ou une veste - d’où son nom Vex pour "Vest Exoskeleton". Hyundai vante son soutien mécanique aux bras et épaules, pour travailler à des tâches répétitives sous des voitures en assemblage.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Les robots d’assistance corporelle représentent une part croissante du marché mondial de la robotique qui progresse au rythme de +14 % chaque année. 630 000 robots seraient mis en vente d’ici 2021, la plus forte demande provenant du secteur automobile qui concentrerait le tiers des équipements de ce type. Force du symbole, Ford avait été le premier constructeur automobile à lancer le concept d’ « ouvrier augmenté », équipé d’un exosquelette robotisé. En France, depuis 2019, des agents de la SNCF utilisent des exosquelettes de la startup Exosanté, la direction préférant parler d'"homme protégé" plutôt que d'"homme augmenté". Au Japon, des personnes âgées utiliseraient également des exosquelettes pour travailler au-delà de l’âge de la retraite. Les exosquelettes sont là, en nombre, et procurent dans l’industrie une assistance sujette à controverse : s’agit-il de rendre le travail plus sûr, ou de le rendre plus rentable ?
Présenté par Hyundai Motor, l’exosquelette Vex procure aux bras une force d’environ 55 Newtons pour porter, monter, visser des pièces à la chaîne sous les voitures. À titre de comparaison, les normes de sécurité au Canada fixent une limite maximale de force de 110 Newtons à fournir au travail pour une activité des bras (tendus) et des épaules – mesures faites sans exosquelette, on imagine. La force de soutien appliquée aux bras par l’exosquelette Vex peut être réglée selon six niveaux. L’appareil fonctionne mécaniquement sans batterie contrairement aux nombreux exosquelettes robots sur le marché. Le soutien du Vex de Hyundai est donc réel pour réaliser un travail à la chaîne les bras levés en réduisant la pénibilité, sachant que le même geste est parfois répété plus de 4 500 fois dans la journée. Mais cela nous donne-t-il vraiment envie d’y aller ?
Hyundai Motor précise par ailleurs que l’articulation du Vex au niveau des épaules imite les articulations du corps humain, via un assemblage breveté. Les bras peuvent ainsi adopter plusieurs angles de travail, tout en utilisant le soutien du Vex. Parfait donc pour visser des pièces dans tous les sens quand on est sur la chaîne d’assemblage. Il faudra néanmoins que les épaules des ouvriers portent l’appareil en permanence, qui totalise un poids de 3 kg.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Le Vex de Hyundai Motor a été testé sur les chaînes d’assemblage du groupe automobile coréen, notamment dans ses usines aux Etats-Unis. Selon leur direction, les ouvriers témoignent ressentir moins de douleurs aux bras et aux épaules, ce qui réduirait également le risque d’accident du travail. Si le groupe coréen vante les atouts de l’exosquelette en termes de productivité, il ne précise rien concernant une éventuelle augmentation des exigences de ladite productivité de la firme sur les chaînes où le Vex est utilisé.
En parallèle, Hyundai Motor travaille à la création d’un autre exosquelette Cex – pour "Chairless Exoskeleton". D'un poids de 1,6 kg, ce dernier permettrait à un ouvrier d'adopter la position assise sans qu’il ait besoin d’une chaise ou d’un tabouret. Il serait ainsi possible d’assembler des pièces sur des voitures au niveau de la taille et de manipuler des poids allant jusqu'à 150 kg. D’autres exosquelettes seraient en préparation, avec visée médicale cette fois, pour faciliter la réhabilitation des personnes blessées aux jambes. Blessées, peut-être, en allant travailler, puisque les accidents routiers constituent une part très importante des accidents du travail.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Aucun prix n’est pour l’instant annoncé par l’entreprise coréenne pour l’exosquelette Vex. Mais Hyundai Motor se targue de pouvoir pratiquer des tarifs jusqu’à 30 %inférieurs à ceux des exosquelettes déjà présents sur le marché. Un atout concurrentiel qui pourrait séduire les patrons qui feront la balance avec ce que leur coûtent les accidents du travail. Repartis à la hausse en France ces dernières années avec environ 1 700 cas par jour, ils coûtent aux Etats-Unis un milliard de dollars par semaine aux entreprises.