Spectacle : Le Fantôme de l’Opéra - Théâtre 14 Jean-Marie Serreau

• d’après l’œuvre de Gaston Leroux
• Adaptation théâtrale et mise en scène Henri Lazarini
• Théâtre 14 Jean-Marie Serreau - 20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris
• Location : 01 45 45 49 77
• Date : du 16 novembre 2010 au 1^er janvier 2011
• avec Emmanuel Dechartre, Patrick Andrieu, Alix Bénézech, Marie -Christine Danède, Jean -François Guilliet, Jean -Baptiste  Marcenac, Pascale Petit, Benoit Solès.

S’inspirant de l’œuvre de Gaston Leroux  dans le film muet de 1925, Rupert Julian avait eu la bonne idée de faire tenir à Lon Chaney l’inquiétant rôle du Fantôme de l’Opéra. Il fallut attendre 1943 pour qu’une version tournée par Arthur Lubin impose la figure inoubliable du Fantôme grâce à l’interprétation étonnante de Claude Rains. Gaston Leroux dans son roman Le Fantôme de l’Opéra, tout comme dans un autre roman terrifiant, La Poupée sanglante, oscille constamment dans un savant équilibre entre terreur et fantastique, semblant rendre implicitement un hommage appuyé au fantastique venu des contrées envahies de brouillard d’Outre-Manche.  C’est cet équilibre instable et périlleux entre un fantastique débridé et une terreur qui se veut rationnelle, bien que frôlant l’inexplicable, que maintient avec dextérité Henri Lazarini qui signe la mise en scène du Fantôme de l’Opéra au Théâtre 14. Il y parvient en stylisant l’action et en faisant appel à un excellent décorateur, Jérôme Bourdin, responsable également des superbes costumes. Bien entendu, fallait-il encore trouver l’acteur capable d’insuffler au personnage morbide et inquiétant du Fantôme de l’Opéra, toute son aura de mystère et de fantastique : Emmanuel Dechartre incarne avec beaucoup d’aisance et d’autorité ce personnage à la fois abominable et digne de pitié pour sa cour sans espoir menée auprès de Christine. Le reste de la distribution affiche une belle homogénéité avec Alice Bénézech incarnant Christine, Benoit  Solès, assurant le rôle  de Raoul de Chagny ainsi  que Pascale Petit, Carlotta, Marie- Christine Danède, Madame Giry etc... Henri  Lazarini ,qui le soir du 14 décembre 2010 tenait le rôle du peu amène Directeur de l’Opéra, ajoutait à sa mise en scène un autre élément souvent négligé au Théâtre : la musique, en convoquant notamment Mahler ( Deuxième Symphonie ) Fauré ( Requiem ) ainsi que Tchaïkovski, Verdi, Puccini, Gounod et Wagner. Une très bonne soirée au Théâtre 14, revisitant les classiques du mystère et du fantastique français. Les spectateurs ravis et nombreux avaient bravé le froid pour venir applaudir une troupe méritante !

Michel Jakubowicz

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