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J'accuse : un thriller historique et politique absolument captivant (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray J accuse 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. À partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

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• Titre original : J’accuse
• Support testé : Blu-ray
• Genre : historique, drame
• Année : 2019
• Réalisation : Roman Polanski
• Casting : Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, Grégory Gadebois, Mathieu Amalric, Denis Podalydès, Melvil Poupaud, Hervé Pierre, Vincent Perez
• Durée : 2 h 11 mn 32
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : Making of, réalisé par Morgane Polanski et Théo Saffroy (32 mn 09) - bande annonce (1 mn 38)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Disons-le d’emblée, J’accuse est un film controversé suscitant de fortes réactions sociales et politiques que le récent César du meilleur réalisateur est loin d’avoir apaisées. Certains voudraient ne pas dissocier l’œuvre de son créateur mais cette attitude radicale interdirait toute présentation critique de ce 23e long-métrage de Roman Polanski. Plutôt que de se priver de parler de cette évocation historique puissante, revenons sur ce drame qui a durablement marqué l’histoire française, en s’en tenant strictement à une appréciation artistique excluant tout jugement sur les accusations portées à l’encontre du cinéaste. L’affaire Dreyfus, comme on l’appelle, révélée grâce au fameux article d’Émile Zola, a secoué la France à la fin du 19ème siècle et a montré, sans contestation possible, comment l’armée et les politiques ont couvert une injustice flagrante, avec fabrication de faux, afin de protéger leur réputation et leurs privilèges. Bien évidemment, comme le fond antisémite de cette machination fait écho à la situation personnelle du réalisateur, son film ne peut que susciter la discussion mais J’accuse peut être aussi compris comme un film historique pointant certaines dérives politico-sociales actuelles. Le cinéma s’est très tôt emparé des faits puisque dès 1899 Georges Méliès réalisa L’Affaire Dreyfus, un film muet ambitieux de treize minutes (240 m, Star Film n° 206) prenant parti pour Alfred Dreyfus et qui récolta un vrai succès populaire. L’article d’Émile Zola est aussi à la base du film J’accuse d’Abel Gance, version muette (1919) puis sonore (1938). De nombreux films sont ensuite consacrés à l’affaire et à son protagoniste dont le téléfilm d’Yves Boisset L’Affaire Dreyfus (1995) scénarisé par Jorge Semprún avec Thierry Frémont (Alfred Dreyfus), Pierre Arditi (F. W. Esterhazy) et Christian Brendel (M.-G. Picquart). Pour son film de 2019, Roman Polanski a choisi d’aborder l’affaire en adaptant l’ouvrage du britannique Roger Harris, « An Officer and a Spy » (2013), les deux hommes (César du scénario 2020) ayant déjà coécrits The Ghost Writer dirigé par le cinéaste en 2010. Ce projet mûrement réfléchi depuis 2012 se révèle plus difficile à monter financièrement en raison du choix de le produire en français qui est, au final, une sage décision artistique. Le film sera tourné partiellement en décors naturels à Paris (Ecole militaire, Palais de justice) avec l’aide de l’outil numérique et tout le talent du chef décorateur Jean Rabasse pour les évocations en studio (immeuble du « bureau des statistiques » c'est-à-dire le contre-espionnage, intérieurs divers). Filmé à la courte focale selon l’habitude du cinéaste, J’accuse possède une ambiance visuelle singulière traduite par les lumières froides et les savants éclairages du directeur photo habituel Pawel Edelman. L’atmosphère du film bénéficie également de la qualité des costumes de Pascaline Chavanne (César 2020) et de la musique évocatrice et poignante d’Alexandre Desplat, un autre artiste familier de Roman Polanski. La mise en scène est absolument saisissante : le réalisateur n’a pas perdu la main et dirige ses acteurs avec sa dextérité habituelle jouant de l’espace et de la profondeur de champ à la pertinence dramatique évidente : un travail remarquable qui confère à son film une intensité permanente et communicative. Ce qu’il y a de palpitant dans J’accuse c’est que le film assume de raconter en les condensant les événements tels qu’ils se sont déroulés : un carton l’annonce dès l’ouverture, tout ce qui est montré a réellement eut lieu ! Les faits sont suffisamment prégnants pour que leur enchaînement assure l’intrigue, servie par un casting impeccable, spécialement Jean Dujardin en lieutenant-colonel soucieux de vérité, un personnage fascinant et complexe, Louis Garrel en accusé digne et Grégory Gadebois en commandant sans état d’âme. Les seconds rôles sont aussi excellemment incarnés, d'Emmanuelle Seigner à Mathieu Amalric en expert (Alphonse Bertillon), Vincent Pérez en ami dévoué et Melvil Poupaud en avocat offensif. Roman Polanski traite l’affaire comme le thriller politique qu’elle a vraiment été et son talent indiscutable réussit parfaitement à la transcrire en langage cinématographique, n’excluant ni les rebondissements, ni les nombreux thèmes directement ou indirectement abordés. Condamnation radicale de l’antisémitisme, qui a gangrené l’armée et le gouvernement sous la IIIe République, J’accuse est un film étonnamment moderne en cette période de résurgence de la xénophobie.

 

Blu ray J accuse

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Commentaire technique

Image : copie HD, image extrêmement bien définie (tournage avec Sony Venice), excellente restitution et piqué exceptionnel sur les textures, très belle gestion des contrastes, noirs profonds, étalonnage privilégiant les teintes froides, y compris en intérieur, colorimétrie réaliste aux éclairages naturalistes avec des couleurs brunes et grisâtres n’excluant pas quelques ambiances plus chaudes (éclairage à la lampe à pétrole ou à la bougie), tons saturés

Son : mixage français 5.1, dialogues centrés très clairs, très belle dynamique générale, spatialisation ample aux ambiances naturalistes usant avec pertinence des possibilités de la scène sonore créée par les divers surrounds, magnifique mise en valeur de la musique d’Alexandre Desplats, LFE solides et efficaces

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt2398149/

 

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