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Exposition : Cranach et son temps au Musée du Luxembourg

expo-cranachdu 9 février – 23 mai 2011

Deuxième volet d’une exposition dont la première partie s’est déroulée au Palais des Beaux Arts de Bruxelles, cette exposition de la Réunion des Musées Nationaux  se propose de nous faire redécouvrir un artiste exceptionnel, Lucas Cranach, dont l’œuvre monumentale n’aurait peut -être pu être menée à son terme sans le soutien de Frédéric le Sage, prince-électeur de Saxe qui fait de Lucas Cranach son peintre de cour, permettant du coup de faire de celui-ci une figure majeure de la peinture de son temps à Wittenberg.

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Si Albrecht Dürer, Lucas de Leyde, semblent avoir eu une influence certaine sur l’œuvre de Lucas Cranach, ce dernier va peu à peu s’éloigner d’eux et créer rapidement son propre univers comme par exemple dans ce tableau saisissant qui figure dans la première partie de l’exposition : Le martyre de sainte Catherine où Lucas Cranach oppose à la force brutale du bourreau, la tranquille assurance de Sainte Catherine qui par son calme intrépide presque serein, semble défier son assassin ! Le thème récurrent de La fuite en Egypte est également présent dans cette exposition avec deux bois gravés de Lucas Cranach d’une facture exceptionnelle, où le peintre semble rivaliser avec les œuvres extraordinaires produites par Albrecht Dürer dans le domaine si particulier de la gravure sur bois  comme on avait pu le constater lors d’une exposition sublime présentée au Petit Palais et presque entièrement consacrée aux bois gravés de ce dernier !
Plusieurs tableaux consacrés au suicide de Lucrèce permettent encore davantage à Cranach d’évoquer la bravoure féminine confrontée au déshonneur. Quant au thème d’Adam et Eve il est également présent dans cette exposition sous forme de plusieurs exemples dont l’un particulièrement éloquent et datant de 1510 provient du Museum Narodowe de Varsovie. Un tableau saisissant figure également parmi les soixante-quinze œuvres présentées au Musée du Luxembourg : il s’agit de l’Allégorie de la Justice. Lucas Cranach y déploie un art consommé du détail en faisant de chaque bijou porté par cette Allégorie féminine de la Justice, un chef-d’œuvre de précision, mais aussi en y insérant une notion d’équité matérialisée par deux éléments significatifs : la balance et l’épée. Dans un autre tableau, surnommé La Mélancolie, qui provient de Colmar et date de 1532, Lucas Cranach oppose deux mondes totalement antagonistes.  Celui d’un songe maléfique hanté de sorcières et de démons et celui  d’une jeune fille affûtant sans raison un rameau de bois, le regard plongé dans le vague. Bien que l’exposition comporte de nombreuses crucifixions comme par exemple celle - très impressionnante - qui nous vient du Kunsthistorisches Museum de Vienne et date de 1500, Lucas Cranach sait aussi manier la moquerie et le sarcasme comme dans ce tableau daté de 1537, Hercule chez Omphale, où le pauvre Hercule subit sans broncher les tourments que lui infligent quatre mégères déchaînées. On pense ici à un certain Falstaff imaginé par William Shakespeare !

Michel Jakubowicz



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