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Exposition : Le « Talisman » de Paul Sérusier au Musée d’Orsay

Paul Serusier

  • Le « Talisman » de Paul Sérusier
  • Une prophétie de la couleur
  • Musée d’Orsay (Niveau 0, galerie Lille et salle 10)
    1 rue de la Légion d’Honneur
    75007 Paris
  • Du 29 janvier au 2 juin 2019
    www.musee-orsay.fr

Un peintre dont on peut découvrir l’étonnante modernité et qui se retrouve ici en compagnie de peintres célèbres à redécouvrir.

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Claire Bernardi, conservatrice peinture au musée d’Orsay et Estelle Guille des Buttes-Fresneau, directrice du musée de Pont-Aven en charge de cette exposition consacrée à Paul Sérusier permettent à un peintre un peu marginalisé de se hisser enfin vers une notoriété méritée. Paradoxalement, c’est grâce à un très modeste format (27x21,5 cm) intitulé « Le Talisman » ou aussi « Paysage au bois d’amour » que Paul Sérusier va accéder à une sorte de renommée durable lorsqu’il présente aux « Nabis » ce petit tableau. En effet, dans ce petit paysage, Paul Sérusier se comporte en révolutionnaire de la peinture puisqu’il juxtapose sur ce tableau des tons purs frôlant ainsi l’abstraction.
L’exposition comporte cinq parties : Une leçon de peinture au Bois d’Amour, L’éclosion du synthétisme, les icônes des Nabis, « Comment voyez-vous cet arbre ? », « Une surface plane recouverte de couleurs » et Sérusier, peintre et théoricien. Si l’inspiration des Nabis possède une dimension mystique, elle semble aussi très attirée par la présence de forêts mystérieuses au charme considérable, que par exemple Puvis de Chavannes évoque dans son tableau « Bois sacré cher aux arts et aux muses ». Si Paul Sérusier reste dans la continuité d’une peinture française réaliste dans « Arbres rouges et fougères en automne » (vers 1905) ou dans « Le Bois rouge » (vers 1895) il s’oriente très nettement vers une sorte de futurisme avec « Tétraèdres » (1910) et surtout « Le Cylindre d’or » (vers 1910). Dans ces deux œuvres, Paul Sérusier emprunte des sentiers proches de la radicalité la plus absolue. Une radicalité relative puisque vers 1900, il peint « Le champ de blé d’or et de sarrasin » qui se rapproche de certains tableaux peints par l’artiste autrichien Gustav Klimt. Un autre peintre impose son univers très particulier dans cette exposition : il s’agit de Georges Lacombe dont « Marine bleue, effet de vagues » (vers 1893) révèle une proximité évidente avec le monde marin, tout comme Claude Debussy le démontrera dans son triptyque marin « La Mer » composé en 1904. Un autre artiste, Charles Filiger (1863-1928), cultive lui aussi une sorte de radicalité le rapprochant en quelque sorte de l’abstraction. Une gouache sur papier de modeste dimension « Paysage rocheux » (22x29cm) en porte témoignage. Une autre grande figure est présente dans cette exposition, il s’agit de Vassily Kandinsky dont « Étude pour Schwarz und Weiss premier tableau » (Premier tableau, blanc) amorce sans détours une attirance certaine pour l’abstraction. Mais tous ces exemples ne donnent qu’une idée fragmentaire de cette exposition consacrée à Paul Sérusier, qui va permettre au visiteur de faire aussi connaissance avec (ou de redécouvrir) d’autres peintres tels qu’Émile Bernard, Jan Verkade, Charles Laval, Ker-Xavier Roussel, Mogens Ballin, Pierre Bonnard, Paul Gauguin, Paul-Elie Ranson…

Avec cette exposition de l’œuvre de Paul Sérusier, le Musée d’Orsay permet d’explorer la richesse du mouvement « Nabi » et aussi de montrer son rapport avec l’école de Pont-Aven.

Texte de Michel Jakubowicz



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