"Speake(a)r" : tous sur écoute via nos casques et écouteurs ?
On le savait notamment depuis les révélations de Snowden, il est possible d'être vu ou écouté à son insu via les microphones ou la caméra de son ordinateur ou de son smartphone, même lorsque celui-ci est éteint. Mais d'après des chercheurs de l'Université Ben Gourion (Tel Aviv), nous pouvons aussi être espionnés via nos casques et écouteurs.
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« Speak(e)ar », jeu de mots en anglais entre « haut-parleur » et « oreille », est le nom qui a été choisi par l'équipe de chercheurs israéliens ayant découvert le code qui permet d'écouter quelqu'un via des écouteurs ou un casque branché à son ordinateur.
Un vieux principe acoustique...
Le principe est simple, et ado, ma génération l'a souvent utilisé pour des conversations Skype, à l'époque où les ordinateurs n'avaient pas de microphone intégré : on peut brancher un casque ou des écouteurs dans l'entrée audio et s'en servir comme micro (si vous n'êtes pas convaincus, faites le test!).
Schéma d'un haut-parleur
Cela s'explique par le fait qu'un haut parleur est techniquement (presque) la même chose qu'un microphone, et on peut donc utiliser des écouteurs pour se faire entendre à l'autre bout du fil. Dans un sens, c'est le courant électrique qui, transmit aux aimants, fait bouger bobines et membranes pour mettre l'air en vibration et reproduire le son. Dans l'autre, tout son - comme la voix - qui fait bouger une membrane peut en conséquence mettre les aimants et la bobine en branle et produire un signal électrique, qui peut être enregistré. Ce principe est valable aussi bien pour les casques que les écouteurs ou les enceintes, qu'ils soient branchés en filaire à un ordinateur/smartphone, ou connectés en Bluetooth.
Schéma d'un microphone
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La parade des mélomanes
Le malware « Speake(a)r » se contente donc de passer le port de sortie - auquel sont branchés les écouteurs - en mode entrée, cela via le codec des puces RealTek et peut être bien d'autres sur de nombreux appareils. Une faille de sécurité qui, selon l'équipe qui a découvert « Speake(a)r », serait bien difficile à réparer et permettrait d'être écouté jusqu'à vingt mètres à la ronde, surtout si vous avez un bon casque!
Cependant, on peut partir d'un constat simple : la membrane d'un haut-parleur aura du mal à être en même temps l'objet d'une écoute musicale et mise en mouvement par des sons ambiants pouvant être enregistrés. En effet, ses vibrations seraient trop concomitantes, et le courant électrique ne peut être à la fois capté en entrée et alimenté en sortie. Alors, plutôt que de se faire espionner, on écoute quoi aujourd'hui ?
Source : Wired
Schémas : authot.com et pbelaire.free.fr
