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Actualités Blu-ray/DVD Akira Kurosawa : « Le Château de l’araignée » et « La Forteresse cachée »

Blu ray Le Chateau de laraignee et La Forteresse cachee

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

En 1957, Akira Kurosawa réalise Le Château de l’araignée, une très libre adaptation de Macbeth dans le Japon du XVIe siècle qu’il tourne la même année que sa version des Bas-fonds d’après Maxime Gorki. L’année suivante, il privilégie le divertissement avec son film La Forteresse cachée, sublimé par l’usage de l’écran large en Toho Scope et qui servira de source revendiquée au scénario du futur Star Wars

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Le Château de l’araignée : dans le Japon du XVIème siècle, en proie à d'incessants conflits féodaux, deux vaillants guerriers, Washizu et Miki, se perdent en forêt. Ils rencontrent une sorcière qui leur prédit un grand avenir et promet à Washizu qu'il prendra la place de son Seigneur. Promus à leur retour du combat, les deux hommes savourent ces honneurs. Mais l'épouse de Washizu pousse ce dernier à aller encore plus loin dans sa course au pouvoir…

La Forteresse cachée : au Japon, au XVIème siècle, deux paysans un peu escrocs, Tahei et Matakishi, se retrouvent au cœur de la guerre que se livrent les clans Yamana et Akizuki. La tête de la princesse Yukihime, du clan Akizuki, est mise à prix : Tahei, Matakishi et le général Rokurota vont aider la princesse, réfugiée dans une forteresse cachée dans la montagne, à retrouver les siens…

• Titre français : Le Château de l’araignée - La Forteresse cachée
• Titre original : Kumonosu jo - Kakushi toride no san akunin
• Support testé : blu-ray
• Genre : historique, guerre, aventure
• Année : 1957, 1958
• Réalisation : Akira Kurosawa
• Casting : (1) Toshirô Mifune, Isuzu Yamada, Minoru Chiaki, Takashi Shimura, Akira Kubo (2) Toshirô Mifune, Misa Uehara, Takashi Shimura, Susumi Fujita, Kamatari Fujiwara, Minoru Chiaki
• Durée : 1 h 49 mn 49 - 2 h 18 mn 57
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1) 1,37/1 noir et blanc - (2) 2,35/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 japonais
• Bonus : (1) Le théâtre Nô et le cinéma (22 mn 46) - Dans la toile du Maître, entretien avec Koichi Hamamura (accessoiriste) et Teruyo Nogami (scripte) (21 mn 06) - bande annonce (3 mn 36) - DVD du film - « Le serpent sous la fleur », livret de 66 pages par Linda Tahir (2) Kurosawa et l'utilisation du cinémascope (40 mn 58) - Kurosawa Jidaï-Geki Style 1950 - 1958 (26 mn 17) - Kurosawa Les legs du Jidaï Geki, entretien avec Takashi Koizumi et Shiro Mifune (26 mn 08) - bande annonce (3 mn 58) - DVD du film - « Aventures, morale et comédie », livret de 66 pages par Christophe Champclaux
• Éditeur : Wild Side Vidéo

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Commentaire artistique

Le Château de l’araignée Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Cette adaptation singulière du « Macbeth » de Shakespeare se déroule dans le Japon médiéval du XVIe siècle. De la pièce du dramaturge anglais, Akira Kurosawa ne conserve que l’essentiel, élimine une grande part des dialogues et supprime les monologues, concentre son histoire sur trois personnages (Miki, Washiku et son épouse Asaji), réduit les sorcières à un fantôme et limite l’action à un minimum de lieux. Le principal décor du drame, protagoniste à part entière du récit, est le château de l’araignée que la production a édifié, avec l’aide de l’armée, sur les pentes du mont Fuji afin d’obtenir les effets de brumes et d’aridité souhaités par le cinéaste. Pour cette transposition réussie, Akira Kurosawa adopte les codes du théâtre Nô qu’il filme avec une caméra statique : expressions faciales simplifiées, voire figées, des comédiens, décors extrêmement dépouillés, ambiances musicales suggestives (à partir d’instruments du genre : flûte, tambour, percussion). Tous ces artifices confèrent au film l’atmosphère fantastique recherchée transformant ce récit de guerre civile et de soif obsessionnelle du pouvoir en cauchemar permanant. Si la pièce de Shakespeare est un conte fantasmagorique sur la tentation du mal, le film d’Akira Kurosawa, selon ses aspirations profondes, insiste sur l’humanité tangible (hormis le spectre) des personnages et sur la crédibilité de leurs motivations, ce qui les rend plus familiers du spectateur. Ce qui ne l’empêche pas d’user de toutes les subtilités du langage cinématographique pour exprimer la marche inexorable du destin, qui accomplira la prophétie, les interactions entre les personnages et l’engrenage tragique qui scellera le sort de Washiku. La mort de celui-ci, ciblé par les flèches de ses soldats (une scène impressionnante avec de vraies flèches décochées par des archers professionnels !) est aussi prodigieuse par son inventivité « non shakespearienne » que par son esthétisme sidérant. Entre le jeu toujours un peu exalté de Toshiro Mifune et l’interprétation plus mesurée d’Isuzu Yamada, cette version de Macbeth, qui fait l’économie du spectacle sanglant sans pour autant minimiser l’horreur des faits, constitue l’un des films les plus abstrait et les plus ambitieux du cinéaste. Exceptionnel.

