ELP LT Ultimate : platine vinyle à lecture laser made in Japan, lit les disques comme des CD… mais en analogique
Ambitieux projet que de combiner les avantages du CD et le naturel du vinyle. La platine ELP LT Ultimate utilise le laser pour proposer une lecture « sans contact » de tous types de vinyles, transparente et sans dégât sur les microsillons.
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En 1989, alors que le monde de l’audio se tournait vers le CD, l’audiophile Sanju Chiba, ancien vice président de General Electrics aux Etats-Unis, créait ELP avec la conviction que le vinyle était l’avenir de la HiFi. Refinancée en 1998 après des années de difficulté, l’entreprise distribue désormais ses platines vinyle laser en France. Pour Sanju Chiba, les formats analogique et numérique sont « comme lion et tigre ». Nous pouvons comparer leurs différences indéfiniment, mais jamais dire que l’un est supérieur à l’autre.
L’objectif des platine vinyle laser de Sanju Chiba, outre la fidélité à l’enregistrement d’origine, et la possibilité de récupérer des enregistrements sur des vinyles très anciens ou usagés, est de préserver au maximum les disques en les lisant sans contact. Le dessin de ces machines fait un peu penser à celui des platines Laser Disc (ancêtre analogique de DVD et Blu-ray) des années 80 et 90. Ces dernières lisaient à l’époque des disques, aussi grand que des vinyles, qui pouvaient comporter de la vidéo et des pistes audio analogiques ou numériques.
Une lecture « sans contact » grâce à cinq rayons laser
Sur les paltines traditionnelles, la force d’appui de la tête de lecture et donc du diamant use plus ou moins le microsillon, et constitue l’un des critères de choix pour l’achat d’une platine vinyle et de sa cellule, même bon marché. Sur les modèles d’ELP, point de diamant, mais cinq rayons laser qui parcourent le vinyle. La première paire de rayons est braquée sur les deux bords du sillon pour le suivi de piste. La seconde paire est dirigée sur les deux flancs du sillon et capte ses reliefs (qui contiennent les signaux audio gauche et droit) à dix microns en dessous de la surface du disque soit presque tout en haut du microsillon. Pourquoi ? Car la même information étant gravée du haut en bas du sillon, les rayons captent ainsi les flancs dans leur meilleur état, bien au dessus (théoriquement) de toute partie endommagée par un diamant ou une aiguille lors de lectures précédentes. Le système optimise la position de lecture et de suivi de piste grâce à un cinquième rayon qui évalue l’emplacement à la surface du vinyle, celle-ci n’étant jamais totalement plate.
Traductions des légendes :
Groove : sillon ; shoulder : bord ; tracking : suivi de piste ; data : données ; bottom : fond ; land : surface ; beam : rayon ; needle : aiguille.
Schémas ELP
Une lecture analogique, millimétrée et transparente
Les platines LT d'ELP lisent les vinyles sans aucune numérisation, comme c’est le cas, au contraire, lorsque l’on convertit ses enregistrements sur vinyle en fichiers. Les rayons laser opèrent une lecture analogique du signal, sans faire de différence entre le relief du sillon et les poussières qui pourraient s’y trouver. C’est pourquoi il faut que le disque soit impeccablement nettoyé. Pour être lu par les rayons, il est aussi indispensable que son matériau soit noir, ni coloré ni dessiné - comme on peut le faire parfois pour des cadeaux.
Les rayons laser, environ vingt six fois plus petits que les diamants, permettent théoriquement une lecture plus précise avec une meilleure séparation stéréo, matérialisée par les flancs droit et gauche du sillon. Sans diamant ni tête de lecture, les erreurs liées l’angle de suivi de piste, l’angle de lecture ou encore les frottements, ainsi que la distorsion, disparaissent. Et avec, ce sont aussi toutes les vibrations qui touchent généralement la mécanique de lecture sur une platine traditionnelle qui s’en vont. Certaines platines traditionnelles, en raison de l’inertie et de la résonnance de leur base, de leur plateau ou de leurs bras, ont un certain type ou une certaine coloration sur le classique, le jazz ou le rap. Rien de tout cela ici, avec une lecture qui se veut très transparente et proche de l’enregistrement original. Les audiophiles sensibles au son tradi, old school et aux charmes colorés de leur platine chérie la garderont donc à portée de main, car l’écoute peut s’avérer très différente entre les deux appareils.
