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"Le Menteur" au théâtre de La Tempête (Paris) jusqu'au 18 février 2018

le menteur 1

La Tempête - Cartoucherie
route du Champ-de-Manœuvre - 75012 Paris
Du 18 janvier au 18 février 2018
Pièce de Pierre Corneille
adaptation Guillaume Cayet, Julia Vidit
mise en scène Julia Vidit
avec : Joris Avodo (Philiste), Aurore Déon (Lucrèce), Nathalie Kousnetzoff (Isabelle), Adil Laboudi (Alcippe), Barthélémy Meridjen (Dorante), Lisa Pajon (Cliton), Karine Pédurand (Clarice), Jacques Pieiller (Géronte)
www.la-tempete.fr

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Dorante en inventant face à un quelconque interlocuteur d’incroyables et audacieux mensonges, tente en fait de survivre dans ce terrible Paris du XVIIe siècle où il ne fait pas bon passer pour un moins que rien.

Dorante n’hésite pas ainsi, face à une belle dont il compte conquérir le cœur à conter avec aplomb ses succès militaires imaginaires, laissant son fidèle valet Cliton s’offusquer de tels mensonges qu’il qualifie d’extravagants, d’insensés. Mais Dorante n’est pas le seul, loin s’en faut, à être passé maître dans l’art du mensonge car les femmes ont, elles aussi, recours à ce subterfuge, échangeant leur identité au moment voulu pour éliminer les opportuns et les gêneurs. Ce jeu trouble, qui consiste à douter des identités des protagonistes, donne à la pièce de Corneille une dimension particulière et introduit la notion de doute sur l’identité des acteurs de cette pièce et leurs véritables intentions. Car dans Le Menteur de Corneille tout n’est que manipulation et effarants mensonges dont par exemple est victime Géronte (le père de Dorante) qui croit encore aux balivernes énoncées avec aplomb par son fils. Il faudra d’ailleurs beaucoup de talent à Dorante pour reconquérir in-extrémis la confiance de son père, fort proche de le maudire à jamais, lorsqu’il prend la mesure des incroyables mensonges que son fils a proférés. Alors en conclusion de cette pièce faut-il applaudir les cyniques, les calculateurs et autres intermédiaires acharnés à défaire ce qui a laborieusement fait l’objet d’une édification strictement conforme aux défis intangibles du monde ? Dorante ne répond en rien à cette question insidieuse, se contentant de sauver les apparences pour assurer sa position dans un monde impitoyable…La mise en scène de Julia Vidit ne manque pas d’atouts pour tenter de cerner les paradoxes induits par la pièce de Corneille et réussit à nous convaincre grâce à une équipe d’acteurs déroulant sans aucune anicroche les pièges d’une partition pourtant assez redoutable. Donc, acteurs parfaits, parmi
lesquels il faut distinguer la remarquable performance de Barthélémy Meridjen, interprétant avec virtuosité le rôle de Dorante ainsi que celle de Lisa Pajon incarnant, elle aussi, avec une virtuosité non moins certaine le rôle de Cliton. Bref, au total une pièce de Corneille subtilement revisitée par une metteuse en scène disposant d’une imagination et d’un savoir-faire impressionnants.

Texte de Michel Jakubowicz



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