La Forteresse cachée Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Avec ce film, récompensé par l’Ours d’argent à Berlin, Akira Kurosawa revient au genre du film de samouraï jidaï-geki splendidement illustré par son chef-d’œuvre Les Sept samouraïs en 1954. La Forteresse cachée, sera selon lui, « quelque chose d’amusant », interprété par son acteur fétiche, Toshiro Mifune, et dans lequel son admiration pour le western ne sera pas étranger. Le scénario propose une intrigue proche de son film de 1945 Qui marche sur la queue du tigre mais en privilégiant l’aventure et le divertissement par l’adjonction d’un duo comique de faire-valoir, des paysans ignares et cupides, et des enjeux plus compliqués, exfiltrer l’héritière, la princesse Yuki véritable garçon manqué, et le trésor du clan Akizuki. Tout l’art du cinéaste est de raconter les aventures qui vont découler de cette mission dirigée par le samouraï Rokurota Makabe et sans cesse menacée par les initiatives hasardeuses des deux compères : le récit oscille continument entre la naïveté imprévisible et dangereuse du duo, excellemment incarné par Kamatari Fujiwara et Minoru Chiaki, et la malice intentionnelle du général. Si les péripéties ne manquent pas dans ce film d’action, le réalisateur, fidèle à ses principes, dote ses personnages d’une grande humanité, de la couardise des deux paysans roublards à la générosité du samouraï vainqueur envers son ennemi Tadokoro et à la découverte par la princesse Yuki, jouée par la séduisante Misa Uehara, de la vraie vie hors du palais. Dans ce film Akira Kurosawa expérimente pour la première fois l’image en 2.35/1 du procédé nippon Toho Scope et en profite, avec la complicité de son directeur photo Kazuo Yamasaki, pour magnifier les paysages arides, où se niche la forteresse « cachée », et les scènes épiques, où se déploient les armées. Plusieurs séquences mémorables (scène de l’escalier, batailles, fête du feu, cavalcades…) illustrent le talent du cinéaste à exploiter toutes les possibilités esthétiques et signifiantes du Scope dans une mise en scène aussi savante qu’épurée. Un chef-d’œuvre du film d’aventures dont la fougue et la simplicité apparente n'ont cessé d’influencer le 7e Art. Le film connaîtra un grand succès populaire et permettra à son auteur de fonder sa maison de production afin de réaliser des œuvres plus ambitieuses en toute indépendance.

Commentaire technique

Le Château de l’araignée : copie HD assez précise mais pas excellente, contraste variable selon les plans, granulation modérée, noirs denses, blancs laiteux, échelle de gris équilibrée, défauts discrets ; mixage monophonique japonais clair avec un souffle omniprésent mais pas dérangeant, pas de distorsion, aigues manquant de clarté
La Forteresse cachée : copie HD bien définie, légère granulation, très bon contraste, noirs soutenus, échelle de gris équilibrée, pas de défaut perceptibles ; mixage japonais monophonique clair mais le film a été mixé en Perspecta Stéréophonic Sound (le blu-ray US Criterion offre une piste 3.0 !), souffle et bruit de fond omniprésents mais modérés, pas de distorsion, bonne dynamique

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleue(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb :
Le Château de l’araignée : http://www.imdb.com/title/tt0050613/
La Forteresse cachée : http://www.imdb.com/title/tt0051808/

 

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