Phase IV : une fable écologique pessimiste (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Des fourmis du désert se regroupent subitement pour constituer une intelligence collective et déclarent la guerre aux humains. C'est à deux scientifiques, Ernest D. Hubbs et James Lesko, et Kendra Eldridge, une fille qu'ils ont sauvé des mandibules des fourmis, qu'incombe la mission de les détruite.
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• Titre original : Phase IV
• Support testé : Blu-ray
• Genre : science-fiction, horreur
• Année : 1974
• Réalisation : Saul Bass
• Casting : Nigel Davenport, Michael Murphy, Lynne Frederick, Alan Gifford, Robert Henderson, Helen Horton
• Durée : 1 h 23 mn 26
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Une vie de fourmi, entretien avec Jasper Sharp et Sean Hogan (HD, 21 mn 18) - Fin originale de Saul Bass (inédit, HD, 17 mn 37) - six courts métrages de Saul Bass : The Searching Eye (1964, 18 mn 10), Why Man Creates (1968, 25 mn 02), Bass on Titles (1977, 34 mn 14), Notes on the Popular Art (1977, 20 mn 44), The Solar Film (1980, 9 mn 59) et Quest (1983, 30 mn 12) - bande annonce (2 mn 40) - livre « Phase IV, éclipse de l'humanité » rédigé par Frank Lafond, enseignant et auteur du « Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction », incluant de nombreuses photos d'archives (200 pages)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Dans la collection de ses coffrets Ultra Collector, l’éditeur consacre son n° 15 au seul long-métrage réalisé par Saul Bass dans une édition limitée et numérotée avec un visuel exclusif créé par Scott Saslow, une pléthore de bonus - dont la fin originale du film revue par son auteur - et un livre copieux de 200 pages concocté par Frank Lafond qui donne tous les détails sur la production de ce film singulier. Saul Bass a acquis sa renommée justifiée grâce à ses créations graphiques, génériques et affiches, pour les films de réalisateurs prestigieux comme Otto Preminger (Carmen Jones, 1954), Alfred Hitchcock (Sueurs froides, 1958) ou Robert Wyse et Jerome Robbins (West Side Story, 1961). C’est en participant à l’élaboration de certaines séquences de ces productions qu’il s’initie à la mise en scène et dirige à partir de 1964 une série de court-métrages primés dans des festivals : Why Man Creates (cf. bonus) reçoit un Oscar en 1969. En 1974, il va réaliser son seul long-métrage, Phase IV dont le scénario, écrit par Barry N. Malzberg sur une histoire de Mayo Simon, décrit la subordination de l’homme par les fourmis : une vision écologique excessivement inquiétante sur l’avenir de l’humanité. Tourné en Angleterre, au Kenya et en Californie, Phase IV doit beaucoup au cinéaste animalier Kenneth Middleham dont les extraordinaires plans rapprochés des fourmis sont l’atout majeur du film : il avait déjà prouvé son savoir-faire en 1975 pour le film Les Insectes de feu de Jeannot Szwarc. Phase IV propose une évocation particulièrement violente de la guerre menée entre les scientifiques et les fourmis prolongeant le constat impressionnant déjà dressé en 1971 par le « documentaire » Des insectes et des hommes. Saul Bass avait une conception très personnelle de son film qui déplut au studio (et au public) comme en témoigne la suppression de la fin originale très singulière aux accents de 2001, l’Odyssée de l’espace : le cinéaste sera très affecté par cette pratique et, déçu, ne réalisera plus aucun autre long-métrage. Phase IV est un film marqué par la concision : l’essentiel de l’intrigue est limitée aux péripéties impliquant un trio de protagonistes, deux scientifiques interprétés par le britannique Nigel Davenport et l’américain Michael Murphy et une adolescente Kendra, incarnée par l’anglaise Lynne Frederick alors âgée de vingt ans ! Tout l’intérêt du film réside dans son « message » écologique : malgré l’allusion à une possible influence astrale et sans autre explication, l’avertissement métaphorique sur la dégradation de la nature par l’activité humaine et son éventuelle riposte est un propos toujours d’actualité ! Phase IV est un film d’auteur à la forme particulière proche de l’essai cinématographique : les amateurs de science-fiction risquent donc d’être déçus, tout comme les spectateurs de 1974. Mais il serait dommage de passer à côté de ce long-métrage qui n’hésite pas à manier le symbole et à donner dans l’abstraction allégorique, ce qui n’empêche pas quelques séquences réellement saisissantes au cœur de la fourmilière ! Véritable guerre des cerveaux où les fourmis, reines de l’action interconnectée, ont le dessus au cours d’une phase III décisive, Phase IV reste un film politico-écologique déstabilisant et unique en son genre.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau Master restauré apparemment daté, bonne définition globale mais variable selon les plans, grain argentique plus ou moins prononcé , contraste satisfaisant parfois un peu prononcé, image propre dépourvue de défaut visible, étalonnage chaud, colorimétrie manquant de vivacité, tons plus ou moins réalistes
Son : mixage anglais 1.0 monophonique, dynamique contenue, dialogues clairs sans distorsion, souffle infime, spectre étriqué ; VF 1.0 monophonique soignée mais datée, voix moins naturelles, dynamique plus étroite
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0070531/
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