Alexa, Google Assistant, Siri : le combat des titans aura-t-il lieu ?
Hier, Amazon annonçait l’arrivée d’Alexa en français pour le 13 juin et par la même occasion le lancement de sa famille d’enceintes Echo. S’en est suivi un déferlement d’informations, de déclarations et de communiqués de presse. C’était à qui serait compatible avec Alexa et le concours de qui proposerait des fonctionnalités pour l’AI d’Amazon. Google Assistant déjà présent, Alexa qui débarque et bientôt le HomePod qui fera son Apple du 18 juin, embarquant Siri. On s'attend à un combat des titans, mais aura-t-il lieu ? Et surtout y aura-t-il un vainqueur ?
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La famille d'enceintes Amazon
C’est donc annoncé, Alexa parlera français dès le 13 juin – quant au HomePod qui utilise Siri, lui débarquera en France le 18 juin. La famille Amazon sera donc composée de trois enceintes, Echo, Echo Dot et Echo Spot.
Amazon Echo
Les équipements dont nous disposons et qui fonctionnent avec Alexa nous permettent de confirmer qu’aujourd’hui, Alexa ne parle toujours pas la langue de Molière. Et nous attendons de pouvoir réaliser ce test avec impatience, d’autant que Google et Apple avaient déjà relevé le défi puisque Google Assistant et Siri étaient déjà embarqués sur des smarphones et «parlaient» donc français – ils ont même eu le temps de faire évoluer leurs assistants vocaux. Dans le cas d’Alexa, le 13 juin, ce sera un peu le baptême du feu.
Amazon Echo Spot.
Les fabricants – qu’ils produisent des enceintes intelligentes embarquant un assistant vocal ou qu’ils rendent leurs propres équipements compatibles afin d’être pilotés – attendent beaucoup de ces IA. La plupart des appareils connectés ou connectables s’annoncent aujourd’hui compatibles avec l’un de ces assistants, voire plusieurs. Le cabinet d’analyses Tractica annonce que d’ici 2021, 1,83 milliard de personnes à travers le monde utiliseront les assistants vocaux.
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Amazon Echo Dot.
Et l’arrivée de ces assistants ne représente pas seulement une opportunité pour les fabricants d’appareils, mais aussi pour les médias et les entreprises de service présents sur Internet. La preuve, avec l’annonce de l’arrivée d’Alexa, nos boîtes aux lettres électroniques débordent de communiqués : tout le monde "lance sa skill".
Comment les sites Internet peuvent faire pencher la balance
Loin de nous l’intention d’en tirer des conclusions trop hâtives, mais l’annonce de l’arrivée en France d’Alexa a déclenché une foule d’annonces en matière de services. Nous n’avons pas souvenir d’en avoir reçu autant au lancement du Google Home. Mais peut-être que l’arrivée de la concurrence stimule le marché ou que le lancement plus tardif d’Alexa en France a laissé le temps à tous de se préparer.
Alors tout le monde annonce le lancement de "sa skill" : des médias, fournisseurs de contenus ou entreprises de service : L’Équipe, la plateforme Qobuz, Télé-Loisirs, Pages Jaunes, Foodora, Le Bon coin (qui choisit Google Assistant)… Et on en passe. Mais de quoi s’agit-il ? Est-ce que les sites ont besoin d’être "compatibles" pour être accessibles et fonctionner avec Alexa, Google Assistant ou Siri ? Non puisque ces assistants sont capables de réaliser n’importe quelle recherche Internet commandée vocalement. Mais les skills d'Alexa sont des fonctionnalités qui constituent des sortes de raccourcis, un peu comme des applications.
Il s’agit de pouvoir entrer certaines préférences dans les paramètres de fonctionnement d’Alexa (un peu comme des favoris). Ainsi, lorsqu’on demandera simplement à Alexa d’annoncer les informations du jour, il ne sera pas nécessaire de préciser qu’on souhaite les actualités sportives de l’Équipe. L’assistant saura que dans les infos, l’utilisateur souhaite entendre notamment les informations sportives de ce média. Idem pour le programme TV de Télé-Loisirs… Dans ce sens, les entreprises travaillent à développer des contenus adaptés : par exemple un flash info spécial résumant les infos du jour et de la veille dans le cas de l’Équipe, des podcasts et bulletins d’infos dédiés chez Qobuz…
Il existe déjà des skills Ouest France, l’horoscope RTL, Deezer… De son côté, Google aussi a ses "applications et partenaires". D’ailleurs, certaines sont communes aux deux assistants concurrents, par exemple Nest ou Philips Hue.
Dans une certaine mesure, en développant des skills pour Alexa ou des partenariats avec Google, les sites Internet pourront un peu faire pencher la balance en faveur d'un assistant ou l'autre.
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Pour eux, c’est aussi une opportunité, car cela incite les utilisateurs des assistants vocaux à une certaine fidélité : par exemple, l’utilisateur qui choisit Télé-Loisirs pour prendre connaissance de son programme TV en prendra l’habitude et ne passera pas forcément d’un site à l’autre comme il le ferait en surfant sur Internet, idem pour les actualités sportives….
Google Home Mini, Google Home, Google Home Max.
Qui gagnera le combat des titans ?
