Skip to main content
PUBLICITÉ

Exposition : "Beauté Animale" au Grand Palais (Paris)

expo-beaute-animale

du 21 mars au 16 juillet 2012
Grand Palais - entrée Clémenceau
Une exposition organisée par la Réunion des Musées Nationaux

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commissaire de cette exposition, Emmanuelle Héran ne s’est pas contentée d’aligner sagement dans les salles du Grand Palais un assemblage choisi de tout ce que le génie humain a pu consacrer au genre animal, sous forme de tableaux, de dessins ou de sculptures. Son exposition est aussi et avant tout un avertissement salutaire à la conscience humaine qui peut se résumer en peu de mots : si nous respectons les animaux, notre survie est assurée, en revanche si nous les laissons disparaître, soit par négligence ou pire par la cupidité et la recherche du profit immédiat, l’avenir de la planète et par conséquent notre propre existence, sont potentiellement menacés et voués à une disparition programmée.

Si l’exposition Beauté animale débute par deux copies s’inspirant d’Albrecht Dürer, « Lièvre entouré de plantes » et « Rollier mort », de Hans Hoffmann (vers 1530-1591 ?), elle délaisse rapidement ces deux représentants du monde animal pour s’intéresser à un oiseau de basse-cour qui ne manque pas de charme : le dindon ! Il figure ici dignement, puisque pas moins de trois œuvres le représentent : d’une part en compagnie du coq d’Inde dans la gravure colorée à la main de Pierre Belon (1517-1564) et d’autre part en compagnie d’une pie-grièche dans la gouache sur papier attribuée à Jacopo Ligozzi (1547-1627). Ne pas oublier toujours dans le chapitre des dindons, le remarquable bronze de Jean Boulogne ou Giambologna (1529 - 1608). Pourquoi ensuite dans notre déambulation ne pas marquer un temps d’arrêt justifié devant une remarquable aquarelle et gouache dénommée « Fleurs et insectes » de Jacob ou Jacques De Ghein. On peut y distinguer entre autres insectes une sauterelle, une courtilière ainsi que plusieurs sortes de larves en attente d’une métamorphose prometteuse. Impossible de rester insensible au charme délétère procuré par la vision d’un petit tableau peint sur cuivre de Jan Van Kessel le Vieux (1626-1679). Non seulement ce tableau intitulé « Insectes et araignée » contient une araignée, mais également la redoutable et cruelle mante religieuse ! La gent ailée fait une entrée fracassante, par le nombre, dans un tableau d’un anonyme allemand (?) de 1619 « Les Oiseaux ». D’assez grandes dimensions, ce tableau étonnant ne rassemble pas moins de soixante et onze oiseaux, soigneusement peints de surcroît ! Emmanuelle Héran, après s’être intéressée au monde minuscule des insectes et aux oiseaux se tourne vers le roi des animaux, ce qui nous vaut une remarquable Feuille d’études avec dix lions et lionnes et un chien assis, datant vraisemblablement de 1612. C’est le moment d’évoquer L’Entrée des animaux dans l’arche, vers 1621 de l’Atelier ou d’un suiveur de Jean Bruegel de Velours (1568-1625). Bien que n’étant pas de la main de ce dernier, l’œuvre est d’une excellente facture et pullule de détails extraordinaires par leur précision et leurs couleurs éclatantes. Un animal particulièrement présent s’impose aussi dans cette exposition : le chat. Une occasion de parler d’un tableau assez étonnant « Chat angora blanc, guettant un papillon » vers 1761. Il a été peint par un certain Jean Jacques Bachelier (1724-1806) avec un sens de l’observation qui tient du prodige, tant la vie semble habiter ce tableau, où à tout moment le chat blanc paraît prêt à fondre sur sa proie, inconsciente du terrible péril qui la guette ! En revanche, avec le tableau de Francisco De Goya Y Lucientes (1746-1828) « Combat de chats » nous sommes confrontés à un terrible combat de chats, peints dans une ambiance proche du démoniaque et de la sorcellerie. Le cheval n’est pas oublié puisque présent grâce aux tableaux de Théodore Géricault, mais le chien, ce fidèle ami de l’homme, figure en bonne place dans cette exposition dans les tableaux de Jean-Baptiste Oudry, Jacopo Da Ponte, dit Jacopo Bassano (1515-1592), ainsi que sous la forme d’un plâtre patiné à la gomme-laque du sculpteur Rembrandt Bugatti (1884-1916). C’est le moment d’évoquer un animal méprisé et craint de tous par sa laideur : il s’agit de ce pauvre crapaud si malmené et voué à toutes les malédictions. Picasso et Jean Carries par un magnifique grès cérame s’emploient à en restaurer l’image avec succès ! Gustave Courbet s’impose ici avec un tableau lourd de sens : une truite blessée luttant désespérément pour tenter de se débarrasser d’un terrible hameçon, symbole de la situation tragique du peintre qui paie très cher sa participation à La Commune de Paris. D’autres animaux comme la girafe, le porc-épic, le dromadaire, le rhinocéros, le singe, le tigre, occupent également une place de choix dans l‘exposition. Certains d’entre eux suscitèrent en leur temps une incroyable curiosité, rameutant les foules stupéfaites par l’étrangeté de ces créatures venues de lointaines contrées ! Trois œuvres consacrées au dodo, ce mystérieux oiseau désormais disparu, figurent également ici. Il s’agit d’une mine de plomb sur papier attribuée à Joris Joostensz  Laerle « Dodos » datant du 17e siècle, d’une huile sur toile « Dodo » de Jan Savery datant de1651 et d’un tableau « Dodo » de 1987 dû à Jürg Kreienbühl  (1932-2007). La présente exposition symboliquement se referme sur « Ours blanc » de François Pompon (1855-1933), plâtre original exécuté vers 1928-1929. L’animal nous lance mélancoliquement un dernier regard semblant nous dire « Pensez-vous à ma banquise ? Elle fond à vue d’œil ! »

Plus d'infos : www.rmn.fr/beaute-animale



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