Théâtre : William Mesguich interprète « Dans les forêts de Sibérie » au Théâtre de la Huchette
- Dans les forêts de Sibérie d’après Sylvain Tesson
- Collaboration artistique : Estelle Andrea
- Adaptation : Charlotte Escamez
- Mise en scène et interprétation : William Mesguich
- Son : Maxime Richelme
- Lumières : Richard Arselin
- Scénographie : Grégoire Lemoine
- Régie : Yves Thuillier
- À partir du 11 octobre 2019 jusqu’au 4 janvier 2020, du mardi au vendredi à 21 h, samedi à 16 h et à partir du 7 décembre à 16 h et 21 h
- Théâtre de la Huchette
21 rue de la Huchette
75005 Paris
www.theatre-huchette.com
Une odyssée tentée et réussie au cœur d’un univers voué au silence et à l’immensité sans limite : la Sibérie.
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À la vision de ce spectacle, on peut logiquement se demander si Sylvain Tesson, l’auteur de ce texte, n’a pas tout simplement inventé une sorte de fable écologique. En effet, dans ce récit, l’écrivain-aventurier Sylvain Tesson, en renonçant au monde, devenant une sorte d’ermite, semble rechercher un idéal de pureté, rejetant avec force toutes les tentations frustrantes du monde dit « civilisé ». Il faut dire que pour parvenir à ce but, Sylvain Tesson, seul dans sa cabane de bois avec en tout et pout tout un poêle et quelques livres, est précisément « aidé » par un allié de poids : le froid sibérien capable de geler à mort l’imprudent qui se risquerait hors de son abri. Livré à sa solitude et en quelque sorte à une introspection permanente, le reclus volontaire peut se livrer à une observation du milieu théoriquement hostile auquel ses mornes journées sont sans cesse confrontées. Peu à peu et paradoxalement, la beauté et la splendeur incroyable du paysage majestueux qui l’entoure vont modifier sa vision du monde et lui permettre d’accéder à une immersion totale dans un monde pourtant fondamentalement sauvage et mortel pour toute présence humaine. Au terme de cette balade effectuée dans ce paysage glacé, Sylvain Tesson abolit la notion d’espace-temps, laissant planer librement l’imaginaire soudainement happé par le gigantisme de paysages dans lesquels l’être humain semble disparaître à jamais…
William Mesguich qui est à la fois le metteur en scène et l’unique acteur de cette adaptation du récit de Sylvain Tesson, parvient à donner corps à son personnage emmuré dans cette cabane en bois, qui le protège d’une mort certaine face au froid extrême régnant sans partage dans ces contrées désolées. Une performance méritoire qui ne peut que séduire ceux qui se seront aventurés dans ces ruelles célèbres du Ve arrondissement pour finalement se retrouver devant ce lieu mythique : le Théâtre de la Huchette.
Texte de Michel Jakubowicz