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Je suis Fassbinder au Théâtre de La Colline (paris)

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Je suis Fassbinder de Falk Richter ; mise en scène Stanislas Nordey et Falk Richter, avec Thomas Gonzalez, Judith Henry, Eloise Mignon, Stanislas Nordey, Laurent Sauvage
Théâtre de la Colline (Grand Théâtre) du 10 mai au 4 juin 2016 : 
www.colline.fr

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Un spectacle né de la passion commune que partagent pour l’œuvre cinématographique de Fassbinder Falk Richter et Stanislas Nordey qui mettent en scène Je suis Fassbinder.

Un réalisateur allemand prolifique et provocateur

Falk Richter et Stanislas Nordey tentent à travers ce spectacle consacré au prolifique metteur en scène allemand (une quarantaine de films en treize ans !) d’aborder les thèmes qu’inlassablement Fassbinder mettait au centre de ses films : sa radicalité et son sens de la provocation qu’il poussait souvent jusqu’à l’outrance. Doté d’une capacité de travail phénoménale, Fassbinder abordait les grands thèmes contemporains dans ses films : homosexualité, terrorisme, fascisme, racisme, donnant parfois l’impression de bâcler certains de ses travaux tant il ressentait un besoin frénétique de les terminer et de passer au projet suivant…

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Le nazisme, un thème récurrent chez Fassbinder

Un thème apparaît de façon récurrente dans ce spectacle : la perpétuelle résurgence du nazisme qui bien que modifié, camouflé n’en continue pas moins à perdurer en Allemagne. Ce constat, largement assuré durant tout le spectacle, apparaissait déjà largement dans son film. Le film L’Allemagne en automne, formule l’inquiétante idée largement implantée à cette période que comme rempart contre le terrorisme il serait urgent de mettre à la tête de l’Allemagne un sympathique et toutefois très autoritaire chef de l’État, s’occupant de tout et de tous et mettant définitivement fin au chaos. Ce dictateur créerait ainsi une succursale du bonheur pour tous à peu de frais…

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Une dernière partie en lien avec l'actualité politique

Pendant environ deux heures, nos cinq acteurs réunis sur un plateau meublé d’objets hétéroclites, vont incarner toute une thématique structurant les films de Fassbinder. Ils ne s’y interdisent aucun excès, aucune divagation, bref, ils réinventent ce qui était la matière même de ce cinéaste impatient et désordonné qui laissait sa spontanéité et sa créativité l’emporter sur tout calcul ou toute stratégie commerciale. On pourrait croire que ce spectacle allait se terminer sur l’évocation d’un autre thème cher à Fassbinder et encore non abordé. Mais il n’en est rien.

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Stanislas Nordey décide soudainement de transformer en vigoureux pamphlet la dernière partie de la pièce en dénonçant avec une vigueur peu commune, enflammée, ce qui se trame non seulement en Allemagne mais également en Europe de l’Est. Il dénonce non seulement l’activité souterraine, jamais éteinte de groupes néo-nazis en Allemagne, mais fustige également l’installation rampante de régimes autoritaires en Hongrie et en Pologne. Histoire peut-être de réveiller les consciences et d’empêcher que de vieux démons resurgissent et que de nauséabonds régimes fassent à nouveau surface dans cette Europe décidément incapable de mettre un terme à ces monstruosités du passé que l’on croyait un peu hâtivement devenues obsolètes. Un spectacle qui se donne donc pour mission de garder les consciences éveillées, habilement et vivement mis en scène par un duo impressionnant : Falk Richter et Stanislas Nordey. A voir absolument toutes affaires cessantes.
Michel Jakubowicz



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