22 septembre 2024
Alban Amouroux
Tests

Test Engwe P275 ST : un VAE agréable à l’autonomie record de 260 km

Le P275 ST est l’un des nouveaux modèles d'Engwe sortis cette année. Ce fabricant chinois est surtout connu pour ses Fat Bike aux grosses roues bien larges. Mais ce P275 ST est un vélo de ville aux formes assez modernes. Il revendique une autonomie impressionnante que nous allons vérifier sur la route.

Engwe P275 ST

Type : vélo de ville à assistance électrique
L'avis d'ON-Mag : (4,5/5)
Prix : 1899 euros

LA SUITE APRÈS LA PUB

>>> RETROUVEZ TOUS NOS TESTS DANS NOS GUIDES ET MAGAZINES EN LIGNE

Un vélo élégant pour la ville (surtout en gris)

Engwe présente le P275 ST comme une machine dédiée à ceux qui vont travailler chaque jour en deux roues. Il est disponible dans trois coloris : blanc, blanc/orange ou noir. Ce dernier est plutôt gris anthracite. C’est en tous les cas la plus discrète des trois finitions. Le cadre en alliage d’aluminium apparaît visuellement comme assez fin. Il est plus large sur la partie verticale qui supporte la selle car c’est ici que se trouve la batterie. La façon dont sont intégrés les doubles feux avant dans le cadre donne un côté moderne et haut de gamme bienvenu. Le dessin global et l’intégration de la batterie sont plutôt réussis à notre goût.

Montage du vélo

Le P275 ST est livré en semi-kit dans un (très) grand carton. Tous les éléments sont protégés soit par du polystyrène, soit par des mousses fixées via des colliers. Tout a été bien réfléchi pour qu’aucune pièce ne puisse être endommagée durant le transport. Mais ensuite, il faut sortir tout cela du carton. Comme l'ensemble est imbriqué et que le vélo en lui-même pèse son poids, il est difficile de tout retirer seul si l’on manque de force. Le mieux est peut-être de coucher le carton au sol et de le découper pour l’ouvrir à plat.

Concrètement, on trouve six éléments principaux à assembler : le cadre auquel la roue arrière est déjà fixée et le guidon retenu par les câbles, le porte-bagages, la selle, la roue avant, le garde-boue avant et la béquille. Un carton renferme les pédales, la notice, la visserie, des outils, le chargeur et quelques autres petits accessoires. La notice indique l’ordre de montage pas-à-pas. Pour chaque vis, le couple de serrage est inscrit juste à côté sur le cadre du vélo. Engwe ne fournit pas de clé dynamométrique, mais si vous en possédez une, l’information est là.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Après avoir coupé la bonne vingtaine de colliers qui maintiennent les mousses, on peut se lancer dans l’assemblage. Lorsque l’on a fixé le guidon et la selle, on peut retourner le vélo pour faciliter la fixation du reste, en utilisant les mousses en guise de support pour ne rien abîmer. Malheureusement, dans notre cas, la partie du cadre recevant le guidon était fixée à l’envers. C’est-à-dire qu’en assemblant correctement le guidon, celui-ci se retrouvait à 180° regardant vers l’arrière. Il nous a fallu plus qu’une des clés fournies pour dévisser le support mais bien une visseuse à choc, car cela avait été fait en usine. C’est un petit accident de parcours vite réglé, mais qui aurait pu empêcher ceux qui ne sont pas équipés d’outils portatifs de profiter du vélo le jour même.

Nous terminons le montage qui nous a demandé environ 1 h 20. Une fois assemblé, tout est bien aligné. Il n’y a aucun jeu nulle part. Il faut juste forcer un petit peu sur les fines tiges de fixation des garde-boue afin de bien les aligner et qu’ils ne touchent pas les roues. Nous confirmons que le vélo est absolument parfait dans ses finitions et n’a subi aucune marque ni rayure avant d’arriver jusqu’à chez nous.

