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Théâtre : Comme en 14, une pièce de Dany Laurent au Théâtre La Bruyère

Spectacle Comme en 14

  • Comme en 14, une pièce de Dany Laurent
  • Mise en scène de Yves Pignot
  • Avec : Marie Vincent (Mademoiselle Marguerite), Virginie Lemoine (Adrienne), Katia Miran (Louise), Axel Huet (Pierre)
  • À partir du 22 janvier 2019, représentations du mardi au samedi à 21h, matinée samedi 15h30
  • Théâtre La Bruyère
    5, rue La Bruyère
    75009 Paris
    www.theatrelabruyere.com

Sur fond de combats meurtriers du premier conflit mondial, trois infirmières et une aristocrate tentent de survivre…

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Les coups de canon qui tout se font entendre au long de cette pièce ôtent tous les doutes : nous sommes bien dans la Première guerre mondiale vue du côté français, trois ans après le début de ce conflit meurtrier. Quatre personnages féminins et un innocent constituent les protagonistes de cet épisode plutôt sanglant. Parmi ces femmes, trois d’entre elles sont des infirmières dévouées corps et âmes aux blessés que chaque combat apporte forcément sur les tables d’opération… C’est principalement sur les épaules de Mademoiselle Marguerite que repose le bon fonctionnement de cet hôpital dans lequel elles officient sans relâche avec le sens de l’abnégation la plus totale, uniquement préoccupées de porter secours aux « poilus » victimes des combats meurtriers que se livrent les combattants des deux bords… Dans ce groupe de femmes, certaines, horrifiées par le carnage qu’entraîne la férocité des combats, basculent secrètement dans le camp des pacifistes. C’est précisément le cas de Suzy qui s’oppose ainsi à Mademoiselle Marguerite qui menace d’abord de la dénoncer pour la dissuader de continuer dans cette voie dangereuse, proche de l’anarchisme. Pourtant, c’est elle qui peu à peu va finir par accepter les idées révolutionnaires de Suzy, révoltée elle aussi par l’accumulation de morts occasionnées par le conflit dont la sauvagerie ne fait que croître jour après jour… Il faut aussi attirer l’attention sur un personnage peu banal de cette pièce : Adrienne, une aristocrate dont le mari a été tué au front et dont le fils, victime des combats, va bientôt subir l’amputation d’une jambe. Peu à peu sous la pression des évènements, cette aristocrate bien pensante va d’une certaine façon retourner sa veste et pratiquement soutenir les penchants clandestins de Suzy… Jusqu’au moment où elle comprend que Suzy est amoureuse de son fils et que pour elle, il ne saurait être question d’accepter cette perspective, qu’elle considère comme une véritable catastrophe. Les évènements en décideront autrement, la forçant à relativiser une certaine conception un peu trop rigide de la destinée humaine. La mise en scène très réaliste d’Yves Pignot accentue la fragilité des situations où chaque seconde apporte son lot d’horreur et de désespoir, mais aussi parfois d’espérance… Il faut bien sûr citer en tête de la distribution Marie Vincent, qui donne au personnage de Mademoiselle Marguerite une dimension presque héroïque. Mais Virginie Lemoine qui incarne avec panache Adrienne, est tout aussi convaincante dans son rôle d’aristocrate apparemment inflexible qui pourtant voit vaciller ses certitudes face à l’assaut des évènements. Quant à Ariane Brousse (Suzy) et Katia Miran (Louise), elles sont toutes deux exemplaires dans leur rôle respectif. N’oublions pas le seul personnage masculin de cette pièce : Axel Huet interprétant avec justesse le rôle de Pierre (l’innocent)…

Une approche humaine et intuitive du premier conflit mondial, vu sans concession…

Texte de Michel Jakubowicz



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