Skip to main content
PUBLICITÉ

Théâtre : Patrick Timsit seul en scène au Théâtre du Rond-Point

PatrickTimsit

Patrick Timsit prend possession de la scène du Théâtre du Rond-Point…

LA SUITE APRÈS LA PUB

Comme d’habitude dans ses spectacles, et pour ne pas changer, Patrick Timsit fusille à bout portant tout ce qui de près ou de loin ressemble à un néonazi ou pire encore. Mais comme rien ne semble le faire reculer, il ose aussi s’en prendre aux handicapés et même aux migrants… Bref, les cibles désignées qu’il s’acharne à démonter sont innombrables et avec son humour féroce et décapant, Patrick Timsit ne cherche guère à arrondir les angles, appuyant encore davantage là où ça fait mal… Pourtant tout porte à croire que la représentation qu’il donne au Théâtre du Rond-Point constitue sa dernière prestation tant tout le monde réclame à tout prix son éviction de tous les lieux à vocation théâtrale. Patrick Timsit, beau joueur, va même énumérer les dix bonnes raisons qui doivent à coup sûr le faire abandonner toute idée saugrenue de se maintenir coûte que coûte dans tout ce qui ressemble de près ou de loin tant soit peu à une scène théâtrale… Pourtant, ces démonstrations appuyées et débordantes de sincérité sont toutefois contredites par une sorte de hargne vacharde qu’il professe contre tous les représentants du politiquement correct qu’il s’évertue durant toute la durée du spectacle à éreinter sans ménagement. Interrogé sur ceux qui l’ont durablement influencé, il n’est pas vraiment étonnant de relever le nom de Reiser, avec qui il partage visiblement l’envie dévastatrice de tout chambouler et de taper du pied dans la fourmilière que constitue le monde contemporain.

Revenons au spectacle et plus particulièrement à un sketch absolument hilarant : celui du fils qui vient annoncer en tremblant à son père qu’il est homosexsuel… Bien entendu, cela déclenche automatiquement chez son père une réaction de rejet immédiate : ce fils indigne doit sans délai dégager la place. Le jeu de Patrick Timsit dans cette scène, théoriquement dramatique, tendue, atteint des sommets de drôlerie. Pourtant comme tout a une fin, le spectacle tend à se terminer et Patrick Timsit (à regret semble-t-il) doit quitter la scène. Fausse alerte, sous les applaudissements frénétiques d’un public déchaîné, ce funambule des planches revient offrir un dernier sketch, pas moins hilarant que les précédents, qui cette fois-ci met un point final à ce spectacle où pourtant ni rien ni personne n’a échappé à ses attaques virulentes et acérées. La scène du Théâtre du Rond-Point est donc désormais désertée par ce serviteur du rire grinçant, mais avec Patrick Timsit, toute tentative de départ n’est jamais certaine…

Patrick Timsit, féroce et déstabilisant, déploie dans ce spectacle son habituelle férocité, tempérée néanmoins par un humour railleur mais jamais dénué d’humanité. Courez voir ce spectacle décapant mais nécessaire.

Texte de Michel Jakubowicz

Plus d’infos

  • Patrick Timsit
  • Adieu… Peut-être. Merci… C’est sûr.
  • Texte : Jean-François Halin et Patrick Timsit
  • Mise en scène : Etienne de Balasy
  • Création lumière : Xavier Maingon
  • Du 7 au 31 décembre 2021, à 21 h
  • Théâtre du Rond-Point, Salle Renaud-Barrault
    2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
    75008 Paris
    www.theatredurondpoint.fr 

LA SUITE APRÈS LA PUB


Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


Théâtre du Rond-Point, Patrick Timsit

PUBLICITÉ