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Exposition : Cézanne et Paris

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Du 12 octobre 2011 au 26 février 2012
Musée du Luxembourg
19 rue, de Vaugirard 75006 Paris
www.museeduluxembourg.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

Visiblement Paul Cézanne n’aime guère Paris et reste viscéralement attaché à sa Provence où il puisera jusqu’à la fin le plus clair de son inspiration. Pourtant c’est bien à Paris que les rencontres décisives pour sa carrière se feront, qu’il y rencontrera ses marchands et aussi deux peintres qui d’une certaine manière auront une grande influence sur lui : Guillaumin et Pissarro.

Les relations avec Émile Zola (l’auteur d’une saga extraordinaire : Les Rougon-Macquart qui s’édifiera en 20 romans !) sont assez mouvementées et cesseront en 1886. Si Pissarro et Cézanne travaillent souvent ensemble sur les mêmes paysages, il ne faudrait pas oublier l’influence énorme sur Cézanne de Guillaumin puisqu’il ira jusqu’à reproduire des tableaux de celui-ci comme La Seine à Bercy qui figure dans l’exposition du Musée du Luxembourg ! Pour parler de la partie de l’exposition Paul Cézanne au Musée du Luxembourg plus particulièrement consacrée à Paris, il faut obligatoirement citer Les Toits de Paris. Ce tableau exécuté entre 1881 et 1882 où déjà, Cézanne a tendance à diluer les formes, semble estomper cet océan de toits, n’en retenant que la couleur où dominent le gris, le vert et les ocres. Provenant du Musée d’Orsay, La Maison du pendu, Auvers-sur-Oise, tableau peint vers 1873, exerce toujours sur nous une fascination faite d’inquiétude et d’angoisse. En contraste flagrant par rapport à cet énigmatique tableau légèrement oppressant, la Vue panoramique d’Auvers-sur-Oise et qui elle, date de 1873-1874, apporte presque un air de sérénité, sentiment renforcé peut-être par l’immensité du paysage qui dépasse largement les limites d’Auvers-sur-Oise. Parmi d’autres tableaux, il serait aussi nécessaire d’évoquer Bord de la Marne I (Sur l’île Machefer à Saint-Maur-des-Fossés) peint vraisemblablement vers 1894, qui surprend par sa dominante verte s’orientant vers le gris. L’œuvre étonne par son aspect méditatif, renforcé par la présence de ces maisons et arbres se reflétant dans la Marne qui coule juste en bas. Dans cette exposition le portrait n’est pas absent, bien au contraire et ce serait le moment de parler d’un tableau assez imposant, malgré sa taille modeste : il s’agit de Madame Cézanne à la jupe rayée, datant de 1877. Paul Cézanne s’est ingénié à détacher son sujet (Madame Cézanne) en l’inscrivant sur un fond de papier peint contrastant assez fortement avec la silhouette de Madame Cézanne, peinte dans des tonalités raffinées, subtiles. Dans la dernière partie de l’exposition où sont présentés les derniers tableaux de Paul Cézanne, une toile attire le regard d’une part par ses dimensions assez importantes (73x 92) et par le thème choisi par l’artiste :un début de route tournante s’enfonçant vers l’inconnu, l’étrange. Cette peinture qui est une des dernières du peintre, puisqu’elle date de 1905, La Route tournante, semble suggérer un adieu presque définitif aux formes concrètes, immuables. Plus que jamais arbres, clocher, maisons, semblent s’éloigner du réel, s’enfonçant vers l’infini, le néant. Seules semblent subsister les couleurs se réduisant au bleu, au gris, au vert délavé, aux ocres fortement estompés. Même le ciel se résume à des gris impalpables où s’inscrivent encore quelques traces fugaces et presque invisibles de vert voué à la disparition. Avec ce tableau, il semble évident que Paul Cézanne qui va bientôt disparaître, bascule lentement mais sûrement vers ce qu’il faut bien appeler l’abstraction.



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