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Le confort de lecture du CD… et la popularité du vinyle ?
Après son insertion dans la platine LT d'ELP, le disque est entièrement scanné ce qui permet une sélection des pistes, ainsi que des fonctions avance/retour rapide et pause, comme sur un lecteur CD grâce aux boutons de façade ou à la télécommande. La technologie des platines ELP, brevetée en 1989, n’a jamais remporté l’enthousiasme du marché. Cela en raison de l’arrivée du CD et du prix élevé des premiers prototypes de platines vinyles à laser. Fabriquées depuis 1990 par ELP au Japon, elles n’avaient jusqu’à présent que très peu franchi les frontières de l’archipel. Elles sont maintenant distribuées en France et dans d’autres parties du globe, profitant du retour en force du vinyle, mais aussi de l’utilité qu’elles présentent pour les archives sonores, musées ou centres de recherche. En effet, les platines laser supportent bien les erreurs de gravure et écarts de sillon, comme cela peut arriver sur des vinyles gravés maison.Elles permettent aussi de lire des disques endommagés et même cassés du moment que tous les morceaux du disque sont bien placés sur le plateau de lecture.
Avec une base et des bords de châssis en bois, le modèle LT Ultimate est proposé en France au prix de 17 400 €. Il permet de lire presque tous les formats de vinyle d’ajouter une sortie au choix à sa sortie RCA. Les modèles précédents LT Classic et LT Master, moins universels et dotés de chassis plus sobres, restent disponibles aux prix respectifs de 8 200 € et 14 700 €.
Plus d'infos : www.elpj.com
Caractéristiques techniques de la platine vinyle laser ELP LT Ultimate
- Enregistrements vinyle compatibles : 7, 8, 9, 10, 11 et 12 pouces, 45/78rpm
- Réglage des rpm avec un pas de 0,1 de 30 à 50 et de 60 à 90
- Réponse en fréquence : 10~25,000Hz ; 20~20,000Hz +-3dB (LP)
- Distorsion : <0.5% DIN45 543 1kHz
- Rapport signal/bruit : >55dB
- Wow & flutter : <0.07% WRMS
- Sortie : RCA ou Phono + sortie supplémentaire au choix
- Base et bords du châssis en bois
- Entraînement par courroie
- Servomoteur contrôlé électroniquement
- Accessoires fournis : télécommande, câble RCA, disque de calibrage, adaptateur pour EP, câble d’alimentation
- Commandes : avance/retour rapide, pause, hover, repeat
- Programmation jusqu’à 15 sélections
- Alimentation : 100V, 120V, 220V, 230V ou 240V 50/60Hz
- Dimensions : 470(L) x 480(l) x 170(h) mm
- Poids : 19 kg
- Prix : 17 400 €
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Commentaires (11)
Bonne soirée
Marc
Ensuite, il y a des mystères avec l'optique. Avec certains disques qui ont un sillonnage (une empreinte) très en dehors des gabarits, ca peut avoir du mal à les lire. La lectrice optique a ses quelques mauvaises têtes. par contre elle a aussi des avantages : aucune usure du disque, lecture qui ne crée pas de distorsion, spécialement vers la fin des disques où il ne subsiste plus que la distorsion de gravure (nettement plus faible). La sonorité est différente, moins confinée, plus ouverte... C'est différent, mais pour moi qui ai une collection de 78 tours dont la plupart sont neufs, je préfère les écouter à l'optique au niveau son on entend des choses que l'on ne peut pas entendre avec un tourne disque SL-1200 MK4 et cellule ortofon... Je ne regrette pas mon achat en 2012, même si c'est vrai que c'est cher...