Un moteur Ananda 250W dans le pédalier

La plupart des vélos Engwe utilisent un moteur dans le moyeu arrière. Cela a des avantages comme des inconvénients. Pour les Fat Bike assez lourds, ce type de moteur empêche tout pédalage quand la batterie est totalement épuisée. Attention à ne pas tomber en panne trop loin de chez vous ! Le moteur dans le pédalier permet de rouler sans aucun problème, même vélo éteint. Il y a juste le poids du vélo qui se fera ressentir dans les côtes. Si elles restent raisonnables, c’est tout à fait faisable.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Dans le P275 ST, le moteur est un Ananda 250W Brushless. Fabriqué en Chine, il est installé sur d’autres marques de vélos électriques. Il pèse moins de 3 kg et propose une assistance maximum de 680 W en crête. Quant au couple, il est de 70 Nm. Il est associé à un contrôleur offrant cinq niveaux d’aide. La batterie de 690 W est un modèle Lithium-ion Samsung 36 V de 19,2 Ah. Ça fait beaucoup de watts, mais aussi une grosse batterie plutôt lourde. Pourtant, le poids global - 25,6 kg - reste acceptable, dans la moyenne de ce type de vélos.

La transmission est confiée à un dérailleur à chaîne Shimano à neuf vitesses. Ce n’est pas le modèle le plus haut de gamme du fournisseur japonais. Il effectue le travail mais les manettes ne sont pas hyperprécises. À ce titre, le dérailleur n’était pas correctement réglé à la réception du vélo, ce qui est logique. Contrairement aux freins à disque hydrauliques Tektro à l’avant comme à l’arrière, parfaitement réglés dès les premiers tours de roue.

En ce qui concerne les roues, il s'agit de modèles de 27,5". Leurs flancs bordés d'un liseré blanc donnent un côté un peu vintage et bord de mer au vélo Engwe P275 ST. Avec leurs 60 mm de largeur, ils sont assez polyvalents. Ils demandent une pression importante pour être gonflés selon les données indiquées.

Sur la route

Après avoir effectué la première recharge complète, il est temps de prendre la route. À ce sujet, avec le chargeur 42 V/3.0 A fourni, il nous a fallu pas moins de 6 h 30 pour arriver à 100%. Engwe annonce un temps de charge compris entre 3 et 8 h selon l’usage. C’est tout de même assez lent, mais dans les faits, ce n’est pas si handicapant, comme nous allons le voir. La batterie peut être chargée en restant dans le vélo ou peut être retirée, avec une clé, pour une recharge à la maison.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Confort

La selle réglable offre peu d’amplitude, une quinzaine de centimètres tout au plus. Ce vélo n’est pas fait pour les personnes de petite taille, ni de trop grande taille. Il faut mesurer entre 1,70 m et 1,85 m environ pour être bien installé. Cette selle n’est pas amortie, tout comme le vélo. Ce qui confirme un usage en ville, ou tout du moins sur des chemins peu cabossés. Les terrains caillouteux sont clairement désagréables. Sur les routes bitumées, le confort est en revanche très bon. On a l’impression de glisser et le poids du vélo se fait vite oublier.

Assistance

Sur le plat et même avec un léger faux plat en montée, il n’y a absolument pas besoin de l’assistance, même si on n'est pas un sportif aguerri. Dès que cela monte un peu, l’assistance sur le premier niveau permet de rouler autour de 12-15 km/h sans forcer. Sauf si l’on est pressé, il est inutile d’appeler les aides supérieures. En revanche, plus cela monte et plus on aura besoin de passer aux niveaux supérieurs. Il faut vraiment de très fortes montées pour aller jusqu'au niveau 4, sachant qu’il reste encore un niveau 5. Après, tout cela dépend des attentes de chacun et à quel point on est en retard ou pas à son prochain rendez-vous.

