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En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées, parfois un peu folles, comme relancer la production de K7 audio

Cassettes Urban Outfitters
Cassette et lecteur disponibles sur le site d'Urban Outfitters, qui vend des produits et vêtements de mode et vintage

Depuis le mois de novembre, une PME française s’est lancée dans une entreprise un peu folle : relancer la production de cassettes analogiques. L’idée de Mulann n’est peut-être pas si folle, d’ailleurs. Car il y a un peu plus d’un an, nous nous amusions déjà d’une reprise notable des ventes de cassettes et nous interrogions sur la pérennité d’un tel « retour vers le futur ».

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La fabrication de K7 : une activité complémentaire pour Mulann

Mais quelle est donc cette petite entreprise assez folle - audacieuse ou inconsciente ? - pour relancer la production de cassettes analogiques ? Basée à Avranches à côté du Mont-Saint-Michel, cette PME fabrique des bandes magnétiques habituellement destinées aux bandes-son des studios d’enregistrement, mais aussi aux tickets de métro ou de péage. L’idée de relancer la fabrication de cassettes audio ne vient d’ailleurs pas de l’entreprise, mais fait suite à la demande de professionnels, qui auraient été en manque de bandes. La petite entreprise a donc relevé le pari. Dans un article que lui a consacré l’AFP, elle dévoile avoir laissé plusieurs techniciens travailler sur ce projet durant une année, aboutissant à relancer la production en novembre dernier. Les cassettes, vendues 3,49 € la pièce, arborent un style et des coloris volontairement vintage.

Un « K7 boom » comparable au « vinyle boom » ?

Dans l’article que nous avons publié il y a un an, nous nous posions déjà cette question : le grand retour de la K7 aura-t-il un succès comparable au retour des légendaires vinyles ? Nous remarquions que la reprise des ventes était significative, mais que les volumes vendus demeuraient confidentiels. Et comme nous le précisions à l’époque, si quelques albums et artistes mythiques avaient été réédités au format cassette, ce support attirait tout de même principalement les petits labels indépendants pour des raisons de coût et de praticité. Quant aux appareils permettant de lire et d’enregistrer des cassettes, ils ne se bousculent pas sur le marché – contrairement aux platines vinyles. En l’occurrence, le choix en matière de platines vinyles accompagne largement ce retour en amour du vinyle, qu’il s’agisse de platines adressées aux audiophiles ou plutôt destinées au grand public. Elles sont de plus en plus nombreuses sur le marché – il n’y a qu’à voir le nombre impressionnant de platines lancées ne serait-ce que depuis le début de l’année. Or, on n’observe rien de tel concernant les lecteurs de cassettes.

Les chiffres de l’entreprise Mulann confirment notre sentiment d’une reprise tout de même modérée en France. Elle exporte en effet 95% de sa production, notamment à destination des Etats-Unis, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de l’Ouzbékistan ou du Kazakhstan.

Enfin, même si l’un des techniciens de l’entreprise Mulann confie à l’AFP que des albums récents sont sortis sur cassette, comme la bande-son de Bohemian Rhapsody ou un album d’Indochine, cela fait bien longtemps que nous n’avons pas vu l’ombre d’une cassette audio en magasin !
Le rapport du site spécialisé BuzzAngle confirme bien qu’il s’agit d’un marché de niche : aux Etats-Unis, en 2018, un peu plus de 118 000 cassettes ont été vendues (ce qui représente une augmentation annuelle de presque 19%). En comparaison, 9,7 millions de vinyles ont été écoulés la même année.
Alors certes, la cassette n’est pas morte. Mais la mode des K7 audio n’aurait finalement pas grand-chose en commun avec le vinyle boom, si ce n’est la nostalgie.

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