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Blu-ray Cinema Master Class Trois films inédits ou méconnus de Shôhei Imamura

Blu ray Trois films dImamura

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Note technique globale : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Shôhei Imamura, diplômé d’Histoire en 1951, débute sa carrière artistique dans la mise en scène théâtrale ; la vision du film de Kurosawa L’Ange ivre l’oriente vers le 7e Art. Assistant d’Ozu à la Shôchiku, il travaille ensuite comme scénariste à la Nikkatsu où il réalise ses premiers films Désirs volés, Mon Deuxième frère et Le Profond désir des dieux

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Désirs volés : à Osaka, dans un quartier populaire, une troupe de Kabuki se voit contrainte, pour faire venir le public et survivre, de proposer des strip-teases en première partie. Et lorsque le directeur de la troupe tombe amoureux de la femme de son fils, l'équilibre de cette famille de comédiens semble soudain menacé.

Mon Deuxième frère : Basé sur le journal intime d'une jeune fille de 10 ans. L'histoire de quatre orphelins et de leur lutte pour survivre dans une ville minière où la pauvreté règne. Un regard poignant sur la condition des Zainichi, les Coréens habitants le Japon, à la recherche de leur identité.

Le Profond désir des dieux : Sur l'île de Kurage, la vie se partage entre légendes, superstitions et un crime odieux gardé secret. Lorsqu'un ingénieur de Tokyo arrive sur l'île pour y installer une raffinerie de sucre, il tombe sous le charme de ces habitants d'un autre âge et décide de vivre à leur cotés. Mais rapidement des problèmes éthiques et moraux vont surgir, effritant la douceur supposée de l'île.

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• Titre original : Nusumareta yokujô - Nianchan - Kamigami no fukaki yokubô
• Titre français : Désirs volés - Mon Deuxième frère - Le Profond désir des dieux
• Support : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1958, 1959, 1968
• Réalisation : Shôhei Imamura
• Casting : (1) Osamu Takizawa, Shin'ichi Yanagisawa, Hiroyuki Nagato, Kô Nishimura, Toshio Takahara, Shôjirô Ogasawara (2) Hiroyuki Nagato, Kayo Matsuo, Takeshi Okimura, Akiko Maeda, Kô Nishimura, Yoshio Omori (3) Rentarô Mikuni, Chôichirô Kawarasaki, Kazuo Kitamura, Hideko Okiyama, Yasuko Matsui, Yoshi Katô
• Durée : 1 h 32 mn 11- 1 h 41 mn 15 - 2 h 54 mn 21
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 noir et blanc (1, 2), couleurs (3)
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique japonais
• Bonus : le film par Stephen Sarrazin (8 mn 35, 5 mn 20, 8 mn 28) - bande annonce (3 mn 55, 4 mn 53, 5 mn 32) - galerie de photographies (1 mn 56, 2 mn 21, 2 mn 36) - DVD du film - livret Shôhei Imamura Maitre des désirs inassouvis par Bastian Meiresonne (20 pages)
• Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Désirs volés Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Il s’agit du premier long métrage de Shôhei Imamura qui ne possède aucune des spécificités de son futur style : très éloigné de ce cinéma baroque et non-conformiste attaché à son cinéma, Désirs volés apparaît comme un film très classique avec une intrigue sans surprise sur la passion amoureuse et le milieu du théâtre ambulant. D’emblée cependant il excelle à diriger ses acteurs et à obtenir de chaque interprète une indéniable authenticité de jeu. Dès ce premier film, il démontre aussi son amour pour l’organisation de l’espace à l’aide une impressionnante photographie en Scope qui conjugue le plaisir d’une vision esthétique à l’artifice technique capable d’amplifier les sentiments exprimés par le scénario. La dynamique du récit oscille en effet, tout au long du métrage, entre la tentation charnelle aux fâcheuses conséquences et l’accomplissement du travail de mise en scène. Quoique contenue, sa mise en scène ne cesse de dépeindre la vitalité de ce petit microcosme ambulant dans lequel se débattent ses personnages qu’il affectionne de dépeindre dans toute leur trivialité. Malgré son classicisme, la vision de ce film inattendu ne manque pas d’intérêt révélant un aspect méconnu du cinéma de Shôhei Imamura.

