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Théâtre : Pueblo d’Ascanio Celestini au Théâtre du Rond-Point

Pueblo 

David Murgia interprète Pueblo d’Ascanio Celestini au Théâtre du Rond-Point.

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Quel est cet étrange narrateur qui de sa fenêtre déroule un étrange discours qui semble s’adresser aux spoliés et abandonnés de tous horizons ? Ce narrateur virulent adresse d’abord ce message au prolétariat italien dépossédé de ses terres ancestrales et qui pour le gain tout relatif d’un pseudo confort moderne a renoncé à sa propre identité. De manière presque obsessionnelle, reviennent dans le discours échevelé, enflammé du narrateur, les images de cette clocharde qui un beau jour, invitée à occuper un misérable abri finira par y demeurer trente années durant. Il y aussi deux personnages qui reviennent de manière cyclique dans le récit ininterrompu du narrateur : cette femme et sa fille s’apprêtant à faire face à un repas constitué d’une soupe lyophilisée. Ces deux personnages apparaissent en une quasi-permanence tant ils semblent s’être imprimés à jamais dans la mémoire de ce narrateur qui ne peut se résoudre à les évincer de ses souvenirs. D’autres personnages fantomatiques, presque transparents, veulent eux aussi s’incruster dans le discours effréné, presque chaotique du narrateur. C’est ainsi que sont évoqués un jeune gitan âgé de huit ans seulement, prisonnier de la tabagie, une propriétaire lorgnant en permanence ses machines à sous et une foule d’autres personnages semblables à des figures promptes à s’éclipser à jamais dans le silence et l’oubli.

Chaque séquence de ces évocations d’êtres humains au parcours indécis, soumis à la dure loi du temps, est évoquée musicalement par l’accordéon nostalgique de Philippe Orivel, qui capte ainsi des fragments d’existences incertaines appelées à s’effacer dans le néant.

Toutes ces évocations de personnages singuliers, véritables damnés de la terre, ne pourraient que disparaître si David Murgia ne leur accordait par l’intermédiaire de sa voix une sorte d’existence parallèle les aidant à s’extirper du néant, à revendiquer leur droit à faire partie de ce monde ingrat, le seul à être momentanément à leur disposition.

David Murgia qui est le narrateur de ce spectacle en assure également la mise en scène qui s’avère diablement efficace, grâce à sa sobriété. Un spectacle hautement recommandable autant par son sujet que par la performance théâtrale de son interprète David Murgia.

Texte de Michel Jakubowicz 

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Plus d’infos

  • Pueblo
  • Texte et mise en scène : Ascanio Celestini
  • Avec : David Murgia
  • Musique en direct : Philippe Orivel
  • Voix off : Diego Murgia
  • Traduction et adapation : Patrick Bebi et David Murgia
  • Régie : Philippe Kariger
  • Création musicale : Gianluca Casadei
  • Production et diffusion : Catherine Hance, Aurélie Curti, Laetitia Noldé
  • Du 11 au 23 octobre 2022, à 20 h 30
  • Théâtre du Rond-Point, Salle Jean Tardieu
    2 bis, avenue Franklin D.Roosevelt
    75008 Paris
    www.theatredurondpoint.fr 



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