La Vie (titre provisoire) au Théâtre du Rond-Point
Théâtre du Rond-Point, 4 octobre - 6 novembre 2016, 21h
La Vie (Titre provisoire), concert de et avec François Morel et Antoine Sahler
Saxophones, trombone, flûte, claviers : Lisa Cat-Berro, Tullia Morand ou Sophie Alour
Batterie, vibraphone, percussions : Muriel Gastebois
Violoncelle, contrebasse, guitares : Amos Mah
Piano, claviers, trompette : Antoine Sahler
theatredurondpoint.fr
LA SUITE APRÈS LA PUB
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En apparence, voici un spectacle qui débute de manière catastrophique. En effet, alors que François Morel vient tout juste de se lancer dans ce qu’il pense être une excellente imitation d’Yves Montand entamant un tour de chant, il est vivement rappelé à l’ordre par le pianiste et trompettiste qui lui signifie très nettement qu’il est hors sujet.
Tout confus, François Morel va tenter de rentrer dans le droit chemin afin de ne pas déplaire à l’irascible pianiste et trompettiste dont la qualité première ne semble guère être la patience. Horriblement vexé, François Morel tout penaud de ces brimades va donc reprendre le cours de ce concert interrompu sans ménagement, enchaînant tableaux du quotidien, chansonnettes à caractère populaire, contant ainsi le destin des petites gens que la vie ne ménage pas beaucoup. François Morel possède en effet, le don de tirer du néant ces humbles héros, leur donnant ainsi une seconde vie. Tout irait très bien si à nouveau nous n’assistions pas à un autre dérapage de François Morel tentant une fois de plus d’entrer dans la peau d’un autre chanteur réputé du passé : Georges Brassens. Sa tentative sera vaine et durement réprimandée par le pianiste -trompettiste toujours sur le qui-vive et demeurant tout aussi inflexible face aux velléités de métamorphoses manifestées par François Morel. Après ces incessantes réprimandes, François Morel semble résigné à s’assagir et va donc cesser de déclencher la colère de son pianiste-trompettiste, mettant ainsi un terme à ce qui pourrait fragiliser un concert démarré pourtant sous les meilleurs auspices. Mais la machine se met soudain à se gripper lorsque saisi d’une idée burlesque, François Morel demande aux quatre musiciens présents sur le plateau de tenter une expérience farfelue, frisant le grotesque. Il demande tout simplement à ces musiciens pourtant très attachés à leurs instruments de changer d’instrument. S’ensuit inévitablement une épouvantable cacophonie qui ne prend fin que lorsque chacun des musiciens revient à sa place initiale. Doutant de tout après cette expérience malheureuse, François Morel va soudainement se souvenir que chaque détail de ce concert est miraculeusement consigné dans un livre placé bien en évidence sur la scène. Notre chanteur va donc frénétiquement vérifier sur ce livre miraculeux ce qu’il va advenir de ce récital soumis au chaos de l’indécision et de l’inconnu. Mais tout a une fin y compris un récital mené par un chanteur émérite qui finalement s’est apparemment bien remis des engueulades de son pianiste-trompettiste. C’est ainsi que se termine sur une note presque optimiste ce récital. François Morel entouré de ses quatre musiciens, tente sans succès de quitter la scène, mais le public enthousiaste du Théâtre du Rond-Point ne le laisse pas partir, réclamant comme il se doit un maximum de bis. Cédant à la demande générale, François Morel, bon prince consent à un ultime bis : une chanson de Charles Trenet, mettant ainsi réellement fin à son récital.
Michel Jakubowicz
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