Mon Deuxième frère Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

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Dans un genre qui ne lui convenait pas, celui du mélo traitant de l’enfance un thème en vogue dans le cinéma nippon dans les années 50, Shôhei Imamura se voit proposer par le studio Nikkatsu un sujet sur le sort des Coréens au Japon d’après-guerre en pleine crise économique du charbon. Le cinéaste va accepter cette commande contre la promesse de pouvoir réaliser ensuite Cochons et cuirassés. Il se met au travail, sans enthousiasme, reprend le scénario en réunissant une documentation édifiante sur une réalité sordide : la déportation par son pays de prisonniers de Corée, un pays qu’elle occupe, contraints de participer à l’essor d’une nation moderne et « civilisée ». Son intrigue détaille les misères d’une famille d’orphelins dans un pays minier en crise dont il n’hésite pas à montrer la détresse et la révolte mais sans jamais verser dans un hyper réalisme descriptif. Le film est très conventionnel et réussit, malgré son fond peu élogieux, à être officiellement récompensé. Usant avec habileté de l’écran large et d’une belle photographie en noir et blanc, le cinéaste a soigné son travail, obligeant, par exemple, ses interprètes à se familiariser avec le mode de vie et le dialecte coréens. Une fois encore très personnelle, malgré un sujet de commande, sa mise en scène conjugue une excellente direction d’acteurs et un regard sans compromission. Un film curieux mais intéressant dans la mesure où il ne correspond pas franchement au cinéma habituel de Shôhei Imamura.

Le Profond désir des dieux Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Avec ce film bien insolite, qui mélange les genres, échappe à toute interprétation et dont le récit peine à être défini, Shôhei Imamura excelle à nous déconcerter. Si la trame de ce très long métrage parait aisée à résumer, la description d’une société primitive insulaire régie par ses croyances et sa superstition confrontée à la civilisation (l’ingénieur), les intentions du cinéaste sont bien complexes à cerner, hormis sa critique des méfaits du savoir sur la virginité d’une société sans tabou. D’ailleurs à sa sortie, le film ne réussit pas à convaincre le public et son échec condamnera le cinéaste à quitter le studio Nikkatsu. Savamment construit, comme il en a l’habitude, en s’appuyant sur un usage signifiant de l’écran large, son film emprunte au style du documentaire ethnographique plaçant le spectateur en position de savant anthropologue qui observe les faits sans réellement saisir leur finalité profonde. Le cinéaste ne juge pas et filme des coutumes tribales (dans des conditions naturelles difficiles) dont il ne donne pas les clés tout en suscitant une intense réflexion. Aucune considération morale ne vient perturber un film imprégné de magie (chamanisme) et de sexualité (inceste) contemplé par un seul témoin « civilisé » et ambigu dont l’attitude nous échappe tout autant. Difficile de deviner les conclusions du cinéaste sur la légitimité de cette société des origines qu’il glorifie par un savant usage de la couleur et des cadrages insolites usant avec virtuosité des éléments de ce monde primitif (cabanes, masques, coiffes, accessoires…). L’affrontement entre civilisation et nature, illustré dans ce film complexe et difficilement compréhensible, implique une connaissance intime des mythes japonais qui manque au spectateur occidental : sa vision néanmoins atteste la réalisation aboutie de Shôhei Imamura et l’extraordinaire composition de tous ses interprètes, dont l’excellente Hideko Okiyama, capables d’incarner ces insulaires primitifs.

Commentaire bonus

Les trois films disposent d’une introduction intéressante par Stephen Sarrazin qui, hélas, est bien trop brève. Elle est heureusement complétée par l’excellent petit livret de Bastian Meiresonne. Un documentaire sur la carrière du cinéaste et sur le contexte du cinéma japonais aurait été bienvenus.

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Commentaire technique

Tous ces films ont fait l’objet de masters haute définition à partir de copies neuves des films.

Désirs volés : copie HD très bien définie, excellent contraste, léger grain, gamme de gris équilibrée et nuancée, pas de défaut notoire ; mixage monophonique japonais clair et sans distorsion
Mon Deuxième frère : copie HD bien définie, léger grain, bon contraste, quelques rares dégâts de pellicule, gamme de gris homogène, noirs francs ; mixage monophonique japonais clair et sans distorsion
Le Profond désir des dieux : copie HD précise, bon contraste, étalonnage homogène, colorimétrie chaude, tons saturés, pas de défaut majeur ; mixage monophonique japonais dynamique et clair, dépourvu de bruit parasite ou de distorsion déplaisante

• Colorimétrie : copies noir et blanc (1,2) équilibrées ; copie couleurs (3) avec une colorimétrie chaude, léger grain
• Étalonnage : bon
• Contraste : excellent
• Compression : pas de défaut constaté
• Définition : bonne
• Mixages : monophoniques japonais clairs et dynamiques

Liens Web

IMDb:
Désirs volés : http://www.imdb.com/title/tt0052016/
Mon Deuxième frère : http://www.imdb.com/title/tt0053111/
Le Profond désir des dieux : http://www.imdb.com/title/tt0063173/

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

 

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