On peut se demander qui ressortira vainqueur de ce combat entre Alexa, Google Assistant et Siri. Pour l’instant, étant donné le décalage des dates de lancement en France il est un peu tôt pour trancher sur cette question. On peut aussi se demander si ce combat aura lieu et s’il y aura un vainqueur ou si tous les assistants vocaux cohabiteront. En décembre 2017, aux Etats-Unis où ce marché est plus mature, une importante majorité des enceintes intelligentes vendues étaient des Amazon Echo (69%). Toutefois, il ne faut pas oublier la présence croissante d’autres fabricants sur ce marché, qui utilisent tantôt Alexa, tantôt Google Assistant et même parfois les deux – c’est le cas de la Sonos One ou de la barre de son Beam, qui laissera à l'utilisateur le choix de l'assistant qu'il souhaite utiliser.
C’est un peu ce que nous aurions tendance à penser étant donné ce qui se profile : les différents assistants risquent de cohabiter, au moins pendant un certains temps. Mais une chose pourrait sans doute faire pencher la balance, plus que les sites Internet qui proposent des applications ou des skills : la compatibilité des objets de la maison intelligente avec ces assistants.
Apple HomePod.
Les assistants et la maison connectée
Finalement, application développée spécifiquement ou non, n'importe quelle recherche sur Internet pourra être commandée à la voix. D'ailleurs, d'après le cabinet d'analyses Voicelabs, d’ici 2020, 50% des recherches Internet seront vocales. Mais l'une des autres fonctions de ces assistants consiste aussi à piloter la maison connectée. Selon le cabinet GfK, dans son étude REC (référence des équipements connectés) de décembre 2017, les français sont très intéressés par la Smart Home, notamment par tous les appareils liés au confort et à la sécurité. Et selon GfK, l'arrivée des assistants vocaux secoue le marché : "commander une playlist à la voix, synchroniser ses appareils domotiques et multimedia ou encore piloter à distance son électroménager... la promesse des assistants vocaux et leur pouvoir de séduction sont très forts. Et cela se retrouve dans les résultats de l'étude REC". Michael Mathieu (Directeur Consumer Electronics chez GfK) commente les résultats de l'étude, expliquant que non seulement les assistants vocaux intéressent mais que l'intention d'achat est bel et bien présente : "si l'on demande aux intéressés leurs intentions d'achat d'ici 1 an, les assistants vocaux récoltent un score de 37%".
L'intérêt porté à l'un ou l'autre de ces assistants dépendra sans doute des possibilités qu'il offre en matière de pilotage de la maison connectée. En l'occurrence, le champ d'application est large, allant des objets connectés pour la maison comme les ampoules et luminaires connectés, caméras de surveillance, volets roulants, thermostats, systèmes de chauffage ou de climatisation, mais aussi appareils électroménagers tels que les aspirateurs-robots, réfrigérateurs, fours, lave-linge et lave-vaisselle... Or, il semblerait que la plupart des fabricants proposent une compatibilité avec les principaux assistants du marché. Mais cela pourrait changer et pencher en faveur de l'un ou de l'autre. Ce marché étant balbutiant en France, le temps apportera sans doute quelques réponses, montrant si l'un des assistants est plus prisé que les autres. Mais il y a tout de même peu de chance pour qu'on voit l'un d'eux disparaître bien vite. Ainsi risquent-ils de cohabiter longtemps, comme le font par exemple Windows, macOS et Linux dans un tout autre domaine.
Rien que de «petites» enceintes
La famille d’enceintes d’Amazon est confirmée. Comme dans le cas du Google Home (on ne parle même pas de Google Home Mini), il s’agit de petites enceintes, qui certes permettront d’écouter de la musique mais qui ne serviront que d’appoint pour cette fonctionnalité. Et pour le HomePod, même si Apple promet d’avoir fait des efforts, ce sera le même combat. Peut-être que l’un ou l’autre de ces géants parviendra à se démarquer, nous pourrons trancher lorsque nous aurons pu tester tout ce petit monde, mais une chose est certaine : il ne faudra pas en attendre des miracles et on ne risque pas de sonoriser toute la maison avec ces appareils.
C’est sans doute un peu pour cette raison que des constructeurs audio ont saisi le créneau et se sont lancé avec des enceintes intégrant tantôt Alexa, tantôt Google Assistant et même par mise à jour Airplay 2, donc Siri. On pense notamment à l’annonce de Sonos d’hier, avec sa barre de son Beam. Si vous souhaitez pouvoir écouter de la musique un peu plus sérieusement, vous pourrez toujours vous tourner vers Sonos, Polk Audio et consorts.
Notons au passage que le multiroom Alexa n’est toujours possible qu’entre accessoires Amazon. Il n’est toujours pas prévu de mixer/grouper des produits Amazon et des produits Alexa tiers comme les Sonos One ou d’autres - contrairement à Google Chromecast, qui fait vraiment du multiroom universel.
Les enceintes Amazon disponibles en précommande
Les enceintes Amazon sont disponibles en pré-commande, proposées à -50% pour les membres Amazon Prime. Les modèles Echo et Echo Dot seront livrés dès le 13 juin, tandis que l'Echo Spot sera livré un peu plus tard.
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