"Miracle en Alabama" de William Gibson au Théâtre La Bruyère (Paris)
Théâtre La Bruyère, 5 rue La Bruyère, 75009 Paris
du mardi au samedi 21H, matinée samedi 14H30
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À partir du 8 février 2018
adaptation et mise en scène : Pierre Val
avec Valérie Aliane, Julien Crampon, Stéphanie Hédin, Marie-Christine Robert, Pierre Val et Lilas Mekki en alternance avec Clara Brice
http://www.theatrelabruyere.com
William Gibson, l’auteur de « Miracle en Alabama » s’est inspiré d’une véritable histoire : celle d’Helen Keller (1880-1968) née sourde et aveugle, qui n’en deviendra pas moins la première personne lourdement handicapée à obtenir grâce à une volonté surhumaine, un diplôme universitaire. Bien entendu, le cinéma s’est aussi emparé de ce personnage incroyable d’Helen Keller. C’est ainsi qu’Arthur Penn réalise une version superbe en 1962, basée sur le scénario de William Gibson, confiant à Ann Bancroft le rôle d’Annie Sullivan.
Lorsque la pièce débute, toute une famille bien ancrée dans ses traditions sudistes, avec en arrière plan la défaite du Sud face aux troupes du Nord, tente tant bien que mal d’éduquer
la jeune Helen qui atteinte par sa double infirmité, impose à sa famille ses caprices, se comportant comme un chat sauvage auquel rien ne doit résister. Pourtant l’intrusion d’une
d’une jeune éducatrice, Annie Sullivan, va bouleverser les certitudes de la famille de la jeune Helen qui va devoir se plier aux demandes exorbitantes de l’éducatrice. Celle-ci va bientôt
imposer à sa jeune « élève »une discipline de fer, l’obligeant à renoncer à ses caprices qui peu à peu ont imposé à sa famille une sorte de service exclusif réservé à sa seule personne. La bataille livrée par Annie Sullivan sera d’une dureté totale face à Helen qui va essayer coûte que coûte de faire échouer sa tentative de rééducation, menée à marche forcée. Mais Annie Sullivan, engagée dans ce combat sans merci, destiné à sortir Helen de son état, n’a pas seulement à affronter la jeune insoumise. Elle se retrouve aussi en opposition frontale avec le père de la jeune fille, qui de toutes ses forces va tenter de mettre fin à ses méthodes qu’il juge désastreuses. Ce n’est que lorsque elle aura vaincu les préjugés du père d’Helen que la victoire d’Annie Sullivan sera effective et qu’ainsi la sortie des ténèbres de la jeune handicapée sera assurée.
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La mise en scène de Pierre Val (qui joue aussi le rôle du capitaine Arthur Keller) recrée avec beaucoup de sensibilité l’atmosphère très étrange de cette Amérique traumatisée par le conflit meurtrier de la Guerre de sécession encore tout proche. Elle construit patiemment le combat mené jusqu’à la victoire d’Annie Sullivan tentant d’arracher aux ténèbres la jeune Helen. C’est à Stéphanie Hédin que Pierre Val confie le rôle stratégique d’Annie Sullivan alors que celui d’Helen était confié ce soir-là à Clara Brice incarnant avec justesse son personnage. Le reste de la distribution apporte un surcroît de réalisme à lapièce. Enfin, un élément renforce encore davantage l’ambiance de cette Amérique sudiste se relevant difficilement d’une guerre atroce : les costumes de Pascale Bordet qui reproduisent fidèlement ceux portés à une époque remontant à 1880.
Un spectacle à vocation éducatrice destiné à venir en aide aux handicapés de la vue, de l’ouïe ou frappés d’autisme mais qui peut obtenir l’adhésion de tous les publics comme ce fut le cas de la représentation à laquelle j’assistais. Le Théâtre La Bruyère propose également un surtitrage destiné aux spectateurs sourds et malentendants pour les représentations suivantes :
- jeudi 22 février 2018 à 21H
- samedi 17 mars 2018 à 14H30
- jeudi 22 mars 2018 à 21H
- samedi 31 mars 2018 à 14H30
Michel Jakubowicz