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Charles Gleyre (1806-1874), Le romantique repenti au Musée d'Orsay (Paris)

Charles Gleyre romantique repenti musee orsay

Exposition organisée du 10 mai au 11 septembre 2016 au musée d’Orsay avec la participation du musée de l’Orangerie et des prêts exceptionnels du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.

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1, rue de la Légion -d’Honneur
75007 Paris
www.musée-orsay.fr

Les maîtres de Charles Gleyre  lui permettent d’acquérir une solide technique puisqu’ils se nomment Léopold Robert, Louis Hersent et surtout Horace Vernet...

Parmi ceux qui deviendront ses élèves, on ne s’étonne guère de la présence de Jean-Léon Gérôme et d’Henri-Pierre Picou mais on découvre aussi celle d’un peintre dont l’influence sur le mouvement impressionniste sera importante : Auguste Renoir. Né en 1806, Charles Gleyre, ce romantique repenti est aussi contemporain d’un artiste opérant dans une autre discipline : Hector Berlioz, dont les compositions orageuses et brûlantes (La Symphonie  Fantastique, Roméo et Juliette, Harold en Italie) semblent répondre en miroir à certaines de ses compostions picturales. L’exposition permet aussi de découvrir un artiste fort méconnu ici malgré la proximité des frontières puisqu’il s’agit d’un peintre Suisse. Elle permet de pouvoir admirer non seulement des tableaux de ceux qui furent ses maîtres mais également de prendre connaissance des œuvres de ceux qui furent ses contemporains.

Un ardent défenseur du dessin

Différents aspects de l’art de Charles Gleyre figurent dans cette exposition, en particulier le dessin dont il se montre un ardent défenseur le rapprochant ainsi de deux grandes figures ayant pratiqué cet art avec constance : Ingres et Greuze. Leur influence sur Charles Gleyre est certainement déterminante mais ce dernier met son art au service d’une imagination débordante impulsée par le mouvement romantique qui traverse l’Europe et dont l’influence sera décisive sur la peinture anglaise (John Martin) allemande (Caspar David Friedrich) et française (Delacroix).

Charles gleyre peintre romantique suisse

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Des aquarelles ramenées de son séjour en Égypte 

Le second aspect de l’art de Charles Gleyre représenté dans cette exposition provient de son séjour en Egypte où il est au service d’un riche américain l’ayant embauché comme dessinateur lors d’une expédition organisée dans ce pays. C’est grâce à ce voyage effectué dans cette lointaine et mystérieuse Egypte que Charles Gleyre en ramène de nombreuses et précises aquarelles nous contant les splendeurs d’un empire disparu.

Inspiration romantique et goût de l’étrange

Si l’on pouvait douter de l’inspiration ultra-romantique, violente et d’une noirceur totale de Charles Gleyre, deux tableaux peuvent apporter un démenti formel à cette accusation. Car en effet figure en bonne place dans cette exposition  « Penthée poursuivi  par les Ménades », 1864, un tableau imposant de 121,1 x 200,7 cm, qui montre Penthée, terrifié, sur le point de succomber, au terme d’une poursuite effectuée par d’abominables furies vengeresses, le glaive à la main. Le second tableau réellement représentatif du génie de Charles Gleyre est une œuvre  aux dimensions assez importantes (99,5 x 197 cm) « Le Déluge » : au-dessus d’un paysage dévasté planent deux figures ailées semblant évoluer dans un silence glaçant. Un autre témoignage de l’inspiration dominée par le goût de l’étrange de Charles Gleyre s’intitule « Paysage antédiluvien », un Fusain sur toile préparée, représentant un immense et terrifiant oiseau monstrueux évoluant au-dessus d’un paysage apocalyptique.

Charles Gleyre peinture classique romantique

Veine historique et classicisme

Un tableau gigantesque (240x192cm) retiendra certainement l’attention du visiteur de cette exposition. Il s’agit d’un tableau appartenant à la veine historique du peintre puisqu’il relate l’effondrement de l’Empire romain « Les Romains passant sous le joug », 1858. L’œuvre est d’une cruauté très réaliste et souligne le sanglant triomphe des vainqueurs humiliant les vaincus. Bizarrement, Charles Gleyre dans un de ses derniers tableaux : « Le retour de l’Enfant prodigue », 1873 (197x146 cm) semble revenir à un classicisme que ni Ingres ni Greuze n’auraient renié. Les débordements romantiques vertigineux qui hantaient « Le Déluge » et « Penthée poursuivi par les Ménades » semblent avoir disparu à jamais de son imaginaire.
Les Commissaires de l’exposition Côme  Fabre et Paul Perrin ont fait le choix d’y inclure    un tableau d’Auguste Renoir ( « Baigneuse aux cheveux longs ») qui avec Claude Monet, Jean-Léon Gérôme, Alfred Sisley et Frédéric Bazille passa par l’atelier de Charles Gleyre. Au total, une exposition permettant de sortir d’un injuste purgatoire un peintre souvent visionnaire, doté d’un incontestable talent de dessinateur, détenteur également d’une palette impressionnante lorsqu’ elle se met au service d’une production consacrée à une inspiration romantique et passionnée.
Michel Jakubowicz 

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