Skip to main content
PUBLICITÉ

Théâtre : Un Marie-Salope, Rafiot pour odyssée ciel terre mer

repetition-de-marie-salope

de Jean-Paul Quéinnec
Mis en scène par Antoine Caubet
Au Théâtre de L’Aquarium - A la Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre - Vincennes
du 9 mars au 10 avril 2011

LA SUITE APRÈS LA PUB

Plutôt qu’une action dramatique à proprement parler, le texte de Jean-Paul Quéinnec agit davantage comme une sorte de vague déferlante, charriant images violentes, brutales, se télescopant à la vitesse de l’éclair, emportant dans la tourmente, subitement déchaînée, les deux personnages de cette incroyable épopée, incarnés avec une imperturbable fermeté par Cécile Cholet et Christian Jéhanin, littéralement happés par leur "double théâtral", Claude et Raymonde.

Dans ce délirant récit, haletant, qui semble ne jamais marquer de temps d’arrêt, comme poussé en avant vers d’ultimes convulsions, éclate soudain une scène qui frise le burlesque, le désopilant : il s’agit du récit ahurissant relatant une noce fortement alcoolisée, conté par Raymonde mais également par Claude qui mime avec un aplomb saisissant des pas de danse bretonne.
C’est à Antoine Caubet que revient la mission délicate de mettre en scène un texte chaotique, survolté, mouvementé, imprévisible. Il faut reconnaître que bien que choisissant la sobriété (pas de décor, pas de musique) Antoine Caubet donne à ce texte difficile à dompter, une forme qui permet à un récit, proche du poème, avançant tel un objet indéchiffrable, lancé à la vitesse de l’éclair, d’évoluer vers ce que l’on pourrait appeler une action dramatique. Evidemment ce récit fait de hoquets, de fréquents  "flash back", malgré tout le savoir-faire d’un metteur en scène, ne saurait exister réellement sans la présence idéale de deux acteurs étonnants, sachant surmonter toutes les traîtrises et toutes les difficultés apparemment insurmontables d’un texte exalté, proche de la folie. C’est pourtant ce que réussissent Cécile Cholet et Christian Jéhanin, qui à force de talent, parviennent à donner corps à deux personnages proches de l’improbable, de l’irréel.

Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