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"Solness, le constructeur" de Henrik Ibsen au Théâtre de la Colline

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mise en scène d’Alain Françon
avec Gérard Chaillou (Docteur Herdal), Adrien Gamba-Gontard (Ragnar Brovik, fils de Knut Brovik), Adeline D’Hermy de la Comédie-Française (Hilde Wangel), Agathe L’huillierl (Kaja Fosli, Michel Robin (Knut Brovik), Dominique Valadié (Aline Solness, femme de Halvard Solness), Wladimir Yordanoff (Halvard Solness)

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du 23 mars au 25 avril 2013
au Théâtre de la Colline, Théâtre national
(Grand Théâtre)

Il faudra deux années après Hedda Gabler qui date de 1890, pour que Henrik Ibsen s’attelle de nouveau à la création théâtrale. Le dramaturge norvégien nous proposera une autre aventure dans les dédales infinis de l’âme humaine avec Solness le constructeur. L’œuvre, bien que publiée en 1892, ne sera créée qu’en 1893, d’abord à Berlin au Théâtre Lessing, le 19 janvier 1893. La création norvégienne aura lieu en ce même mois de janvier 1893. Les thèmes abordés par Henrik Ibsen semblent constamment se concentrer sur l’expiation et le remords. Car Halvard Solness, le constructeur, semble être soumis à un passé qui décidément ne peut s’effacer ou disparaître. Ce passé si lourd, si pesant revient en permanence lui rappeler de lourdes fautes commises et soigneusement refoulées dans son inconscient. Il y a d’abord ces remords accumulés quant à la mort de ses enfants, disparus dans un incendie tragique, et dont peu à peu Halvard Solness va s’attribuer la responsabilité. Mais il ya aussi l’intrusion dans la pièce d’un bien étrange et insaisissable personnage : il s’agit d’Hilde Wangel qui semble surgir de nulle part, mais revendique auprès d’Halvard Solness un engagement de celui-ci envers elle et qu’elle vient à présent lui réclamer. Cette promesse imprudemment faite à cette mystérieuse Hilde Wangel, nous parle de châteaux extraordinaires promis à une jolie princesse. Malheureusement pour Halvard Solness, dix ans plus tard, celle à qui l’on a fait inconsidérément ces promesses fallacieuses, vient tout simplement réclamer son dû.
Peu à peu Henrik Ibsen va tisser un bien étrange portrait d’Hilde Wangel, nous éclairant sur les motivations de ce personnage peu banal, dont on ignore les buts réels  et contre qui Halvard Solness ne peut strictement rien, lui qui manœuvre avec une facilité déconcertante tous les autres personnages de la pièce. Prenant de plus en plus d’assurance sur Halvard Solness, Hilde Wangel va le forcer à accomplir un ultime pari que pour rien au monde il n’aurait dû relever : celui d’inaugurer  une immense tour (dont il est l’architecte) en grimpant à son sommet, alors qu’il est sujet au vertige. Bien entendu ce qui immanquablement devait arriver arrivera, donnant du même coup au personnage d’Hilde Wangel une dimension terrifiante, la transformant tout simplement en émissaire de la mort elle-même !
Alain Françon qui domine ici parfaitement son sujet, cerne avec une infinie justesse chaque péripétie de cette pièce d’Henrik Ibsen, la menant jusqu’à ses conséquences ultimes. Alain Françon pour parvenir à ce résultat spectaculaire, a su s’entourer d’excellents acteurs qui semblent ne faire qu’un avec leur personnage dont ils deviennent la parfaite incarnation. A commencer bien sûr par Wladimir Yordanoff, qui campe de manière exemplaire le personnage complexe et torturé d’Halvard Solness . Mais Adeline d’Hermy sait aussi  s’emparer avec une énergie étonnante de l’ inquiétant personnage d’Hilde Wangel à qui elle apporte toute sa fougue dévastatrice. Le reste de la distribution se situe aussi très haut puisqu’il inclut la présence de l’excellent Michel Robin incarnant  superbement Knut Brovik ainsi que Dominique Valadié, Agathe l’Huillier, Gérard Chaillou et Adrien Gamba-Gontard.

www.colline.fr



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