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Théâtre : August Strindberg - Mademoiselle Julie. Créanciers

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mise en scène de Christian Schiaretti

LA SUITE APRÈS LA PUB

Avec
Clara Simpson : Christine - Clémentine Verdier : Mademoiselle Julie - Wladimir Yordanoff : Jean Créanciers - Christophe Maltot : Adolf - Clara Simpson : Tekla - Wladimir Yordanoff : Gustaf

jusqu’au  11 juin 2011 - Au Théâtre National de la Colline - (Grand Théâtre)

affiche-melle-julieApparemment, August Strindberg aime faire subir aux créatures surgies de son inconscient de terrifiants voyages vers la démence, la folie, avec au bout comme seule alternative pour ceux qu’il a pris dans ses filets démoniaques : la mort. C’est un peu ce qui se passe dans la première pièce, Mademoiselle Julie, où la jeune Mademoiselle Julie joue un jeu dangereux avec son valet. Elle perdra la partie au prix de sa vie puisque les «  solutions » envisagées pour laver la honte de sa séduction par son valet ne lui offrent  d’autre issue que le suicide. Comble d’ironie glaçante cette «  solution » lui est fournie sans sourciller par son séducteur, vers lequel elle se tourne, pensant trouver en lui son hypothétique salut ! Bien plus terrifiante encore, la seconde pièce, Créanciers, met en scène un personnage totalement diabolique et manipulateur : Gustaf. Adolf et Tekla ne sortiront pas indemnes du piège abominable dressé avec un soin méticuleux, maniaque par Gustaf. Jamais peut-être sur une scène théâtrale n’auront été accumulées autant de félonie et d’ingéniosité élaborées  pour une seule et terrible action : la vengeance. Le personnage de Gustaf concentre en lui la force hideuse, incontrôlable, insaisissable, de celui qui est mu par un désir inavouable : la destruction de ceux qui à un moment donné de leur existence ont eu le malheur de croiser sa route. Si Christian Schiaretti nous trace un portrait au vitriol de Mademoiselle Julie, grâce il est vrai à la présence de Clémentine Verdier, campant une Mademoiselle Julie impressionnante de justesse, Wladimir Yordannoff s’y révèle également comme un valet cynique, indifférent à la catastrophe que subit celle que par jeu, il a séduite. Créanciers, vu par Schiaretti , atteint des sommets de violence et de noirceur. Wladimir Yordanoff y déploie un savoir-faire terrifiant, métamorphosant peu à peu son personnage en monstre froid qui mène au précipice avec le plus grand flegme, le plus grand cynisme, ceux qui ont déclenché sa haine, son goût irrépressible de la vengeance. Ajoutons que Christophe Maltot (Adolf, dans Créanciers) et Clara Simpson (Christine, dans Mademoiselle Julie et Tekla dans Créanciers) incarnent, eux aussi avec beaucoup d’intuition et d’autorité les personnalités complexes des personnages issus de la pensée noire, insondable et destructrice d’August Strindberg.



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