L'Héritage des 500 000 : l’unique réalisation de Toshirō Mifune (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Durant la Seconde Guerre Mondiale, le commandant Matsuo a participé à l'ensevelissement de plusieurs milliers de pièces d'or dans la jungle philippine. Alors qu'il pensait ce trésor enfoui à tout jamais, emportant avec lui le souvenir des cinq cent mille soldats japonais morts sur cette île, voilà qu'un riche homme d'affaires, Mitsura Gunji, lui propose de partir à la recherche du butin. Contraint d'accepter, Matsuo retourne aux Philippines accompagné de quatre hommes recrutés par Gunji…
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• Titre original : Gojuman-nin no isan (五十万人の遺産)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : aventure, drame
• Année : 1963
• Réalisation : Toshirō Mifune
• Casting : Toshirō Mifune, Tatsuya Mihashi, Tsutomu Yamazaki, Mie Hama, Yuriko Hoshi, Yoshio Tsuchiya, Sachio Sakai, Yoshifumi Tajima
• Durée : 1 h 38 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Noir et Blanc (sauf générique)
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA monophonique 1.0 japonais
• Bonus HD : préface de Pascal-Alex Vincent, enseignant et réalisateur (7 mn 13) - Mifune, le dernier des samouraïs de Steven Okazaki (2016, 1 h 19 mn 46) - bande annonce 2019 (1 mn 47) - fac-similé du dossier de presse d'époque en japonais (20 pages)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Grand succès populaire au Japon, le film L’Héritage des 500 000 est aussi méconnu en Occident que son auteur, Toshirō Mifune, est internationalement réputé, entre autre, comme l’acteur emblématique (16 films !) d’Akira Kurosawa. Il s’agit du premier film de la « Mifune Productions » que l’acteur crée en 1962 et dont il sera la star et le réalisateur ! Cette nouvelle casquette convient si peu au discret comédien qu’il ne renouvèlera plus jamais l’expérience. Le scénario original de Ryūzō Kikushima, qui écrivit plusieurs films d’Akira Kurosawa (dont Le Château de l’araignée, 1957, et La Forteresse cachée, 1958), s’inspire d’une légende bien ancrée dans la culture (nombreux documentaires et téléfilms), le « trésor de Yamashita », qui prétend que le général Tomoyuki Yamashita, le « Tigre de Malaisie », aurait dissimulé un incroyable butin de guerre japonais quelque part aux Philippines. L’Héritage des 500 000, série B d’aventures, est splendidement photographié sur place par Takao Saitō, directeur de la photographie fidèle d’Akira Kurosawa et c’est Masaru Satô, musicien attitré de ce dernier, qui signe la très belle bande originale du film. Le casting est dominé par la figure charismatique de la star, très bien épaulée par plusieurs acteurs japonais de renom dont le remarquable Tatsuya Nakadai, samouraï rival de Toshirō Mifune chez Akira Kurosawa et la séduisante Mie Hama hélas ici sous-employée. Tous ces talents conjugués, équipe technique et interprètes, expliquent la qualité artistique globale de L’Héritage des 500 000 alors même que la ligne dramatique, une énième chasse au trésor, est plus que banale et passablement chargée de poncifs jusqu’au retournement final. Même si les scènes d’action saisies en décors naturels ne manquent pas d’énergie, il manque la patte d’un réalisateur de la trempe d’Akira Kurosawa pour sublimer la trivialité de l’intrigue et lui donner un souffle épique que Toshirō Mifune n’arrive jamais à susciter. Son film a néanmoins, aux yeux du public occidental, un intérêt secondaire inattendu : celui de pointer l’attitude des ex-envahisseurs nippons de retour aux Philippines où leurs exactions (1942-1945) décimèrent la population civile. Le film délivre une vision quelque peu équivoque sur le bien-fondé de l’occupation militaire et donc de l’héroïsme passé des soldats japonais (le titre se réfère aux cinq cent mille morts japonais sur le sol philippin) et sur le fort sentiment antiaméricain qui animait la société nippone d’après-guerre. Hormis ce contexte, L’Héritage des 500 000 se contente d’être un bon film d’aventures aux péripéties exaltantes - quoique que déjà-vu ailleurs - assurant avec efficacité le divertissement espéré. Inédit dans l’hexagone, l’unique réalisation de Toshirō Mifune est une curiosité attrayante assortie d’un excellent portrait de l’acteur fétiche d’Akira Kurosawa par Steven Okazaki (cf., bonus), un documentaire qu’il ne faudra surtout pas manquer.
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Commentaire technique
Image : copie HD, Master restauré HD, filmé en 35 mm Tohoscope, copie très bien définie avec un grain argentique marqué, excellente piqué sur les gros plans, image propre et stable, lumineuse, très bon contraste, noirs profonds, échelle de gris homogène
Son : mixage japonais monophonique 1.0 clair, affecté d’un léger souffle, très bonne dynamique sur les voix et pour la musique composée par Masaru Satô, dialogues et ambiance équilibrés, pas de distorsion
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057109/
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