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La nuit du chasseur - Sortie en salles le 13 avril 2011

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  • De Charles Laughton
  • The Night of the Hunter (1955)
  • Noir et blanc
  • avec Robert Mitchum, Shelley Winters, Lilian Gish, James Gleason
  • Copie neuve
  • Notre avis : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

Le chef d’œuvre cinématographique qu’est la Nuit du chasseur (The Night of the Hunter), unique film jamais réalisé par l’acteur Charles Laughton, ressort dans les salles le 13 avril en copie neuve. C’est le moment d’aller voir (et revoir) ce monument.

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On connaît le thème : le pasteur Harry Powell, incarné de façon magistrale par Robert Mitchum, est en fait un malade mental qui parcourt la Virginie en assassinant des femmes, symboles de la tentation. Dans un monde où règnent la bigoterie et la violence, hanté par ses propres démons (il est impuissant et rejette la chair, créée selon lui uniquement pour procréer), il va, guidé par l’appât du gain destiné à construire sa propre église. Il apprend, en prison pour vol de voiture, de la bouche d’un condamné à mort somnambule qui parle en dormant, qu’un magot de 10 000 dollars, fruit d’un hold-up, est caché dans un endroit connu seulement de ses enfants en bas âge. Mitchum-Powell, malfrat inquiétant mais beau garçon, se rapproche de la veuve du condamné à mort, qu’il épouse, puis qu’il assassine et fait disparaître. Resté seul avec les deux enfants, joués subtilement par Billy Chapin (John, le gamin) et Sally Jane Bruce (la mignonne Pearl), il va tour à tour les menacer, les enjôler, les terroriser pour essayer d’apprendre où sont les banknotes.
La photographie particulière du film, inspirée de l’expressionnisme allemand, en accentuant les jeux d’ombre et de lumière, est somptueuse.
Le film est simple, pour ne pas dire simpliste, mais la force du film réside dans l’opposition entre le Mal (incarnation stupéfiante de Robert Mitchum) et la fragilité des enfants pris dans la contradiction qui veut qu’ils doivent dire la vérité (dire où est le magot) et ne pas la dire (pour ne pas trahir un serment). Belle occasion pour le metteur en scène de dénoncer une société américaine coincée dans ses certitudes, prisonnière des ses propres mythes. Un religieux qui est une crapule comme Mitchum-Powell, la bondieuserie qui mène à l’enfer, l’argent qui pourrit tout, voilà qui changeait le discours habituel. Et la gamine qui joue en découpant aux ciseaux des billets de cent dollars a dû en faire frémir plus d’un. L’innocence est toujours révolutionnaire.

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