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Exposition : Âmes Sauvages, Le symbolisme dans les pays baltes au musée d'Orsay

Ames Sauvages affiche expo

  • Âmes Sauvages, Le symbolisme dans les pays baltes
  • Du 10 avril au 15 juillet 2018
  • Musée d’Orsay, grand espace d’exposition
    1, rue de la Légion d’Honneur
    75007 Paris
  • www.musee-orsay.fr

Une exposition riche en surprises picturales puisque provenant des pays baltes. Elle permet au public parisien de se familiariser avec les univers étranges, souvent fascinants, de peintres tels que Čiurlionis , Mägi, Purvitis ou Krastinš, entre autres.

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C’est seulement à l’issue de la Première guerre mondiale que l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie acquirent enfin leur indépendance, permettant l’émergence de peintres de grand talent en provenance de ces pays bordant la Baltique. Comportant trois parties, cette exposition se compose d’abord de Mythes et légendes, l’Âme étant le second volet et le tout se concluant par une ultime section : La Nature.
Dans ces trois parties, au travers de nombreux tableaux dont ceux de Čiurlionis en particulier, va nous être révélée l’identité symboliste d’une Nature, surgie de paysages nimbés d’une sorte d’irréalité, baignés d’une lumière étrange. Il est étonnant de constater que le Kalevipoeg, qui forme en quelque sorte le tissu légendaire sur lequel s’édifient les mythes propres aux pays baltes, soit en fait très proche de celui des finlandais : le Kalevala, dont Sibelius s’inspirera dans bon nombre de ses œuvres symphoniques (Kullervo, Quatre Légendes de Lemminkaïnen). Dans l’exposition, un ensemble de treize tableaux de format modeste attire le regard du visiteur. Il s’agit en fait d’un cycle intitulé «La Création du monde», dont l’auteur n’est autre que Mikalojus Konstantinas Čiurlionis ionis (1875-1911). Ce peintre est également un compositeur
remarquable qui dans le domaine du poème symphonique a laissé deux admirables témoignages (Dans la forêt et La Mer). Les treize formats composant «La Création du monde» (36x 31,5 cm) peints à la tempera sur papier sont d’une délicatesse et d’une subtilité extrêmes, indiquant chez leur auteur une sensibilité hors du commun. Un autre tableau de Mikalojus Konstantinas Čiurlionis aux dimensions nettement plus imposantes surprend par son aspect ésotérique. Il s’agit de «Rex», un tableau peint à la détrempe en 1909. Bien que de modestes proportions (48,7X 46,8 cm) il faut aussi citer «L’Eté» de 1907, toujours dû à Čiurlionis et peint à la tempera. Il surprend par sa transparence et sa légèreté diaphane. «Norvège» (1909) de Konrad Mägi (1878- 1925) accroche immédiatement le regard par le choix de tonalités sombres, donnant à ce tableau une charge émotionnelle forte. Quant au tableau de Ferdynand Ruszczyc (1870-1936) intitulé «Nec Mergitur», il est difficile de ne pas y déceler une parenté éventuelle avec «Le Vaisseau fantôme» de Richard Wagner. Peut-être plus traditionnel, Johann Walter (1869-1932) sait toutefois créer une atmosphère mystérieuse avec «Forêt de bouleaux» peint entre 1903 et 1904. «Nuages sur la forêt» (1905-1907) de Peteris Krastinš (1882-1942) surprend par la hardiesse de son cadrage et par la tonalité sourde des couleurs mise en œuvre par le peintre. Enfin, il serait injuste de ne pas citer une œuvre d’un des peintres les plus importants de cette exposition. Il s’agit de Vilhelms Purvitis (1872-1945) présent ici avec un tableau, exécuté vers 1910, intitulé «Les Eaux printanières (Maestoso)». Il fascine par la façon dont il exprime la solitude infinie qui peut se dégager d’un paysage.

Au total, une exposition, placée sous la responsabilité de Rodolphe Rapetti, Commissaire de ce remarquable voyage au cœur des pays baltes, qui ouvre aux visiteurs des horizons nouveaux sur des univers picturaux venus du Nord de l’Europe et qu’il faut à tout prix découvrir.

Texte de Michel Jakubowicz



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