La qualité de l’assistance en elle-même est plutôt positive. Sur le plat, ou en montée franche, il n’y a pas de remarque à lui adresser. Il faut jongler entre les cinq niveaux d’assistance et les pignons pour ne pas avoir à trop forcer et le vélo répondra. Mais quand on se trouve entre les deux, ni trop plat, ni trop difficile, il arrive que la réponse ne soit pas toujours idéale. Parfois, alors que l’on commence à ne plus avoir besoin d’assistance, en revenant sur du plat, elle va donner un petit coup de boost qui n'était pas nécessaire. Cela surprend au début et puis on s’y habitue car ce n'est pas handicapant.

Autonomie

Avec une assistance dont on n’a pas besoin tout le temps selon la déclivité de ses parcours, l’autonomie annoncée par Engwe peut potentiellement être atteinte. Dans notre cas, nous avons fait plusieurs sessions additionnées sur des routes de campagne entre 400 m et 700 m d’altitude. La batterie nous a permis d’atteindre 130 km d’autonomie en mode promenade à 18 km/h de moyenne, avec en tout 2100 m de dénivelé positif sur cette distance.

Sur du plat ou du faux plat, pour les personnes qui habitent à Lille, à Nantes ou à Bordeaux par exemple, nul doute que les 260 km théoriques doivent pouvoir être approchés. Cela permet ainsi de ne pas avoir à recharger le vélo tous les soirs. Ce qui fait un peu disparaître la contrainte de la charge lente que l’on pourra effectuer une ou deux nuits dans la semaine. Évidemment, si vous êtes du genre à vous servir de votre vélo électrique comme d’un scooter, toujours à fond tel un Fangio des pistes cyclables, il faudra revoir ces chiffres largement à la baisse.

Ergonomie

Le fait de ne pas avoir de barre horizontale sur le cadre facilite la montée et la descente du vélo. Le solide porte-bagages accepte jusqu’à 25 kg, le tout maintenu via des sangles grâce aux différentes barres qui le composent. L’éclairage avant est suffisant mais on regrette l’absence d’éclairage arrière combiné, et même de témoin de frein pour les personnes qui vous suivent. Engwe fournit un éclairage sur pile à fixer sous la selle qui est clairement insuffisant à ce niveau de gamme. La béquille est solide mais attention à bien tourner la roue avant dans la direction de la béquille pour éviter que le vélo ne bascule immédiatement de l’autre côté.

Enfin, notre plus grosse critique est à l’encontre de l’écran. Il affiche la vitesse, le mode avec une couleur de fond correspondante mais aussi d’autres informations sur la moyenne, le nombre de kilomètres parcourus, etc. Après vérification avec une application GPS, la vitesse et la distance affichées sont conformes à la réalité. Cependant, tout cela est écrit bien trop petit, tout comme le témoin d’état de la batterie. Pour les personnes qui portent des lunettes, il est impossible de lire l’écran sans. Mais on ne prend pas toujours ses lunettes de vue pour faire du vélo ! Nous avons été obligés d’utiliser l’appareil photo de notre téléphone pour vérifier les informations de conduite en cours de route.

En résumé

Le joli vélo à assistance électrique Engwe P275 ST est effectivement parfait pour un usage quotidien afin de se rendre à son travail. Il est relativement léger, maniable, agréable sur du bitume malgré l’absence d’amortissement. Son autonomie est au top, permettant de parcourir plus de 100 km sur des parcours plutôt escarpés, et facilement le double sur du plat ou du faux plat. Il y a quelques légers défauts comme la charge lente et le minuscule afficheur. Le seul point noir, c’est le prix qui ne le rend pas accessible à tous à 1899 €. Notez que Engwe fait souvent des promotions. Et puis les vélos concurrents sur ce créneau sont encore plus chers, comme le Moustache Mardi 27.4 (2499 €), l'O2Feel iVog City Up 4.1 (2229 €) ou le Gitane e-VERSO Steps D9 (2799 €). Finalement, le rapport qualité/prix du Engwe P275 ST est le meilleur sur son segment, même hors promotion.