SWAN LAKE : pièce pour 12 danseurs d’après Le Lac des cygnes
chorégraphie : Dada Masilo
avec : Kinsgley Beukes, Nicolas Haskins, Shereen Mathebula, Songezo Mcilizeli, Ipeleng Merafe,Llewellyn Mnguni, Khaya Ndlovu, Lesego Ngwato, Thabani Ntuli, Nonofo Olekeng,Thami Tshabalala, Carlynn Williams,Xola Willie, Tshepo Zasekhaya
Musiques : Piotr Ilitch Tchaïkovski, René Avenant, Arvo Pärt, Steve Reich, Camille Saint-Saëns
du 10 septembre au 6 octobre 2013, 18h30
Théâtre du Rond-Point - salle Renaud-Barrault/durée 1 h
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Dada Masilo, la chorégraphe sud-africaine qui nous présente ce spectacle au Théâtre du Rond-Point bouscule avec une énergie contagieuse ce Lac des cygnes, ballet ultra-romantique de Tchaïkovski.
Dada Masilo disloque sans ménagement une tradition bien établie puisqu’elle décide de commencer par la fin du ballet. C’est ainsi que dans les premières minutes du spectacle nous assistons aux ultimes convulsions de ce drame violent, d’une noirceur totale, dans lequel le monde terrifiant, étrange et maudit du cygne noir triomphe du monde du cygne blanc, engloutissant dans un fracas terrible les protagonistes du drame, le tout magnifié par la musique de Tchaïkovski qui atteint ici au sublime. Bien que respectant en gros l’argument initial du ballet, Dada Masilo va faire subir au reste du ballet d’étranges et singulières métamorphoses, n’hésitant pas à introduire d’autres musiques qui vont s’opposer de manière assez radicale à celle de Tchaïkovski (sauf celle de Saint-Saëns, qui provient tout simplement du Carnaval des Animaux) Ces musiques seront empruntées à René Avenant et surtout à deux noms bien connus du répertoire de la musique contemporaine : Arvo Pärt et Steve Reich un des fondateurs de la musique répétitive américaine. Dada Masilo ne se contente pas de faire imploser la trame conventionnelle et formaliste du ballet de Tchaïkovski, puisqu’elle n’hésite pas à introduire au sein de sa chorégraphie un sujet encore tabou : celui de l’homosexsualité. Ce qui met le héros du ballet-le prince Siegfried- dans une situation inextricable et troublante puisqu’il est partagé entre le cygne noir-masculin- et Odette, le cygne blanc. Dada Masilo grâce à ses choix musicaux parvient à donner à sa chorégraphie un rythme étonnant, qu’elle parvient à maintenir jusqu’aux ultimes soubresauts de ce ballet au parfum maléfique, qui tout en frôlant constamment les cimes de l’étrange et du conte fantastique n’en reste pas moins relié aux réalités sociales de l’Afrique du Sud. Cet objectif atteint et obtenu par Dada Masilo dans ce Lac des cygnes ne pouvait se réaliser qu’avec des danseurs menés à un train d’enfer durant une heure. C’est pourtant ce qu’ont indubitablement réussi ces douze danseurs, totalement engagés dans ce spectacle d’une énergie et d’une force peu communes.
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