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Théâtre : La Mégère apprivoisée de William Shakespeare à l’Artistic Théâtre

La Megere apprivoisee

  • La Mégère apprivoisée de William Shakespeare
  • Adaptation et mise en scène : Frédérique Lazarini, assistée de Lydia Nicaud
  • Avec : Sarah Biasini (Catarina), Cédric Colas (Petruchio), Pierre Einaudi (Lucentio), Maxime Lombard (Baptista), Guillaume Veyre (Tranio)
  • Images tournées : Charlotte Durand-Raucher (Bianca), Didier Lesour (Le prêtre), Hugo Petitier (Gremio), Jules Dalmas (Hortensio)
  • Scénographie et lumières : François Cabanat
  • Costumes : Dominique Bourde, assistée d'Emmanuelle Ballon
  • Réalisation du film : Bernard Malaterre
  • Depuis le 14 janvier 2020
  • À l’Artistic Théâtre
    45 bis, rue Richard Lenoir
    75011 Paris
    www.artistictheatre.com

Frédérique Lazarini prend le pari audacieux de rapprocher Shakespeare et le cinéma italien des années 50.

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Frédérique Lazarini, qui met en scène La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, fait un choix singulier en mélangeant séquences filmées et comédiens endossant leur rôle spécifique. Très vite l’intérêt de la pièce va se déplacer sur un personnage féminin dont le comportement violent, acariâtre, survolté, va en quelque sorte conditionner tout le déroulement de la pièce. Il s’agit de Catarina, la fille aînée de Baptista, dont le caractère bien trempé donne des cauchemars à son père qui n’a qu’une idée en tête : lui trouver coûte que coûte un mari. Un personnage va heureusement permettre ce miracle : il s’agit de Lucentio, amoureux de la fille cadette Bianca. Celui-ci ne peut obtenir la main de celle-ci que si l’aînée trouve un mari, donc Lucentio doit à tout prix découvrir un prétendant pour Catarina. Aussi lorsque Lucentio fait miraculeusement la connaissance de l’homme providentiel, Petruchio, il sait que son rêve d’épouser Bianca va ainsi se transformer en réalité. Petruchio va sans tarder faire une cour effrénée à la terrible Catarina, bien décidé à mater cette tigresse. Sa méthode pour arriver à ses fins se révèle fort peu orthodoxe, soumettant la malheureuse Catarina à de rudes tourments. Elle va ainsi subir de terribles contraintes de la part de Petruchio, bien décidé à dompter un animal rétif qu’il se fait fort de ramener à la raison. Après un mariage mouvementé obtenu au grand soulagement du père de la mariée, le pugilat entre les deux époux va s’amplifier mais va finalement tourner à l’avantage de Petruchio, intraitable, impitoyable et parvenant à métamorphoser sa tigresse en toutou docile, abdiquant toute velléité de résistance face à un mari aussi décidé à la vaincre. Paradoxalement, c’est Lucentio dorénavant marié à Bianca, sœur cadette de Catarina, qui va commencer à avoir des ennuis avec son épouse dont les états d’âme semblent fluctuer, émettant des doutes quant à son amour indéfectible à l’égard de son mari. Dans cette pièce, William Shakespeare rend donc un hommage appuyé à la combativité féminine refusant la suprématie machiste.

Saluons l’interprétation particulièrement vive et fulgurante de Sarah Biasini, campant idéalement Catarina, alors que Cédric Colas incarne avec une fausse désinvolture et une insolence inouïe le rôle de Petruchio. Ne négligeons pas le reste de la distribution incarnant avec efficacité les autres personnages de la pièce. Frédérique Lazarini, qui met en scène cette Mégère apprivoisée de William Shakespeare, parvient, malgré une simple adaptation du texte original, à restituer à sa façon un certain esprit du théâtre élisabéthain.

Texte de Michel Jakubowicz



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